La réception de Gridvidd

Depuis que le souverain du Royaume Maudit avait fait porté l'attention de l'Avarice vers la sphère miraculeuse qui lui offrait la possibilité de surveiller ses présents, Griddvid se trouvait tiraillé entre deux trésors : Fart'h et les cadeaux que celui-ci et son peuple avaient eu la générosité de lui offrir. Même si la beauté envoutante de l'elfe noir avait prise sur l'esprit de l'allégorie, il lui était impossible d'oublier totalement la présence de ses fabuleuses richesses. Aussi, profita-t-il du fait que son hôte porta son verre à ses lèvres pour lancer un rapide regard en direction de la sphère. Lorsque celui-ci lui adressa la parole, Griddvid rassuré pu offrir son entière attention aux dires du Souverain. Il attendit patiement qu'il eut terminé, tout en laissant échappé un sourire rougissant sur la fameuse phrase qui laissait envisager bien plus qu'une amitié entre les deux hommes.

"Très cher Fart'h, votre inviatation en ces lieux était déjà concidérée, par mon coeur, comme un présent de très haute qualité. La vision même des présents que vous avez daigniés m'offrir m'inspira la plus vive joie et combla mon être entièrement. De ce fait, j'ose ésperé que tout ceci ne prenne jamais fin, et que notre amitié sera éternelle. J'aurais aimé vous déclarer que nul contrat n'avait besoin d'être signé pour que ceci devienne incontestable. Mais je n'ignore point que vos rapports avec le reste de ma famille se sont montrés plus que chaotiques au, et que vous vous êtes retrouvé bien souvent déçu par la tournure que ces actions ont prises. Je ne vous en point de prendre vos précotions, je le comprends parfaitement, et j'irais même jusqu'à vous encourager à le faire. Ainsi, je n'attends qu'un mot de votre part, et j'apposerais ma signature où il vous plaira."

Griddvid avait tenu bon, et son esprit n'avait point dévié vers d'autres pensées, tout comme son regard. Ses yeux n'avaient cessés d'être posé sur le visage de Fart'h, plongeant par moment dans ceux de son "très cher ami". Chacun de ses mots avaient été accompagnés de son sourir.
Le fait d'être lié à Fart'h, et que nul autre que lui dans sa famille ne possédait le privilège, le ravissait. D'ordinaire, les souverains étaient liés à l'allégorie qui avait permis de faire naître son éspèce. Orgar désapprouvera donc fortement cette nouvelle union, ce qui apparu aux yeux de l'Avarice comme un nouveau cadeau bonus.

Fart'h lui offrit la possibilité de réviser certains de ses termes s'il le souhaitait. L'Avarice leva sa main en signe de négation. Le contrat lui convenait parfaitement, et il ne souhaitait porter une modification sur aucun de ses termes.

Il profita un court instant que Fart'h eut porté son verre à ses lèvres, une nouvelle fois, pour jeter un autre rapide coup d'oeil dans la direction de la sphère. A prèsent, il attendait le moment de la signature, qu'ils puissent converser d'autre chose.

Griddvid ne cessa d'offrir contentement sur contentement lorsqu'il ouvrit la bouche pour s'adresser au souverain. Cette alliance semblait partir sur de bonnes bases. L'Avarice était certainement l'être le plus appréciable vivant au château de l'obscurité, du moins, du point de vue de Fart'h. Fidèle à lui même, l'Avarice guêtait tout de même ses trésors par le biais de l'installation judicieuse de son hôte. Savoir tous ses biens en sureté ne pouvait que le mettre en de bonnes dispositions.
Fart'h allait être le premier de la lignée des souverains à être lié aussi étroitement, poilitiquement, à une alégorie. Cela était sans conteste un énorme avantage pour lui et ses sujets, mais sans trop savoir pourquoi, il ne pouvait s'empêcher de se dire que cela occasionnerait certainement des discussion houleuse, avec les autres membres de la famille Griddvid lorsqu'il les rencontrerait. Chose qu'il n'était pas pressé de voir arriver.
"Je suis ravi de voir que vous prennez la chose ainsi cher Griddvid, car je puis vous assurer que ce genre d'assurance ne me plaît pas plus qu'à vous, et voir ainsi le comprendre me prouve déjà beaucoup plus que votre signature."

En effet, le souverain répugnait de devoir agir ainsi et se serait volontier contenté de la parole de l'Avarice si il avait put. Mais quelques petites pressions du sage, accompagné de l'accord de son général, lui avaient fait se dire qu'il était peut-être mieux ainsi. Voir alors Griddvid accepter sans rechigner ne pouvait que le combler.
Ne souhaitant alors apporter aucune modification, ce à quoi Fart'h le remercia d'un geste élégant de la main, le sage vint se figer à la droite de Griddvid. Fart'h détourna ses yeux quelques instants de son invité, et le parchémin ainsi que tout le necessaire d'écriture et d'apposition de seaux se mirent à léviter en direction de l'Avarice. Tout le matériel se posa juste à sa droite. La plume vola dans les airs, se trempa dans l'encre, et elle dessina sur le papier une élégante signature "Fart'h Argawaen, Troisième du Nom, Souverain du Royaume Maudit", puis retourna dans l'encrier. Le Sage aposa directement après le seau royal à la cire rouge et fit signe à Griddvid de signer à son tour.
Une fois que tout fut officiel, le Sage enroula le parchemin le scella et sortit de la pièce avec le contrat sous le bras. Fart'h n'y jeta pas un coup d'oeil. Le Sage n'aimait guère rester dans ce genre de soirée, et une fois que sa présence n'était plus obligatoire s'exclipsait au premier moment venu.
Le repas touchait à sa fin. Fart'h, regardait bien évidemment son invité, tout en étant discret.

"Maintenant que nous en avons fini avec ces besognes officielles, avez-vous envie de discutter ou de faire une chose particilière mon Seigneur ? "

Son général semblait le regarder légèrement de travers et avant que Griddvid ne réponde, le souverain remarqua qu'il avait omît quelque chose.

"Pardonnez-moi Général. Vous êtes vous aussi libéré de votre présence. Je sais que vous adorez les balles et nombreuses des elfes qui sont présentes. Vous pouvez disposer.
- Avec grand plaisir votre Majesté!"

Le général salua Fart'h, un énorme sourire sur les lèvres et se leva de la table. Il effectua un salut vers Griddvid, affirmant poliement qu'il était heureux de cette alliance et ainsi que d'avoir fait sa connaissance, puis s'était dirigé vers la salle de bal en se frotant les mains. Coureur de jupons hors paires, le Général devait avoir nombreuses de ses conquêtes ici présentes, il ne prennait que du gratin évidemment. Une servantes lui ouvrit la porte, laissant pénétrer pour quelques secondes les notes d'une valse entraînante qui s'épanouirent aussi vite une fois qu'elle fût refermée. Le silence reprit ses droits, la pièce était calme.

"Au fait, j'oubliais. Des appartements ont été mis à votre disposition si vous souhaitez passer la nuit ici et repartir demain, ou plus tard."

Le souverain avait fait préparer les appartements réservés aux hôtes de marque, jouxtant les siens. Une porte communicante entre les deux, indiquait que le souverain avait une totale confiance en la personne qui les occupait. Il s'agissait des anciens appartements de son frère lorsqu'il était encore humain.

Griddvid souhaitait se montrer le plus agréable possible au yeux de Fart'h. Aussi affirma-t-il qu'il ne percevait aucune contrainte dans le fait de signer le contrat, même si sa promesse faite oralement aurait pu suffir. Le souverain du Royaume Maudit se montra très satisfait de ce geste, tout en signalant que lui-même n'appréciait pas ce genre de procédé.
L'Avarice se mit à sourire de nouveau. Les coins de sa bouche s'étirèrent lentement laissant deviner le ravissement qu'il éprouvait en cet instant. Il savait que tous deux percevaient ce bout de papier comme inutil car le lien qui les unissait était suufisamment fort pour se confronter aux complots, aux guerres, aux mésentantes grotesque, et, en particulier, à sa famille.

Le souverain signa le premier, sous le regard attentif et sourriant de l'allégorie, puis le Sage apposa le seau royal, et ce fut au tour de l'Avarice.
Lentement, Griddvid détourna son regard de Fart'h, se posa furtivement sur la sphère, puis sur le contrat. Il saisi la plume, et forma de grande lettre fines, aux courbes élégantes et délicates, desquelles naquirent : Griddvid, L'Avarice.
Le Sage sortit de la pièce, avec le contrat, et Fart'h proposa à son invité de converser un peu ou de s'adonner à une autre activité. Afin d'être plus tranquile, il congédia le Général, lui offrant la possibilité de rejoindre la fête qui se déroulait à coté. Percevant le contentement du Général, Griddvid se demanda s'il serait de bon ton de l'inviter à l'une de ses soirées. Après tout, il était un proche de Fart'h, dans un sens. mais peut-être n'éprouverait-il pas l'envie particulière de le fréquenter dans un autre contexte que "le travail". Il songea qu'il en toucherait un mot au souverain. Mais pour l'heure il y avait des thèmes certainement plus agréables à aborder.
Griddvid avait suivit du regard la sortie du Général sans bouger autre chose que ses yeux. Il fut vite rammené à lui en entendant Fart'h lui proposer de passer la nuit dans la demeure royale s'il le souhaitait.

"Ce sera avec un immense plaisir mon cher ami. Je ne sais à quelle heure se terminera cette agréable soirée, et il sera certainement plus plaisant de pouvoir trouver le repos lorsque bon me semblera au lieu de d'être contraint de faire le chemin du retour."

Il leva son verre afin de remercier le Souverain de son offre, et le porta à ses lèvres, tout en se permettant de surveiller son trésor. Une fois le verre repos, il se tourna à nouveau vers Fart'h.

"Très cher ami, j'accepte avec invitation à la conversation, et ceci, je dois l'avouer, dans un but assez égoïste: satisfaire ma curiosité. Voyez-vous, je conçois parfaitement que vos rapports avec Orgar et Wanda soient .... houleux, mais j'ignore tout de ceux que vous entrenez avec le reste de ma famille. Peut-être pourriez-vous m'éclairer sur ce point."

Griddvid était resté le même, parfaitement souriant et essayant de paraître le plus charmant possible, car il ignorait tout de la réponse de Fart'h, et souhaitait ne pas avoir commis d'impair. Si tel était le cas, il espéra que son attitude compenserait sa maladresse.

Satisfait de voir que Griddvid ne lui tenait pas rigueur de cette formalité on ne peut plus désagréable de l'apposition officielle des signatures sur le contrat, Fart'h se mit à penser que la suite de la soirée allait être agréable, sous le signe de l'entente et de la compréhension. Ce point lui plaisait d'autant plus, qu'il voyait maintenant Griddvid comme l'exception de sa famille, celui auquel on peut se fier (sauf pour lui faire garder ses richesses évidemment, il ne faut jamais tenter le diable) à l'instar de ses frères et soeurs que le souverain n'appréciait guère plus que cela.
Par la suite, l'Avarice accepta l'invitation de son hôte à passer la nuit dans sa demeure. Les appartements de son frère avait été préparés, mais n'ayant pas été certain qu'il resterait, n'avait pas fait terminé les préparatifs. Maintenant fixé sur le choix de son invité, Fart'h tourna la tête vers celle qui semblait être la chef des servantes et celle-ci s'approcha immédiatement, tête baissée, sans regarder son souverain.

"Faites préparer la salle de bain des appartements pour notre invité, que tout soit parfait.
- Bien votre majesté. "

La servant partie en reculons tête basse et ne se redressa qu'à quelques mètres de la table pour s'en retourner vers la grande porte menant aux étages.
Le bien être de son hôte était des plus important, et il apprécierait surement de se prélasser dans un bain moussant de taille d'une petite piscine entièrement sculptée dans du marbre blanc aux veinages noirs-argentés.
Fart'h inclina la tête voyant que Griddvid le remerciait pour son invitation. Pour lui c'était tout naturel. Le souverain le regardait tranquillement entrain de boire lorsque l'Avarice releva le visage et croisa ses yeux afin de continuer la discussion. Toujours avec autant de manière, il s'enquit sur les relations que le souverain entretenait avec le reste de la famille des Allégories au château de l'obscurité. Fart'h hésita un instant, en jetant un coup d'oeil en biait vers l'aigle perché juste derrière lui. Même si il n'avait pas fait voeux d'abstinence en l'absence de son frère en vue de la seule nuit qu'il pourrait passer avec lui chaque année, toutefois, il n'aimait pas aborder ce genre de détails en sa présence, s'agissant d'Una. Il resta alors évasif. Le souverain chercha un peu ses mots sans cesser de fixer l'Avarice.

"Il est normal que vous soyez curieux, et après tout, il est peut-être même conseillé que vous sachiez de quoi il retourne entre votre famille et moi. En effet, même si Orgar est le créateur de ma race et que nous ayons hérité de pas mal de ses caractéristiques, nos rapports sont très difficiles. Comme avec lui et la plupart des personnes qu'ils cotoîent évidemment. Mais il est encore plus difficile pour moi qui l'ai déjà rencontré de me dire son descendant, si vous suivez mes pensées. Pour ce qui est de Wanda, vous connaissez mon point de vue et je crois que nous le partageons. En ce qui concerne votre soeur, Una, comme pour son frère, il est difficile de résister à sa nature."

L'aigle détourna la tête, l'air penaud, malgré le fait que Fart'h n'ait rien donner en détails et avait légèrement baissé le ton. Après un bref silence, il reprit.

"Ensuite, j'essairais certainement d'éviter le plus possible d'avoir affaire avec votre soeur, Gwenda. Car en tant que mère d'un peuple que nous détestons, elle n'est pas toujours la bienvenue, même si personnellement, cela ne m'intéresse guère plus que cela. Quand à Maol, je n'ai encore jamais eu l'occasion d'avoir un quelconque rapport digne de ce nom avec lui."

Il porta son verre à ses lèvres, réflechissant au fait qu'il n'ai oublié personne.
Il venait de faire la liste de la famille de Griddvid du côté du mal, et se rendit compte que ce petit exposé confirmait ce qu'il pensait de l'Avarice depuis le début de cette soirée, il était le seul avec qui il pourrait entretenir de bons rapports.
Le souverain attendit poliement que Griddvid fasse ses remarques si il en avait, puis reprit.

"J'espère que cela vous éclaire plus sur la situation actuelle. J'avoue toutefois ne pas connaître réellement tous vos frères et soeurs, n'en ayant rencontré qu'une petite partie, pas la meilleure hélas, que peu de temps. Je ne sais donc pas tout d'eux et mon tableau de leur personnalité et de nos atomes crochus est donc limité."

En parlant ainsi, le souverain faisait clairement savoir à l'Avarice qu'il était preneur de tout ce qu'il pouvait lui apprendre sur sa famille et qui pourrait lui être utile à lui personnellement ou à leur alliance. Griddvid aurait en effet surement beaucoup à lui apprendre et une soirée serait certainement insuffisante pour tout entendre.
Le bal allait s'éterniser au moins jusqu'au matin pour les convives du souverain. Fart'h et son invité avait terminé leur repas et lorsque la table fut débarasser, la servante de tout à l'heure revint près de son souverain, lui apprennant que la salle de bain était prête. Fart'h lui adressa un signe de tête et se tourna vers Griddvid.

"Vos appartements sont prêts, souhaitez-vous que nous nous y installons pour continuer plus confortablement notre discussion ?"

Trois servantes s'étaient approchées, en rang derrière le fauteuil de Fart'h attendant qu'ils se lèvent de table.

Griddvid avait souhaité régler au plus vite ces formalités administratives, qui n'étaient que désagrément lorsque cela s'éternisait. Chose faite, il accepta l'invitation à demeurer en ces lieux pour la nuit, et celle concernant la conversation. Sa curiosité pouvant être comblée, l'Avarice songea toutefois à poser, en premier lieu, quelques questions banales, mais auxquelles il souhaitait tout de même obtenir réponse. Ainsi, commença-t-il en se renseignant sur les rapports qu'entretenait Fart'h avec les membres de sa famille. Comme il s'y attendait, les sentiments du Souverain du Royaume Maudit envers Orgar et Wanda se montraient peu amicaux, et ceux-ci le lui rendait bien, à ce qu'il avait pu comprendre. Quant à Una, et cela aussi il l'avait deviné, elle avait su exercer ses charmes sur l'elfe noir. rares étaient ceux qui pouvaient lui résister, car il fallait pour cela n'éprouver pas le moindre désir pour quoi que ce soit en ce monde.

Il laissa Fart'h poursuivre, le laissant exposer ses sentiments vis à vis de Gwenda, puis de Maol, et expliquant, pour terminer, qu'il ne connaissait pas encore tous les membres de la famille.

"Vous ne perdez rien, croyez-moi. Le dernier n'est autre qu'Ardam, il n'est pas de ceux auprès desquels on recherche de la compagnie. Peu sont ceux qui arrivent à tolérer sa présence et je crois vbien que seul Orgar en ce monde est capable de l'apprécier. Ce qui vous démontre bien que son absence est pour l'instant plus que favorable."

Griddvid souhaitait en dire plus sur les mebres de sa famille, mais, bien qu'il eut toute confiance en Fart'h, il ignorait si le lieux se montrait sur. Il profita donc de l'occasion que le souverain du royaume maudit lui offrit pour l'accepter.

"En effet, cette idée m'est très agréable. Ce sera certainement plus propice à la situation. Tout ne peut être révélé en ce lieu où tant de monde se trouvent présents."

Griddvid se leva, et attendit que Fart'h en fasse de même pour le suivre.

Pris dans leur conversation au sujet de la grande famille de Griddvid, ce dernier vint lui apprendre l'identité de l'unique frère qui reste encore pour le moment endormi et donc absent. La Colère restait à réveiller. Apprennant que Aradam et Orgar s'entendait apparemment bien, il acquiesca à la dernière remarque de son invité.

"Dans ce cas, je suis tout à fait d'accord avec vous et sans manquer de respect à votre noble famille, je n'ai pas hâte de le rencontrer."

Griddvid resta silencieux lorsque Fart'h demanda, indirectement, des renseignements en retour sur ses frères et soeurs. Mais en acceptant son offre de se retirer dans ses appartements pour discuter, Griddvid n'attendait qu'un peu plus d'intimité, caché aux yeux et aux oreilles de tous, pour lui en divulguer un peu plus.
Fart'h inclina la tête en guise d'appréciation et se leva. Griddvid fit de même et ils furent entourés par les servantes postées derrière le fauteuil du souverain. Escortés ainsi par de jeunes elfes blanches prisonnières à l'esprit réduit à néant, Fart'h mena son invité dans les appartements de son frère. Se dernier les suivaient battant des ailes sous les hauts plafonds. Les couloirs principaux mesurant une dizaine de mètre de large et quasiment de même en hauteur, l'aigle avait largement la place de se déplacer à sa guise. Une fois devant les appartements royaux, Fart'h ouvrit la porte de sa propre chambre et adressa une pensée à Dagnir.

*Rentre mon frère, je te rejoindrais plus tard dans la nuit.*

L'aigle piqua et poussa un cri rempli de tristesse puis disparut une fois que les lourds battants de bois peint et sculptés furent refermés. Il se dirigea ensuite vers l'appartement à l'autre bout du couloir et entra une fois que les servantes avaient dégageait le passage. Un salon servait de première pièce, avec toutes les commodités possibles : fauteuils, poufs, et banquettes de velours, rideaux de soie, table en marbre, tentures en tout genre, changelier par dizaines, bibliothèque personnelle de Dagnir, tapis richemment brodés, tout dans les tons prune/gris/noir/blanc. Bien que les hautes fenêtres attiraient par leur élégance, ils ne s'arrétèrent pas dans cette pièce. A droite se trouvait une porte menant à la chambre à coucher, pièce faisant le lien avec les appartements royaux. Les servantes ouvrirent une porte dans le mur de gauche, celle ci menant à la salle de bain. Lorsque la porte s'ouvrit, une légère buée pénétra dans la pièce, laissant entrer une chaleur tiède et humide. Fart'h entra et invita Griddvid à le suivre.
Une fois à l'intérieur, le souverain se positionna droit, les bras grands ouverts et deux servantes s'empressèrent de le déshabiller entièrement. La troisième tenait en main un sorte de peignoire dans un linge extrémement fin et quasiment transparent, qu'elle enfila à son maître une fois qu'il fut nu. L'habit une fois fermé cachait les détails de son corps, mais laissé transparaitre toutes les formes, rendues légèrement floue par la vapeur humide. Les servantes se dirigèrent alors vers Griddvid attendant qu'il fasse signe pour qu'elle commence leur même besogne si il le souhaitait. Sinon il pourrait attendre qu'elles soient sorties pour se débrouiller tout seul.
Devant lui s'étendait une pièce aussi grande que la précédente, entièrement de marbre argenté, avec un grand bassin en son centre d'où s'élevait les vapeurs relaxantes. Une dizaines de chandeliers faisaient le tour de la pièce, disposés dans des niches, créant ainsi une agréable atmosphère tamisée. Rien d'autre de meublait cette pièce, si ce n'est trois banquettes recouvertes de coussins disposées le long d'un mur sur lesquelles avaient été déposés de nombreux savons, huiles et serviettes. Fart'h trouvait toujours agréable de se relaxer ainsi après une fête et surtout avec des invités tel que l'Avarice.
Par politesse, Fart'h attendit que Griddvid soit vétu pour l'inviter à descendre dans l'eau.
Le souverain descendit alors gracieusement quelques marches, le tissu lui collait à la peau, et s'appuya contre une des parois, les coudes reposant sur le bord et se tourna vers Griddvid.

"Souhaitez-vous que mes servantes vous offre leurs services ou préférez-vous que nous discutions seul à seul ?"

En parlant de "services" le souverain entendait par la, tout ce qu'elles étaient capables de faire, du simple massage, à l'acte plus sexuel. Il attendit sa réponse avant de donner ses ordres.

De l'autre côté de la demeure, la fête s'essouflait petit à petit, la clarté du soleil éclaircissant la brume permanente pointait son nez. L'aube était proche.

Griddvid avait fait preuve de prudence. il refusait que les quelques secrets familiaux qu'il s'apprêtait à dévoiler puisse tomber dans des oreilles capables de retourner ces informations contre lui et sa famille. Certes, il ne craignait nullement la présence des servantes. Il les avait toujours perçu comme des objet animé auxquels on pouvait demander n'importe quoi, et, surtout, en faire n'importe quoi. Ce qu'il pouvait apréhender, serait la présence d'une tiers personne, dissimulée hors de la pièce mais possédant toutefois la possibiliter d'ouir les confidences mystérieuses d'un membre de la grande famille démoniaque des Terres Obscures. Aussi, préféra-t-il se montrer patient et attendre qu'une future occasion lui permette de converser en toute tranquilité avec le Souverain du Royaume Maudit. Et celle-ci ne se fit point attendre. Fart'h lui proposa de passer dans les appartements mis à sa disposition pour cette soirée. Ravi de cette offre, Griddvid accepta avec chaleur. Bien qu'il ne l'avouait que très rarement, il y avait certaines conversations, faisant peu honneur aux qualités intellectuelles que l'on se devait de mettre en scène lors de réceptions, que l'Avarice prisait. Celles-ci étaient communement, et péjorativement selon lui, nommées potins.
Le Souverain et l'Allégorie quittèrent la pièce, accompagnés de servantes. Griddvid contempla pensif les ornements du large couloir, jusqu'à ce qu'ils parviennent tous deux devant une porte. Fart'h s'était tourné vers l'oiseau qui les avaient suivit. Griddvid supposa qu'il devait s'adrésser à lui par télépathie, et eut l'égard de ne pas écouter la conversation, bien qu'il eut tous les pouvoir de le faire. A cet instant, un doute survint dans son esprit. Il avait, jusqu'alors, considéré cet oiseau comme un simple animal de compagnie. Après tout, lui-même un oiseau. Mais jamais il n'avait pris la peine de communiquer avec lu par la pensée. Griddvid supposa que la complicité existante entre Fart'h et l'aigle n'avait rien d'une relation humain-animal. Il s'enquérirait de ce fait plus tard.
Le souverain et l'Avarice poursuivirent leur chemin jusqu'à entrer dans les fameux appartements. A peine entré, Griddvid eut l'impression d'être chez lui. L'ambiance avait moins à voir avec celà que la décoration. La disposition du mobilier dans la pièce principale, ainsi que dans la chambre, et dans la salle de bain, tout cela lui rappelait fortement ses propres appartements.
Perplexe, il se demanda ce que la suite allait lui réserver. Fart'h se faisait dévêtir, lorsque l'esprit de l'Avarice fut submergé par une vision terrifiante: la sphère lui permettant de surveiller ses trésors n'était pas présente dans cette pièce. Le souverain avait pensé à placer ce dispositif dans la salle précédente, mais point ici. Son esprit commença à se torturer lui-même, tirailler entre cette nouvelle amitié et ses trésors. Il se perdait peu à peu dans ce dîleme lorsqu'il sentit la présence de "quelque chose" à ses cotés. Les servantes étaient présentes afin de le dévetir à son tour, et le couvrir d'un peignoir. Griddvid se laissa faire, et entra dans l'eau en même temps que le souverain. Son esprit restait préoccupé, même s'il tentait de surmonter cette épreuve sans en laisser paraître trace sur son visage. Il se demanda si Fart'h avait deviné son malaise, car ce-dernier lui demanda s'il attendait quelque chose de l part de ses servantes. Griddvid ignora si celles-ci étaient en mesure de le faire, mais préfera tenter le coup plutôt que de rester ainsi à se torturer. Il s'adresssa naturellemnt à Fart'h, pour obtenir ce fameux service, car qui parlerait à un objet ?

"Très cher ami, j'ose éspèrer ne point vous offencer en vous demandant cela, mais je pense que mon esprit serait plus propice à la détente si le dispositif se trouvant dans la précédente pièce était présent parmis nous."

Griddvid préferait exprimer le fait qu'il souhaitait que la sphère soit présente, plutôt que de demander clairement qu'on l'amène en ce lieu. Il espera que cette requâte sera accepté, sinon, il ignore combien de temps il tiendra dans ce bain sans avoir l'envi d'en sortir pour retrouver ses trésors.

Griddvid avait suivit son hote sans se poser de question jusqu'aux appartements de Dagnir qui avaient été mis à sa disposition, semblant en apprécier la décoration.
Ils passèrent dans la pièce d'à côté ou Fart'h se fit dévétir de ses habits de cérémonies pour se voir enfiler un léger peignoir transparent avec lequel il se glissa dans l'eau une fois que l'Avarice en fut aussi vétu. Par égard pour son invité, il n'avait pas tourné la tête lorsque se dernier était nu et avait attendu qu'il soit assis , l'eau battant contre son torse pour le regarder de nouveau. Son invité semblait tendu et l'esprit ailleurs. Fart'h compris son inquiétude directement et il avait fait une erreur. Voulant que tout soit parfait il avait négligé le plus gros détail. Griddvid ne pourrait rester ainsi discuter avec lui si son trésor n'était pas là. Mais heureusement, Fart'h avait prévu ce genre de situation, et comme c'était lui qui avait créer le sort de trans-sphère, là ou il irait, il pourrait être. Il avait simplement réagis trop tard.
Il ne lui fallut que quelques secondes avant que l'Avarice ne demande à voir ses trésors. Les servantes avaient soigneusement plié les vêtements de Griddvid sur l'un des bancs et attendaient la suite de leurs ordres.
Fart'h pencha sa tête en guise d'excuse. Ses longs cheveux ourlés de perles nacrées flottaient à la surface de l'eau remuante.

"Je vous prie de m'excuser de mon manque d'égar. Il va de soit que votre demande ne peut-être qu'acceptée et je le comprend très bien."

Le souverain fit un geste du poignet et la sphère s'éteignit dans la salle à manger pour se rallumer juste au dessus de leurs têtes. Le marbre de cet endroit lui conférait des reflets encore plus brillants que précédemment. Tout paraissait plus beau. "J'espère que cela vous conviendra."

Le dispositif de surveillance englobait seulement la partie protégée par le sort de Fart'h. Ils étaient en quelques sortes liés. Si par une quelconque action sa protection était brisée, la sphère le serait aussi et ils en seraient prévenu. Mais il n'y avait pas de risque. Cette restriction du domaine surveillé ne pouvait que plaire à Fart'h car la suite du bal, elle, ne lui plaisait jamais. Une fois que le général entrait en jeu, il y avait de forte chance pour que cela tourne à l'orgie au moins en partie, pendant que les autres continuaient de danser sans se souciait du reste. Puis viendrait le moment ou ce même elfe, ferait monter des prisonniers sans importances pour les dechiquetter pour le plus grand plaisir des dames qu'il venait de chevaucher. Une atmosphère puant le sexe et le sang rappelait au souverain certains souvenir qu'il préférait éviter. Ainsi le passage aux appartements été un excellent choix.
Son visage se tourna tour à tour vers Griddvid puis les servantes.

"Souhaitez-vous autre chose mon seigneur ou puis-je les renvoyer ?"

Il attendit la réponse de son invité, avant de donner ses ordres. Ses servantes resteraient ici pour faire absolument tout ce qu'il désirerait.

L'inquiétude de l'Avarice concernant la sécurité de ses nouveaux biens fut rapidement évoquée. Elle était si flagrante que le Souverain du Royaume Maudit n'eut guère le besoin de l'entendre énoncée à voix haute pour la saisir. Il remédia rapidement au problème en faisant de nouveau apparaître le dispositif parmi eux. Le visage de l'Avarice semblait reprendre peu à peu sa tranquilité. Un faible sourire se dessina sur son visage. Lentement il passa une main devant devant son visage, remetant en place les mèches de cheveux qui étaient tombées devant ses yeux et lui obstruait la vue. Ce simple geste avait eut un effet étrange. Le visage emplit d'inquiétude de Griddvid était redevenu le miroire de ce qu'il avait toujours été: un être confiant, agréable et charmeur, comme s'il avait troqué un masque pour un autre.
La scène qui se présentait dans la sphère ne l'intéressait guère. Il avait déjà eu maintes fois l'occasion de l'appercevoir dans ses propres réceptions, ou celle d'Una. Son regard se posa directement sur ses trèsors. Un sourire bien heureux et satisfait éclaircit son visage. Il regarda à présent Fart'h, se jurant à lui-même de ne poser ses yeux que sur lui jusqu'à la fin de leur soirée.
Fart'h s'enquit auprès de lui de ses autres besoins, mais Griddvid avait à présent tout ce qu'il désirait, ou presque.

"Je vous remercie mon ami. Je n'ai à présent besoin que de votre seule companie."

Il attendit que le Souverain du Royaume Maudit congédie ses servantes, pour entammer une conversation plus secrète, ceux-ci n'étant pas ce qui manquait dans sa vie et celle de ses frères et soeurs.

"A présent que nous sommes seuls, je suppose que vous attendez de ma part des informations qui ne sont guère connues en dehors de notre cercle familial très fermé, même si à une époque, et à plus d'une reprise celui-ci fut menacé d'être agrandit."

Griddvid attendit un instant, essayant de capter sur le visage de son hôte une quelconque réaction, puis reprit.

"Comme tout un chacun en ce monde nous avons nos histoires, et nous subissons leurs implications. Certaines ne sont que de simples anecdotes, d'autres pourraient entraîner de terribles conséquences, pas seulement pour nous, mais le monde pourrait être touché par leurs effets. Il va s'en dire que, même si cela contrari Orgar, il se trouve flatté de ce genre de situation. Mais cela ne doit guère vous étonner."

Griddvid prit une grande inspiration, et continua son petit monlogue.

"J'ai perçu votre intérêt et votre curiosité face à ces histoires, et, étant donné notre nouvelle amitié, s'il existe certains sujets que vous souhaitez aborder, je me ferais un plaisir de vous apporter toutes les précisions que vous me demanderez, si cela est en mon pouvoir naturellement."

L'Avarice était calme à présent, il semblait même particulièrement à l'aise. Il attendait, piqué par une certaine curiosité les thèmes que souhaitait aborder Fart'h.

Voyant que l'Avarice était de nouveau satisfait d'avoir ses trésors à ses côtés, le souverain vérifia une dernière fois que son hôté n'avait besoin de rien d'autre nécessitant la présence de ses servantes. Charmeur comme à son habitude, l'Avarice lui avoua que seule la compagnie de Fart'h lui était nécessaire maintenant. Une pensée effleura alors l'esprit du souverain, mais pas pour la première fois. Il semblerait que la famille des allégories sombres ne comprenait pas que des gens odieux et déloyaux. Mais peut-être était-ce simplement le bon côté de Griddvid. Comment réagirait-il si un malheur devait arriver à ses biens ? Pour le moment, Fart'h ne souhaitait pas le savoir et c'était bien à cet effet qu'il avait prévu ce dispositif de surveillance. Il n'était de toute façon jamais bon de ce mettre une allégorie sur le dos, il le savait.
Fart'h fit alors un signe en direction des servantes pour qu'elles quittent la salle. Ainsi seuls, Griddvid entamma de nouveau la conversation sur un sujet sensible, sa famille. Le souverain écoutait attentivement, notant interieurement les petits détails intéressants, mais son visage restait impassible.

"J'avoue que je ne sais pas trop par où commencer. Il est toujours bon de connaître certaines informations sur ceux dont on ne sait jamais quand surviendra la trahison. "

Il fit une pause en s'enfonçant un peu plus dans l'eau, soupirant d'aise, et réfléchissant.

"Il me semble que je suis plus lié à votre famille que je ne le souhaiterais et je trouve qu'elle est assez grande comme elle est. Cependant, je ne comprends pas comment de nouveaux membres pourraient grossirent vos rangs. N'êtes vous pas censé avoir été les premiers foulant cette terre ? "

La phrase que Griddvid avait prononcé sur l'agrandissement de sa famille avait intrigué le souverain. Il trouvait cette notion plutôt étrange. Peut-être s'agissait-il d'unions ? Ou de personnification de nouveaux vices apparaissant avec l'évolution ?

"Je sais à peu près comment réagissent vos frères Orgar et Maol, ainsi que votre soeur Una." petite pause "Je n'ai jamais vraiment cottoyer Gwenda, mais par contre, celle dont je me méfie le plus se trouve être Wanda. Elle s'est déjà retourné contre moi dans le passé, et même si elle a une dette envers moi depuis que nous vous avons sortit de votre tombeau, je suis certain que si il le faut, elle recommencera. C'est donc à son sujet, si vous n'y voyez pas d'inconvénient, que j'aimerais vous entendre raconter des histoires. En plus de ses sous-vêtements à moitié plein et de son côté "trainée", cela va de soi."

Le souverain appuya sa tête sur le rebord du bassin et la fit pivoter vers l'Avarice. Fart'h adorait les histoires, surtout quand elles lui apportaient des notes croustillantes sur ses ennemies. Pendant qu'il fixait son hôte, derrière eux, une cruche de perlin (alcool local à base de perle) lévita dans les airs et remplit deux petits verres puis se reposa au sol. Les deux verres volèrent ensuite jusqu'à eux, mus par la pensée du souverain et se posèrent juste à côté d'eux. Fart'h ne toucha pas au sien, et attendit que Griddvid entamme son fabuleux récit.

Une fois l’Avarice redevenu lui-même, et les servantes congédiées, la conversation put reprendre son cours. Griddvid avait ressentit la curiosité de Fart’h vis-à-vis de sa famille, et son désir d’en savoir plus. Aussi aborda-t-il de nouveau ce sujet.
Le Souverain du Royaume Maudit révéla son intérêt pour ce sujet, présentant cela comme de la prudence envers les personnes qui seraient capables de le trahir un jour et qui ne s’en cachaient pas. Il se montra intrigué par les paroles prononcées par l’Avarice par rapport au fait que sa famille pouvait s’agrandir. Griddvid fut étonné de constater que ce genre d’histoire n’était pas parvenu aux oreilles du souverain étant donné les scandales qu’elles avaient engendré. Il décida donc de respecter sa promesse et apporter les éléments manquants à son nouvel ami.

« Vous n’êtes pas sans ignorer que certains membres de ma famille ont eu plus d’une histoires « de cœur ». Certaines d’entre elles ont même été plus qu’une simple sans conséquence. Je suppose que vous entendu parler de ce que nous appelons « l’affaire Aleksandra ». Elle fut compagne d’Orgar pendant de nombreuses années. De cette relation naquit les fiançailles du couple. Ce qui créa un véritable scandale, et pas seulement de la part d’Una, qui refusait de voir partir son principal amant de son lit pour celui d’une autre. La Baronne sanglante voyait elle aussi cette histoire d’un mauvais œil. Cela faisait un certain temps qu’elle souhaitait s’introduire dans notre cercle familial, chose que Wanda aurait préféré puisque, suite à cette annonce de fiançailles une rumeur vit le jour et annonça d’importantes difficultés concernant son avenir proche. En effet, il était question de sa disparition au profit d’Aleksandra. Voyez-vous, nous avons été et nous nous sommes créés dans le but de représenter un vice ou une vertu. Si l’un de nous venait à disparaître, il serait remplacé. On dit que ce serait à l’être qui aurait mit fin à nos jours de tenir notre rôle à notre place. Mais de cela personne n’en a la preuve, puisque nous sommes encore présents sur cette terre. Cependant cette rumeur eut suffit à alarmer Wanda qui se voyait déjà mourir de la main d’Aleksandra, avec l’aide d’Orgar. Mais tout ceci n’est qu’un exemple extrême. Certains d’entre nous se sont déjà fiancés, mais aucune de ses relations n’a aboutit au mariage. Toutefois, elles n’ont présenté aucun problème aux yeux des autres membres de la famille. Comme dis la voix populaire « c’est la faute à pas de chance ». »

Le Souverain du Royaume Maudit exprima ensuite sa méfiance envers l’Envie. Depuis qu’elle était réapparu au Château de l’Obscurité elle n’avait eut de cesse de vouloir tourmenter Fart’h. Il était donc totalement compréhensible qu’il rechercha des informations capables d’éloigner les mauvaises grâces que lui réservait Wanda.
L’Avarice prit un air songeur. Il porta sa coupe, rempli de vin, à ses lèvres, puis se rapprocha de Fart’h, de manière à être assis à coté de lui, et murmura quelques paroles d’explication.

« Les anecdotes que je m’apprête à vous révéler sont purement confidentielles et ne devront servir qu’à enrailler les sombres desseins que ma sœur complote. Ils ne devront en aucun cas sortir de notre « cercle ». Comprenez bien que, même si j’éprouve une véritable aversion pour ma sœur, et que je ne cherche nullement à la protéger, le reste de notre famille pourrait être touché par ces révélations si elles se faisaient au grand jour. Je ne tiens donc nullement à ce que quiconque, autre que vous, puisse entendre ce qui va suivre. »

En vérité, Griddvid avait simplement recherché un moyen de se rapprocher du Souverain du Royaume Maudit. Il se contrefichait bien de ce qui pouvait arriver à sa sœur et au reste de sa famille. De plus, il savait pertinemment que nul être n’oserait s’approcher de la porte qui les coupait du reste des personnes présentes dans le château. Le respect qu’imposait Fart’h était bien trop grand pour que quiconque ose tenter une telle folie.

« Nous parlions justement des relations que les membres de ma famille ont pu avoir. Beaucoup sont restées bien cachées, mais l’une d’elle me fut rapportée par l’une de mes connaissances lors d’une réception. Avant que la Grande Guerre ne fut déclarée, il se passa un événement très inattendu et particulièrement étrange, dont personne est courant, naturellement. Par je ne sais quel moyen, Wanda fit la connaissance d’un humain, un humain qui venait de l’autre continent. Et pour je ne sais quelle raison, ils se sont plus et aimés. Je ne crois pas qu’il savait quelle était la véritable nature de Wanda à cette époque là. Leur relation resta bien secrète. Mais, il semblerait qu’un jour elle décida de lui offrir un poste de pouvoir, j’ignore toutefois duquel il s’agit. Ce cadeau fut un véritable piège pour eux puisque le jeune homme fut contraint d’épouser une autre. Wanda n’a certainement pas pu supporter cela puisqu’elle enleva l’épouse de son amant lorsqu’elle fut enceinte. Elle garda l’enfant, que vous connaissez très certainement sous le nom de Milly, et tortura la femme jusqu’à ce qu’elle ne devint qu’une enveloppe charnelle bonne juste à exécuter les ordres qu’on lui donne. Quant à l’enfant, Wanda la garda près d’elle. Dans les moments où elle se croit en sécurité, elle l’appelle « mon enfant ». Je suppose qu’elle essaie de voir en elle l’enfant qu’elle aurait pu avoir avec son amant si elle en avait été capable. »

Griddvid porta à nouveau son verre à ses lèvres.

« Comprenez bien que cette histoire ne doit nullement s’ébruitée. Avoir une relation avec un humain est considéré comme une faiblesse. Mais lorsque celui-ci appartient à l’ennemi, il s’agit d’un véritable scandale. Et je n’ose parler du fait de considérer un enfant humain comme son propre enfant. »

L’Avarice reposa le verre sur le rebord, et tourna son regard vers Fart’h.

« J’espère que cette histoire aura su contenter vos attentes. Si ce n’est point le cas, je dois avoir quelques anecdotes assez humiliantes sur Wanda. »

Griddvid commença tout d'abord par expliquer au souverain ces possibles "agrandissements" de la famille. Au prononcement du nom "Baronne Sanglante" de mauvais épisondes de sa mémoire refirent surface et Fart'h du se concentrer sur la suite du discours de son invité pour ne pas laisser sa colère remonter. La légende de transmission des pouvoirs du vice ou d'une vertue était connue du souverain, mais il n'y avait vraiment jamais prété attention et l'avait rapidement enfermée dans le rayon des mythes, non loin de l'existence d'Aleksandra. Cet épisode s'étant déroulé bien avant la naissance de Fart'h et connaissant la personalité d'Orgar, le souverain du Royaume Maudit avait toujours eut du mal à imaginé l'Orgueil vouant une idylle à une autre personne. Mais les propos de l'Avarice confirmaient maintenant ce fait.

"Peut-être aurait-il mieux vallut que cela arrive. Cette Aleksandra aurait certainement eut meilleur caractère que votre soeur actuelle et tout en tempérant un peu votre frère. Quel gâchit."

Le souverain poussa un soupir exagéré tout en gardant son expression habituelle. Il attrappa son verre de perlin (ce n'est pas du vin attention! et ce n'est pas une coupe non plus, plutôt un tout petit verre genre téquila!) et y trempa doucement les lèvres avant de les lécher du bout de sa langue. Fart'h aimé profiter ainsi de l'alcool fort plutôt que de le boire cul sec comme la plupart des gens. Laissant ainsi ses lèvres, sa langue et sa gorge brûler tout doucement sous le feu du nectare perlé. Pendant qu'il dégustait sa boisson, Griddvid s'était rapproché de lui pour en faire de même et profita de leur proximité pour murmurer quelques mots.

"Vous n'avez pas à vous inquietter cher Griddvid, ce que vous direz ne sortira jamais de ces murs. Ne vous sentez pas obligé de murmurer, personne ne viendra nous espionner."

Fart'h se détourna quelques secondes pour defaire un noeud entrain de se former dans ses cheveux à cause des bulles, et une fois fait, redonna son attention à l'Avarice. Attention qui fut récompensée par le contenu de ses paroles. Fart'h venait d'apprendre quelque chose d'important au sujet de l'Envie, d'un poids certain dans une future négociation. Même si il ne pouvait cesser de ce demander ci ce n'était pas encore un mythe, qui aurait bien pu vouloir de Wanda, c'était tout de même une révélation inattendue.
"Vous avez plus que contenter mes attantes et ma curiosité. Vous venez de m'offrir une information de premier choix sur Wanda, qui je l'espère, n'aura pas à me servir de si tôt, mais je vous en remercie et la garde bien au chaud. J'ai toutefois peine à penser qu'un humain, aussi stupide soit cette race, se soit enticher d'une telle créature mais je fais confiance à vos propos."

Il fit une petit pause et recommença son petit rituel avec le perlin.

"J'avoue que j'écouterai volontier tous les ragots humiliants que vous pourrez me fourinir sur votre soeur, mais je ne voudrais pas vous parraître grossier. En revanche, si vous désirez aussi apprendre quelque chose de moi, je peux essayer de répondre à vos questions."

Après avoir de plus amples explications au souverain du royaume Maudit, Griddvid reçu de sa part une remarque qui ne put que l'étonné. Jamais personne auparavant n'avait osé dire devant l'une des alégories qu'il aurait plus bénéfique que l'une d'elle fusse remplacée par une autre personne. Non loin de lui déplaire, ses paroles audacieuses le fit sourir. Non point qu'il adérait à cette idée, mais l'honnêteté de son ami lui fit grand plaisir. Néanmoins, il préfèra ne laisser aucun doute dans l'esprit de Fart'h à ce propos.

"En vérité, je pense que ceci aurait été une source de malheur pour ce monde si Aleksandra s'était vue offrir cette position si avantageuse. Beaucoup se laissaient abuser par ses apparences, et peu osaient dire ce qu'il savait d'elle. J'eu des échos de sa véritable personnalité et je peux vous assurer qu'elle se mariait en tout point et à la perfection avec celle d'Orgar. A présent qu'elle est éteinte je peux déclarer à voix haute que Wanda est une bénédiction pour nous en comparaison de ce qu'aurait pu être Aleksandra à sa place."

Une fois que le souverain lui eut confirmé que nulles paroles qu'il s'aprétait à divulguer ne serait ébruitées, Griddvid commença son long récit sur les amours interdits de sa soeur. A la fin de celui-ci Fart'h remercia l'Avarice, et fit quelques commentaires sur le fait qu'un humain ait pu s'enticher d'un être tel que Wanda.

"Il est en effet fort surprenant qu'une telle idylle ait pu naître entre ces deux êtres si différents l'un de l'autre. Mais il ne faut point sous-estimer la force de l'amour. Il est aveugle et ne choisit pas ses cibles de façon raisonable."

Fart'h lui proposa de lui poser une question à son tour. Il y eut en effet un point sur lequel Griddvid ne parvenait pas à trouver de raisons cohérentes pour expliquer son caractère illogique.

"Puisque vous m'offrez à nouveau la possibilité de vous questionner, je la saisi. Je souhaiterai connaître la raison de votre présence lors de ma libération. Vous ne portez Orgar et Wanda dans votre coeur, et vous ignoriez tout de moi à cet instant. Pourquoi donc avez-vous accéptez de participer à cette quête périlleuse? Je suppose que ce n'était point dans l'idée d'obtenir quelques récompences de ma part puisque, étant l'Avarice, vous vous doutiez bien que vous n'auriez reçu en retour de votre aide."

Griddvid porta à nouveau son verre à ses lèvres et les laissa tremper quelques instant, le temps de sentir la puissance de l'alcool.

Fart'h se prélassait délicieusement dans ce bain partagé avec l'Avarice. C'était généralement le moment qu'il trouvait le plus privilégié de ses journées. Aucun compte à rendre, personne à écouter, juste le silence. Rester seul avec ses pensées. Ses cauchemars. Ses envies. C'était donc entièrement attentif et plus détendue que d'habitude, que Fart'h discutait avec son hôte. Lorsque Griddvid lui eut affirmer qu'il ne vallait mieux pas qu'Aleksandra fusse mise à la place de l'Envie, le souverain leva son verre vers le plafond comme pour savourer une victoire.

"J'ai foi en vos paroles mon cher ami, et vous fais entièrement confiance. J'étais loin de me douter, et ne voulais pas admettre, qu'une deuxième Orgar au féminin puisse exister. Danc ce cas, trouvons nous chanceux que ce malheur soit arrivé. Je n'ose même pas imaginer ce que cela aurait pu être."

Fart'h se prit à penser que Wanda n'était donc pas si mal que ça et à cette pensée, un long frisson de dégoût secoua tout son corps. Il avala cul sec son verre de perlin, espérant que cela ferait passer l'amertume d'une telle idée.
Lorsque l'Avarice parla d'amour, le souverain se tut, se contenta d'aquiescer lentement, alors qu'il se perdait dans sa propre histoire. Au combien son hôte disait vrai...
Pour changer de sujet, Fart'h lui permit d'éclaircir encore un point à son sujet, s'il y en avait. Mais pas de chance pour lui, et même si sans le savoir, Griddvid retomba sur ce qui venait de déranger le souverain.

"Je comprend très bien que cela puisse vous sembler stupide de ma part. Mais je vous prie de croire que j'avais mes raisons d'agir ainsi et elle n'était nullement pour rendre service à votre frère ou à votre soeur mais étaient purement personnelles et égoïstes. Des raisons qui m'amèneraient à vous raconter une bien trop longue et personnelle histoire. Sachez simplement que j'ai conclu un marché avec votre soeur Wanda, pour récupérer une ancienne formule magique et votre libération faisait partie de ce pacte, sans quoi, la suite n'aurait pas pu se faire. Je ne pensais pas découvrir ainsi un si bon allié et ami en venant vous réveiller et croyez moi, j'en suis absolument ravi et ne regrette pas du tout d'y être aller."

Annoncer de but en blanc ainsi, que l'Avarice était bien le dernier de ses soucis lorsqu'il était venu le délivrer, risquait certainement d'outrager son hôte. Mais d'égoïste à égoïste, Griddvid le comprendrait sûrement et de toute façon, cela ne changeait en rien la nouvelle affection que Fart'h lui portait.
Voilà maintenant quelques temps déjà que les deux alliés marinais dans l'eau chaude. Complètement détendu, et légèrement ennivré par le perlin, le souverain du Royaume Maudit appréciait cet instant avec délectation. Griddvid était vraiment d'une agréable compagnie comparait à certain membres de sa famille. Son regard se posait de temps en temps sur lui, il était beau et bien battit. Soucieux de son apparence, l'Avarice devait certainement prendre soin de lui, et cela se voyait malgré les millénaires qu'il venait de passer à dormir. Le souverain ce contenta de cette douce vision tout en écoutant sa réponse.

Se laissant emportés par l'ambiance, décontractée et éloignée de tous problèmes, et certainement par l'alcool, le Souverain du Royaume Maudit et Griddvid avaient entreprit de converser sur des sujets jugés comme "interdits" par la plus part des habitants des Terres Obscures.

La conversation débuta par l'ancienne relation d'Orgar avec Aleksandra et les risques que celle-ci avait entrainé pour Wanda. Bien que celà fut étonnant, l'Avarice affirma que la mort de la vampire fut un soulagement pour l'ensemble des Terres d'Asgampth, ce à quoi Fart'h accépta d'adhérer sur les simples paroles de son invité. Bien heureux de cette confiance, Griddvid afficha un large sourire amical.

Le débat étant ainsi clos, un nouveau sujet fut abordé: les amours secrets de Wanda, qui se termina avec la possibilité pour Griddvid d'intérroger le Souverain. Saisissant cette oportunité, il en profita pour obtenir des réponses à la question qui le travaillait depuis un certain temps. Dès l'instant où il avait eu connaissance de l'opinion que c'était fait Fart'h sur Orgar et Wanda, et qui ne lui procura aucune surprise, il se demandait pourquoi ce dernier avait consentit à risquer sa vie pour venir le sauver.
La réponse qui lui fut offerte ne satisfit guère sa curiosité, mais il accepta toutefois de s'en contenter, pour le moment.

"Voyons, mon cher ami, jamais je n'oserais utiliser le terme "stupide" pour désigner quoi que ce soit qui est un rapport avec vous. "Etonnant" conviendrait mieux, je pense...."

Fart'h commença par préciser que la raison de sa présence, lors de cette quête, n'était nullement liée à une quelconque intention de rendre service à Orgar ou Wanda. Ce furent des raisons personnelles qui l'avaient incité à agir ainsi, des raisons qu'il ne souhaitait détailler à l'Avarice. Il ésperait simplement que ce dernier comprenne qu'il avait obéi à une conduite "égoïste", ajoutant qu'il ne regrettait point d'avoir fait tout ceci.

"Je suis, mon cher ami, fort comblé aussi. Et qu'importe les raisons qui vous ont mené à moi, je leur remercie d'exister. Néanmoins, même si je sais parfaitement que vous n'êtes point ignorant des agissements de ma soeur, méfiez-vous d'elle. On ne met jamais assez souvent les gens en garde contre Wanda. Je ne sais comment, mais elle parvient, un peu trop souvent à mon goût, à tourner chaque situation en sa faveur. J'espère simplement que tout ce mal que vous vous donnez sera dignement récompensé."

L'Avarice n'était point en paix, à cet instant. Bien des anciennes formules magiques avaient été interdites, même par les membres de sa propre famille. Les conséquences qui en résultaient , dans la majorité des cas, entraînaient des situations bien plus désagréables que la situation première. Il espéra sincèrement que la formule qui sera délivrée par sa seur n'en faisait pas partit.
Malgré ses inquiétudes, un sourire continuait d'animer le visage de Griddvid. Il se sentait parfaitement à l'aise, et détendu, ceci étant dû au perlin, mais aussi, à la présence de Fart'h.
Il observa quelques instant le souverain. La beauté de celui-ci avait été amplifiée par la présence de l'eau. L'atmosphère, la luminosité, son reflet, et les gouttes qui ruisselèrent le long de ses cheveux mettaient en valeur l'agréable physique de Fart'h.
Griddvid avait apprécier ces instants passés à le connaître, mais il en savait encore si peu sur son invité. Il était peut être temps d'en découvrir un peu plus. A cette idée, la nature de son sourire changea, devenant un peu plus charmeuse.

L'hôte du souverain du Royaume Maudit, avait accepté la réponse qu'il lui avait faite à propos de sa venue en sa prison de sommeil. Ce qui était d'ailleurs curieux venant de Griddvid, car la connaissance était une des richesses qu'il appréciait le plus. Le fait est qu'il n'insista pas pour que Fart'h raconte son histoire et il l'en remercia, pensivement.
Fart'h tourna légèrement la tête sur le côté lorsque Griddvid prononça ce que Fart'h prit pour un compliment. Il sentait la curiosité de son ami, mais ne dit rien et le contempla quelques secondes avant de poursuivre. Griddvid semblait lui aussi vraiment attaché à cette nouvelle alliance et le fit savoir au souverain en le remerciant d'être venu le chercher. Cependant, l'alliance de Fart'h avec sa soeur ne le laissa pas de glace et il s'empressa de le mettre en garde. Cette réaction accrut le sentiment que Fart'h éprouvait déjà, à savoir que Griddvid était un bon allié, en qui il pouvait avoir confiance. Mais le trouble qui ternit quelques instants le somptueux visage de l'Avarice affecta quelque peu le souverain. Leur nouvelle alliance signifiait aussi une confiance mutuelle. Griddvid était un des 10 et donc, après tout, lui aussi devait connaître tous les anciens sortilèges. De fait, il serait certainement plus à même de l'aider dans ses recherches.
Alors que le souverain réfléchissait à son dilemne, se lancer dans cette longue histoire ou pas avec Griddvid, il sentit qu'on l'observait avec insistance. Lorsqu'il tourna la tête vers son hôte, il s'aperçut immédiatement du changement qui s'était effectué sur son visage, le rendant encore plus énigmatique et attirant. Fart'h se laissa distraire un moment de ses pensées par d'autres plus troublantes.
Il tendit son bras en direction de l'Avarice, déplia ses longs doigts comme si il venait lui caresser la joue, mais au dernier moment, bifurqua et attrapa la cruche de perlin pour se reservir un verre.
Le souvenir de la promesse faite à Dagnir refit surface, et il opta alors pour raconter son histoire en espérant que cela lui changerait les idées.

"Je vous remercie de vos mises en gardes, et croyez moi, je suis bien conscient du danger que représente votre soeur dans cette affaire mais n'avais hélàs pas le choix en cet instant. Mon problème est presqu'aussi vieux que moi, et j'étais loin de me douter que je trouverai un fidèle ami tel que vous avant ce marché, car sinon, j'aurai attendu."

Une gorgée de perlin descendit dans la gorge du souverain, rendant sa voix légèrement plus rauque au début de sa tirade.

"Voyez-vous, mon frère et moi sommes victimes d'une malédiction. Dagnir a passé un pacte avec les anciens démons afin de me secourir des griffes des elfes de Lumières lorsqu'ils m'avaient capturé il y a de cela bien longtemps. Mais le prix à payer fut beaucoup trop cher à mon goût. Il est condamné à rester dans le corps d'un oiseau jusqu'à la fin de ses jours. Il ne redevient humain que quelques heures, une fois par an. J'ai donc demandé à votre soeur le moyen de lever cette malédiction en échange de son amie, la baronne Sanglante que je tenais prisonnière dans mes cachots. Mais ceci est une toute autre histoire. Une fois obtenue la réponse, je vous avouerai que j'étais bien décontenancé face à la quasi impossibilité de mettre en place le contre sort. Je ne suis d'ailleurs toujours pas certain que notre situation puisse changer un jour. Mais voici, quelque peu résumée, la situation actuelle. A moi maintenant de me débrouiller pour réussir à tout obtenir..."

Fart'h avait terminé sa phrase sans grande conviction, car la réussite de ce contre sort lui semblait impossible.
Raconter sa petite histoire, lui avait quelque peu refroidi ses ardeurs, et changé les idées. Maintenant, il espérait que la curiosité de l'Avarice serait un peu mieux assouvie. Il n'était pas rentré dans les détails de la formule que lui avait donné Wanda, imaginant que Griddvid la connaissait tout aussi bien qu'elle. A la fin de son court réçit, le souverain termina son verre et le posa délicatement sur le rebord humide du bassin. Dans son geste, ses yeux tombèrent de nouveaux sur la peau d'albâtre de son hôte, faisant remonter à la surface des envies pas vraiment recommandables pour un hôte de marque tel que lui, sauf peut-être pour Una. Il détourna très lentement le regard, pour fermer les yeux et s'enfoncer un peu plus dans l'eau, espérant que Griddvid prendrait rapidement la parole.

Renonçant à son désire de connaissances par respect pour les sentiments du Souverain du Royaume Maudit, Griddvid n’en abandonnait pas moins l’idée d’obtenir, tôt ou tard, de plus amples informations. Son besoin d’en savoir plus était davantage animé par son envie de connaître intiment Fart’h que par la nécessité de cumuler des connaissances. Il fit donc l’effort de ne point insister sur le sujet, songeant qu’il existait bien d’autres moyens pour combler sa curiosité envers son hôte.

L’Avarice observait en détail l’apparence du souverain. La contemplation de celle-ci avait de quoi ravir l’imagination de l’allégorie. Il ne douta pas un instant que son ami devait être l’objet de compliments et d’éloges sur son apparence.
Griddvid avait toujours favorisé la beauté masculine. Certes, il n’était pas insensible aux charmes féminin, mais la splendeur d’un corps masculin ne le laissait certainement pas de marbre. Et en cet instant, il était bien loin de cet état de pierre.
Son regard était nettement dirigé vers les yeux du souverain, souhaitant lui faire comprendre que leur amitié pouvait devenir bien plus. Lors d’un furtif instant, tous deux se dévisagèrent. Fart’h tendit sa main en direction de Griddvid, dont le regard devenait plus gourmand, mais il se ravisa de faire quoi que soit. Sa main choisit donc comme destination la bouteille de perlin et non le visage de l’Avarice.
Un peu déçu, mais pas impatient, Griddvid en vint à songer qu’il ne devait pas faire l’erreur de trop de précipitation. Après tout, il ne connaissait Fart’h que depuis peu de temps. Il était plus sage d’attendre afin de s’assurer que l’envie était bien réciproque.

La conversation repris où elle s’en était arrêtée. La mise en garde contre Wanda n’avait été qu’un conseil de peu de valeur, puisque Fart’h était déjà conscient des agissements malintentionné de l’Envie. Mais ayant guère eut le choix, il se devait de suivre les recommandations de Wanda s’il voulait revoir son frère dans son véritable corps.

« Il n’est pas encore trop tard pour que je vous vienne en aide si le besoin s’en fait sentir… »

Fart’h lui révéla, par la suite, la malédiction à laquelle son frère et lui avaient été soumis. Le fait que avant lui ais révélé le secret pour les libérer tous les contre la Baronne ne l’étonna guère. Ce n’était pas la première fois qu’on lui faisait du chantage en échange de son amie.
Griddvid partit dans ses pensées, tentant de savoir de quel genre de magie ils auraient besoin pour lever cette malédiction. Quelques sorts lui venaient à l’esprit, mais leur résultat n’étaient que temporaires, et, si par malheur, tous les nombreux paramètres n’étaient pas conformes, de désagréables conséquences pouvaient en résulter. L’Avarice avait bien connaissance d’une cérémonie capable de lever toutes les malédictions de ce genre, mais elle était incroyablement difficile à mettre en œuvre et le prix à payer était élevé. Il espéra vivement qu’il ne s’agissait point de celle-ci car il se trouvait dans l’incapacité d’aider son ami à la réaliser, n’ayant que de vagues connaissances de celle-ci.
Il souhaita mettre en garde de nouveau le souverain, mais il en fut empêché par une étrange sensation. La peur l’avait soudainement envahi. Quelque chose se tramait, une chose qui allait causer de terribles problèmes à lui, et à sa famille. Son visage devint encore plus pâle, donnant l’impression qu’il était tétanisé. Ce ne fut qu’une impression car dans la seconde qui suivit, il se leva. Son regard se tourna lentement vers Fart’h, et ses lèvres tremblantes murmurèrent quelques paroles d’explication.

« Je crains, mon cher ami, que je ne doive partir sur l’heure. Il semblerait que l’on essaye de nous traduire, et que notre perte en soit le résultat. Je ne puis rester plus longtemps même si cela me peine de devoir vous quitter ainsi… je vous offre la promesse de réparer cette faute à votre égard le plus rapidement possible. »

Griddvid sortit aussitôt de l’eau, sa peau absorbant l’humidité de son corps, et se rhabilla en quelques secondes.

« Je suis fort navré de tout ceci…. mais aucun choix ne m’est laissé…. »

Il salua respectueusement le souverain, souhaitant repartir pour le Château de l’Obscurité le plus rapidement possible.

Fart'h surpris plusieurs fois l'Avarice qui le fixait et le détaillait du regard. Cela ne lui déplut guère, bien au contraire, il était toujours agréable de plaire, surtout à une personne aussi demandée et convoitée que Griddvid. Il se laissa admirer sans gêne, mais tout de même tiraillé par l'allure que prennait leur rencontre. Son visage toutefois impassible n'en laissa rien deviné. Griddvid lui offrit ensuite son aide, à la place de celle de sa soeur. Ce à quoi Fart'h répondit immédiatement.

"Je vous remercie grandement pour votre aide à venir, car je préfèrerai mille fois vous faire confiance à vous qu'à votre soeur, si tant est que le mot "confiance" pour ce que je ressens envers elle puisse être approprié."

Ce qui n'était bien évidemment pas le cas, mais plutôt qu'il n'avait pas le choix, jusqu'à maintenant.
Pour montrer alors à son hôte qu'il avait confiance en lui, Fart'h raconta une brève partie de son histoire. Son récit sembla contrarier l'Avarice qui partit alors loin dans ses pensées, comme si il réfléchissait à une solution. Fart'h en profita alors pour de nouveau se servir un peu de perlin, frolant d'encore plus près l'épaule de Griddvid, et à sa plus grande joie, l'Avarice ne bougea point, enfoncé dans ses réflexions. Ainsi tout à son aise et tout en buvant lentement, Fart'h laissa son regard devenir plus curieux et partit à la recherche des formes du reste de son corps, rendues floues par l'eau bullante.
Lorsqu'il reprit la parole et que fart'h sortit de sa contemplation, se fut pour lui dire une chose qui ne lui plût pas du tout. Mais en voyant le teint qu'avait prit la peau de l'Avarice et l'expression de son visage, le souverain comprit qu'il était inutile d'essayer de le retenir. Une affaire de trahison au sein de sa famille ne peut de toute façon pas attendre, et passe avant toutes choses.

"Je suis aussi navré que vous que notre entretient s'arrête ainsi, mais je comprend que vous ne puissiez rester plus longtemps."

Fart'h jeta un coup d'oeil rapide à Griddvid lorsque celui ci sortit de l'eau, profitant de la seule occasion qu'il aurait avant longtemps d'admirer les formes de corps comme taillées à la perfection, puis le suivit aussitôt alors qu'il se rhabillait. Fart'h laissa tomber au sol son long voile transparent trempé et tourna le dos à son invité le temps d'enfiler ses vêtements. Il n'était guère convenable de montrer fierement à son invité que son envie de continuer l'entretient ne lisait sur son corps et préféra lui offrir un spectacle bien plus affligeant, les nombreuses cicatrices dues aux centaines de coups de fouets reçût dans les geôles des elfes de lumières qui tailladaient son dos.
L'Avarice s'excusa encore une fois. Le souverain se dirigea alors vers la porte qu'il ouvrit d'un coup. Quatre servantes arrivèrent en courant, tête basse.

"Ne vous en fait pas, je garde votre promesse en mon esprit et attend de vos nouvelles, en espérant que cette affaire ne soit pas aussi grave que vous semblait le croire." Il s'adressa aux servantes.
"Allez chercher les gardes, qu'ils escortent mon invité jusqu'où bon lui semblera. Immédiatement!"
Les servantes partirent, et Fart'h s'adressa de nouveau à son hôte.

"Je suppose que vous désirez récupérer vous même les présents qui vous ont été fait durant la soirée ?"

Connaissant évidemment la réponse, Fart'h partit devant, en direction de la salle de réception. Chaque portes gardées furent ouvertes sur le champs. Il redoutait toutefois l'état de la salle de bal, car connaissant le général, la fête ne devait plus être à la danse. Et ce fut le cas. Lorsque les grandes portes furent ouvertes, l'ambiance était tout autre. Il avait fait monter des prisonnier pour leurs divertissements. Certains étaient saignés sur le champs de sorte que le rouge vermeille immaculait une bonne partie des dalles et des murs, d'autres servaient de jouets sexuels ou simplement de puching-ball. Non loin du trône, le général respectait sa réputation, chevauchant une elfe noire, prit lui même par un elfe, et broyant la tête d'un prisonnier sur le dos de sa conquête afin de se frottait dans son sang. Les craquements des os du crâne du malheureux résonnaient dans toute la salle. Fart'h essaya tant bien que mal de détourner les yeux, même si cela ne faisait que raviver les idées qu'il avait eu durant son bain avec l'Avarice. Il ne s'excusa cependant point de toute cette vision qui s'offrait à Griddvid. Il tendit ensuite les mains vers le trésor de l'Avarice, et fit quelques gestes. La légère impression de floue que l'on avait en regardant dans leur direction disparut instentannément.

"Voilà, la protection est levée, vous pouvez tout récupérer. Mais faites vite avant que quelqu'un dans cette salle ne décide d'en profiter. Ils n'ont plus vraiment tout leur esprit en l'état actuelle des choses."

Aucune émotion ne se lisait sur son visage, et pourtant, en cet instant, beaucoup de choses se bousculaient dans la tête du souverain.

"J'espère toutefois que cette soirée en l'honneur de votre réveil aura pu combler le manque qui s'est installé en vous durant votre sommeil. Ce fut un plaisir et un honneur de vous avoir comme hôte et j'attend de vos nouvelles avec impatience."

Le souverain détourna le regard de ce qu'il se passait sous ses yeux, personne n'avait d'ailleurs fait attention à leur entrée, pour se concentrer sur l'Avarice alors qu'il était sur le point de partir.

Fart'h consentit à recevoir de l'aide de la part de Griddvid, préférant accorder sa confiance à l'Avarice plutôt qu'à sa soeur. L'allégorie leva son verre afin de confirmer le fait qu'il accepterait toute demande de la part du souverain.
Après quelques regards échangés, et la malédiction de Fart'h et son frère, Griddvid se mit à resentir un étrange sentiment, quasiment inconnu de lui. la peur l'avait envahi sous la vision d'un présage causant la perte des siens.
Il s'excusa rapidement auprès du souverain, lui promettant de se rattraper, et de le recontacter prochainement. L'interruption soudaine de leur tête à tête ajoutait la douleur à la peur. Tous ces sentiments aussi désagréable l'un que l'autre agissaient négativement sur la réflexion de l'Avarice. Ses pensées l'avaient tellement accaparées, qu'il en avait oublié les présents offerts par Fart'h et les sujet du Royaume Maudit. Mais le souverain eut la politesse de faire appel aux gardes pour l'escorter jusqu'à ses nouveaux biens.

Griddvid suivit Fart'h dans les couloirs menant à la salle principale où se déroulait la soirée en son honneur. Il marchait machinalement derrière lui, l'air perdu, gardant comme unique point de repère Fart'h. Il n'avait dit mot ou fait geste depuis que la crainte s'était emparée de lui.
Il ne prenait garde aux scènes violentes qui se déroulaient devant lui. Peut être était-ce du à l'habitude de voir ce genre d'images dans les autres réceptions auxquelles il avait été convié par le passé.
Son regard n'avait quitté Fart'h, qui avait à présent levé le sort de protection. Ce dernier le conseilla de rapidement récupérer ses biens avant que certains de ses invités ne les convoite. Suivant machinalement les recommandation de son hôte, il créa une sphère de la couleur et du même aspect que l'eau.
Son regard, assombri par la tristesse, se tourna vers le Souverain du Royaume Maudit, qui lui faisait ses au revoir.

"Je vous remercie de cette soirée et pour les égarts que vous et votre peuple avaient su avoir pour moi. Ce fut un honneur bienheureux d'avoir été votre invité..... et d'avoir enfermé si longtemps ne fut qu'un faible prix à payer pour avoir eu la chance de vous connaître. Je vous ferais parvenir de mes nouvelles aussi rpidement que cela me sera possible."

Griddvid salua poliement le souverain du Royaume Maudit, et se dirigea vers la sortie du palais, suivit de sa sphère renfermant les présents offerts durant la réception.
Il gagna ensuite le port de la capitale du Royaume Maudit, sur le dos de sa monture, et se rendit grâce à sa magie au port des Terres Obscures, où, au galop, il retourna au Chateau de l'Obscurité.

Fart'h et son invité parcoururent dans un silence de plomb les dédales des couloirs royaux jusqu'à la salle principale où étaient entreposés les trésors offerts à Griddvid. Entièrement omnibulé par la sensation qui venait de naître en lui, l'Avarice n'offrit aucune attention à ce qu'il se passait à ses pieds. Ses paroles furent pour le souverain, le remerciant pour son hospitalité et prouvant une fois de plus son attachement envers leur nouvelle alliance. Fart'h baissa légèrement la tête en guise de respect, et le salua une dernière fois.

"J'attend donc vos nouvelles avec impatience. Revenez quand bon vous semblera."

Fart'h laissa alors l'Avarice sortir de sa demeur, les gardes sur les talons, qui l'escortèrent au galop soutenu jusqu'au port du Royaume où il rentra chez lui.
Une fois que Griddvid fut hors de vue, les yeux du souverain se posèrent nonchalement, le regard vide, sur la scène qui était entrain de se dérouler à ses pieds. Il se détourna, insensible, et se dirigea vers ses appartements, où son frère l'attendait. Il franchit les portes accompagné de deux servantes. Debout, les bras en croix, près de son lit et de l'immense perchoir de Dagnir, Fart'h se laissait dévétir puis revétir d'une fine mousseline argentée avant de s'alonger au milieu de ses coussins. D'un signe de la main, il congédia les elfes prisonnières, et une fois seul, son frère vint se poser à ses côtés. Alors que ses doigts caressaient langoureusement les douces plumes de l'animal, Fart'h lui raconta tout ce qu'il venait de se passer.

» Coursier pour Gridvidd