Après avoir traverser les petites ruelles, qui le guidaient vers la sortie du Port des Terres Obscures, Griddvid resentit un étrange sentiment en lui. Ce n'était pas réellement de la nostalgie. Il avait été le premier être à voir le jour en ce lieu, il en avait été le fondateur. Et aujourd'hui, tous ces individus qu'ils avaient croiser ne semblaient nullement se soucier du fait qu'il ait été partit, et encore moins du fait qu'il soit revenu. A cette pensée, il se mit à sourire. Il n'avait pas passé une dizaine de minutte en compagnie de l'Orgueil, que déjà son attitude venait à déteindre sur lui.
Il oublia rapidement ces tristes pensées, et continua sa route. La partie "sauvage", au sortant du port, n'avait nullement changé, même après tous ces siècles passés. Les lieux restaient lugubres. L'atmosphère malsaine qui l'entourait le fit sourire à nouveau, il était de retour chez lui. Les chemins de terre, les quelques arbres mourrant se trouvant sur son passage, et le peu d'animaux présents se faisant dévorer par leurs prédateurs. Rien ne pouvait faire plus plaisir à l'Avarice que cette inégalité qu'il engendré. Certains ont tout, et les autres se font dévorer.
Il songea longuement à cette idée, avant de voir apparaître, au loin, les murailles du Château de l'Obscurité. Un petit frisson d'excitation le poussa à accélerer la cadence de sa monture. Rapidement, il atteignit le fossé, continuant sa route sur le pont. D'un geste vif de la main, il fit abaisser le pont-levis, et pénétra dans la coure principale. Il tira sur les renes de sa monture, posa pied à terre, et confia le cheval au premier orque qu'il rencontra.
Ce ne fut qu'après avoir épouster rapidement ses gants noirs, et les avoir remit parfaitement en place, qu'il entra dans la battisse, empruntant les escaliers afin de gagner le plus rapidement possible son antre des plaisirs: sa chambre. C'était à croire qu'elle avait été endormie tout comme lui, le temps n'avait point altéré son incroyable beauté.
Il se délesta de son manteau, son couvre-chef, et ses gants, et se mit à éxaminer toutes les peintures se trouvant dans la pièce, comme s'il était dans un musée. Chacune de ces oeuvres le fit se remémorer ces instants précieux du passé auquel il avait assisté. Un trop laps de temps le séparait de cette époque. A présent qu'il avait jouit de ses souvenirs, il allait devoir s'alléger de tous ses portraits, et les remplasser rapidement par d'autres.
Il tourna le dos "au passé", et souleva délicatement le rideau de velour qui séparait la pièce en deux. Un cri familier l'appela. Hugin, l'unique corbeau noir qui lui restait, le salua. Une réponse, pleine de caresse, lui fut donnée, après quoi, il s'empressa de gagner la seconde pièce, où il put contempler de nouveau, et cela pendant plusieurs heures, les trésors qu'il était parvenu à amasser.