Une quête étrange.

[ HJ : suite du topic "Partie de chasse" ]

Le loup garou semblait être déçu de ne pas pouvoir passer à l'attaque.

*Je n'aurais peut-être pas du forcer autant la dose, maintenant il va être trop en forme...* pensa t-elle.

La jeune femme haussa les épaules.

"J'ai le pressentiment que cette quête ne sera pas de tout repos en effet. Vous aurez certainement l'occasion de... sortir les crocs! Dommage que je vous ai nourrit de synthétique, connaissant Anabell, un véritable festin va être dressé en notre accueil si ses goinffres n'ont pas tout mangé."

L'échelle attérit sur le pont du bâteau blanc et Sophia en agrippa un bout le plus haut possible, se hissa d'un bras avec force et attérit directement sur la rembarde. Elle descendit sur le pont et offrit un joli et sincère sourire à la capitaine aux cheveux bariolés.

"Salut Anabell! Quelle coïncidence de se retrouver ainsi sur l'océan!"

Sophia attendit que Gavin soit à ses côtés pour le présenter.

"Voici un compagnon de voyage...euh..."

Elle venait de se rappeler qu'il ne lui avait pas dit son nom. Elle balança un regard noir au loup garou. Sophia détestait être embarrassée...
Un leger bruit de cape flottant au vent apparut derrière eux. Trois gardes étaient montés à bord, sans utiliser l'échelle.

Sophia lui fit part de son regret de l'avoir nourri artificiellement alors qu'un banquet les attendait. Lui ne se faisait pas trop de soucis pour ça. Si la faim ne venait pas, on pouvait toujours la trouver dans un coin et lui botter le cul pour qu'elle s'active.
Il vit Sophia agripper l'échelle et se hisser d'un bond plutôt gracieux sur le pont de l'autre navire. Gavin monta à sa suite.
Il l'entendit saluer son amie avant d'arriver auprès d'elle.

"Voici un compagnon de voyage...euh...", fit Sophia en désignant le loup-garou.

Ce dernier surprit le regard noir de son employeuse du moment et répondit d'un sourire à pleines dents. Il aimait par dessus tout faire tourner Sophia en bourrique.

"Gavin", dit-il en se tournant vers l'autre capitaine, une belle femme de taille moyenne, aux cheveux châtains parsemés de mèches vertes.
Il apprécia son regard. C'était un regard fort, sans détours, et elle dégageait de toute façon une odeur agréable d'assurance et d'autorité. Peut-être la partie serait-elle encore plus divertissante que le banquet, en fin de compte.

Gavin perçut un trouble chez la belle capitaine, mais elle faisait preuve d'un bon contrôle. Sans doute en rapport avec sa nature forte, pensait Gavin.
Il sentait par contre la terreur du furet, ce qui était somme toute normale : le furet, lui, n'avait aucun doute sur la nature du prédateur.
Les humains seuls voyaient ce à quoi ils s'attendaient au lieu de ce qui était réellement.
Il vit la jeune femme faire un léger pas en arrière et s'en sentit coupable. Il ne savait pas pourquoi, quelque chose donnait envie de plaire au capitaine. Sans doute l'autorité qu'elle dégageait.
Un banquet était en jeu. Il décida de faire son maximum pour paraître aimable.
Tout comme Sophia la première fois qu'elle avait vu Gavin, Anabell évitait son regard. Lui, de son côté, était profondément dans l'embarras. Pour l'heure, il s'efforçait de mater les pulsions du loup, qu'une faim d'un autre type semblait soudain dévorer.

"Les amis de Sophia, sont mes amis. Bienvenue à bord du Barry's Jewel, je suis Anabell, son capitaine.", entendit-il.

Un autre détail attira son attention. Il s'agissait de parler, mais accompagné d'un "repas digne d'un roi". Rassuré quant à l'avenir immédiat, Gavin se détendit.
Une seule ombre au tableau. Le loup-garou se retourna, trois des gardes étaient là.

*Quelle vérole, bordel*, se dit Gavin. Il n'aimait pas ces choses. Instinctivement, elles lui hérissaient le poil. Un coup d'œil à l'équipage lui suffit pour constater qu'ils en pensaient la même chose.
Il se retourna en direction des deux femmes.

"Sophia", commença-t-il. "Je sais qu'à peu près tous sur ce bateau pensent la même chose que moi, vous compris, je crois. Les trois machines ambulantes aussi collantes que des morpions gênent. Congédiez-les, s'il-vous-plaît."

Il jeta un coup d'œil à Anabell et rajouta :

"Sauf si le capitaine les désire à son bord, naturellement".

Il ponctua ses paroles d'un regard qu'il espérait engageant. Conscient de la fragilité de la chose, il se promit fermement de s'y entraîner quand il aurait un moment. Pour l'heure, quelque chose l'intriguait.
Une voix le railla au fond de son cerveau.

*Eh, le retour du petit chiot. Pourquoi tu ne remuerais pas de la queue, tant que t'y es ?*

Gavin fronça les sourcils et se ressaisit, en grande partie grâce à la faim qui, enfin réveillée, tabassait la voix à coups de poing dans l'optique de ne rien faire qui puisse manquer le repas.

"Je suis convaincu que nous mangerions mieux, Sophia", termina-t-il.

Sophia encaissa le choc de l'étreinte de la capitaine sans broncher mais ne participa pas, se contentant d'un faible sourire. La jeune femme ne répondit pas la question que l'on venait de lui poser. Elle observa la réaction d'Anabell en voyant.

*Gavin... Il est était temps que tu dises ton nom !
- Gavin... J'aime beaucoup ma douce... Pas toi ?
- Tais toi!! Et arrêtes de divaguer!*

De retour à la réalité, elle compris que le loup garou dégageait naturellement une impression de peur, d'envie de fuire, de se cacher, de se terrer. La petite bébête que la capitaine portait au cou en était la preuve. Intelligente elle était cette fourrure blanche, mais Sophia n'arrivait jamais à se rappeler son nom. Elle se contentait de "fouine" ou "dédé" diminutif pour "détecteur de trésor". Beaucoup moins plaisant que Dyambre évidemment. Sophia ne put d'ailleurs réprimer un sourire en voyant la capitaine se démener avec une écharpe vivante, quelle ironie.
Anabell se présenta à son tour, par politesse envers le nouveau venu et fit une reflexion sur l'écart des matelots et ainsi, indirectement, sur les trois gardes montés. Gavin fit d'ailleurs aussi une remarque à leur sujet. Il ne les appréciait guère non plus. Sophia les rassura tous les deux.

"Ne vous inquiettez pas, ils ne viendroit pas avec nous. Ils sont assez FORT pour me surveiller depuis mon navire, n'est ce pas messieurs ?"

Sophia avait insisté sur le mot "fort" en serrant les dents pour bien leur faire comprendre qu'ils outrepassaient un peu les ordres de leur maître. D'un bond, les trois gardes s'en retournèrent sur le navire. Mais aussi tôt, Sophia sentit un fin champ magnétique couvrir tout le gallion. Ils surveillaient ainsi chaque faits et gestes de la moindre petite parcelle de vie présente sur ce bâteau, allant de la pauvre petite souris à tous les membres ici présents. Bien entendu, personne ne le ressentit, à part peut-être Gavin et Dyambre.
la jeune femme répondit ensuite à l'invitation du Capitaine.

"Tes dîners sont toujours très réputés Anabell, tu sais que j'adore y assister même si il ne me concerne pas. Par contre, ton nouvel invité risque d'y prendre goût. Fait attention à tes réserves."

Elle jeta en regard en coin à Gavin pour le désigner et pour lui répondre.

"Vous auriez de toute façon mangé on ne peut plus correctement, même avec ces aimants encapuchonnés dans les parages..."

"Nous te suivons". Poursuit-elle pour la capitaine.

Elle offrit un autre sourire timide à Anabell et attendit qu'elle les guide jusqu'à la salle des repas même si elle connaissait le bâteau pour y être déjà montée à plusieurs reprises. Elle espérait aussi que Gavin saurait se tenir et que les doses de cheval qu'elle lui avait injecté suffiraient en attendant le repas...

Sophia fut réceptive à la demande de Gavin et fit partir les trois gardes, qui disparurent aussitôt.
Immédiatement, un courant d'air fit frissonner le loup-garou et la nette impression d'être observé l'assaillit.
Comme il s'y attendait à moitié, il préféra faire abstraction. Au moins, il n'était plus obligé de supporter trois capuchons qui le suivaient comme des petits chiens.
Le loup repensa à Violdur, tout en écoutant d'une oreille distraite la conversation des deux femmes.
Puis... ""Si vous comptez me ruiner en engouffrant toutes mes réserves, nous n'allons pas êtres amis longtemps, je vous préviens!".

Il rit de son gros rire grave, bon enfant, conscient de l'avertissement à peine dissimulé d'Anabell. Elle lui plaisait, il la trouvait amusante.

"N'ayez crainte, capitaine, je sais me tenir. Et j'ai reçu trois chevaux en intraveineuse".

Comme les trois encapuchonnés étaient partis, les matelots reprenaient pleine possession de leur navire, et entouraient Sophia. Gavin repéra une petite lueur d'envie dans le regard d'Anabell, puis la capitaine eut un petit sourire et gloussa.
Elle donna le feu vert, leur indiquant de la suivre, ce qu'ils firent.
Après quelques déambulations, ils parvinrent dans une pièce immense dans laquelle étaient disposées des tables, en U.
La capitaine s'installa au bout perpendiculaire et leur indiqua leur place.
Impressionné par l'ampleur de la salle et la richesse de l'aménagement, Gavin était ravi. Puis, se ressaisissant, mais toujours dans l'œil une lueur de contentement, il s'assit.

Plus tard, tandis qu'il avalait quelques rondelles de saucisson, Anabell lui proposa une boisson d'un des énormes pichets, la lui présentant comme son meilleur nectar.
Il vit le bras de la femme trembler légèrement. Il ne crut toutefois pas de bonne politique de lui venir en aide. Le bras était musclé, et la petite odeur de trouble lui effleurait de nouveau les narines, comme à chaque fois qu'elle le regardait ou qu'elle s'adressait à lui. Cependant, remarqua-t-il, son visage ne laissait plus du tout filtrer ce trouble, et l'odeur s'amenuisait chaque fois davantage. Encore une fois, il apprécia sa force de caractère. Elle commençait à se faire au loup-garou et aurait sous peu pris l'habitude du sentiment qu'il faisait naître en elle et aurait appris à le maîtriser.

"Bien volontiers, madame. Vous avez deviné juste, je ne connais pas", fit-il en rapprochant son verre.

Quand elle l'eut servit, il vit la capitaine se tourner vers son amie et l'entendit commencer :

"Alors, alors! Raconte moi tout! Que fais-tu là, que deviens-tu, et comment as-tu rencontré ton...ami ? "

Il repéra l'hésitation et eut un petit sourire en coin. Comme la question ne s'adressait pas à lui, il attendit en silence. Il était curieux d'entendre la réponse de Sophia. Il commençait à s'amuser.
Il leva son verre à ses lèvres et but. Et, en effet, le nectar était délicieux.

Alors que les gardiens s'en étaient allés, et une fois que Sophia avait fait l'éloge des banquets d'Anabell tout en assurant à Gavin qu'il mangerait bien, la capitaine pris soin de masquer une menace dans une blague ratée.

*Elle ne changera jamais...* ne put s'empêcher de penser la jeune femme.

Si tôt, le loup garou répondit qu'il venait de recevoir trois chevaux par intraveineuse. Etant habitué à la présence de Sophia, Anabell connaissait ce jargon médical. Mais la quantité qui y était assiciée ne pouvait que surprendre. Elle essaya de se défendre sans pour autant trahir la nature de Gavin.

"Je t'avais prévenu, c'est un glouton" murmura t-elle. "Il n'a même pas tenu quelques minutes sur le bâteau sans me faire un malaise... "

Malgré le fait que Gavin soit un peu plus proche d'elle, Sophia évitait toujours le plus possible de ne pas croiser son regard, tout comme Anabell d'ailleurs. Elle se demandait combien de temps la capitaine tiendrait sa curiosité avant d'émettre ses hypothèses loufoques sur ce genre de phénomène.
Le temps que ses pensées divaguent, et elle fut assaillie par les matelots, qui, comme à leurs habitudes tentaient à leurs manières de courtiser la jeune femme. Sans faire usage de la force qu'elle semblait posséder, elle les repoussait de la voix avec des "voyons messieurs" ou selon son humeur "lâchez moi la grappe", mais cela ne servait pas à grand chose. Ce fut la capitaine qui la tira d'embarra en appelant tout le monde à table. Les matelots partirent en courant, comme si Sophia n'avait jamais existé. Après un long soupir de soulagement, elle répondit au sourire de la capitaine et la suivit jusqu'à la salle à manger. Connaissant les lieux elle ne fut nullement surprise, au contraire de Gavin. Au moins, ce repas ne pourrait le mettre que dans de bonnes conditions, ne connaissant pas trop le comportement des loups garous en société telle qu'elle.
Une fois installés, Anabell offrit son meilleur rhum à son invité, qui apparemment appréciait. Sophia espérait qu'il tiendrait l'alcool, parce que la capitaine n'hésitez généralement pas à reservir les autres comme si c'était son propre vers.
Puis Anabell la questionna sur sa présence ici. Comme Sophia avait besoin de l'aide de la capitaine, elle n'hésita pas à commencer de suite, voyant que Gavin lui laissait la parole.

"Eh bien en fait, nous nous rendons sur l'Ile aux Petits Peuples".

Juste cette phrase capta indubitablement l'attention de la capitaine car Ile aux Petits Peuple voulait aussi dire trésors de lutin et de léprechauns, de nains et de dragons...

"J'ai été engagé pour retrouver un objet très puissant dont je ne peux divulguer la nature, je ne sais même pas d'ailleurs ce que c'est vraiment. Mais cela fait des mois que je cours après des indices, qui me mènent d'indice en indice, et le dernier en date me disait de mettre le cap sur cette île et d'y trouver une pierre bleue pour accoster. Certainement encore un autre indice..."
Soupir et regard vers les verres que la capitaine ne cessaient d'enfiler, tout comme les entrées.

*Mais où met elle tout ça ?*

"Attention Anabell, tu vas finir aussi ronde que tes matelots alors que le repas n'est même pas commencé! "

Sophia réfléchit un instant. Elle avait oublié de dire quelque chose c'était sûr. Gavin. Comment avait-elle rencontrer son "ami". De but en blanc elle ne prit aucun détour, mais pris grand soin d'éviter le regard du loup garou pour ne pas tourner pivoine.

"Notre rencontre est en fait bien hasardeuse, à Gavin et moi bien que je pense qu'il ait forcé le destin! Mais pour faire bref, il m'a suivit dans la forêt alors que je m'en allais, et tout nu qui plus est !! "

En prononcant les derniers mots elle se mordit la lèvre. Non pas à cause de la réaction que le loup garou allait avoir, il allait certainement rajouter des détails à leur histoire, mais ce simple petit ragôt allait plaire à la capitaine...

Gavin écouta avec la plus grande attention la réponse de Sophia, dévorant les deux jeunes femmes des yeux tout en enchaînant les verres de rhum, en veillant toutefois à ne jamais se resservir avant la capitaine, et à ne pas boire plus qu'elle.
Pour l'heure, bien que le loup au fond de lui criait au poison, l'humain tenait sans problèmes, de constitution naturelle assez robuste.
Il jeta un regard coupable à l'énième verre qu'il avalait lorsque Sophia fit remarquer à son amie que le repas ne faisait que commencer.
Il entendit alors la précision sur leur rencontre. Il ne put retenir un fou rire, qu'il étouffa du mieux qu'il pût, sans trop de succès.
Il ne savait pas s'il elle l'avait fait intentionnellement, mais Sophia n'aurait pu mieux s'y prendre si elle avait voulu faire croire à une relation disons... de la phase terminale du romantisme, pour ce qu'il en savait.
Pour sa part, il n'avait goûté qu'une seule fois aux charmes d'une humaine, et comme elle ne s'était pas embarrassé de détours, il se doutait que les relations habituelles devaient être plus sophistiqués. Pour le reste, il avait plus de pratique avec les louves.
Quand il reprit son calme, les yeux rougis, il observa et attendit la réponse avec la plus grande attention, tout en vidant le fond de son verre pour finir de se calmer.

Gavin surprit le regard noir en coin du capitaine puis l'entendit répondre qu'elle tenait la mieux l'alcool de tout le bateau, puis émettre un avertissement à l'encontre de Gavin.
Qui, pour compenser ce qu'il venait de boire, contre toute logique, décida de ne pas trop manger.
C'est alors qu'elle croisa son regard et renversa la boisson. Gavin espéra fervemment qu'il y aurait d'autres pichets, ceux de la table commençant à être vides entre eux deux et les matelots.
Quand arrivèrent les volailles, il vit la petite boule blanche s'emparer de l'une d'entre elles et s'enfuir au fond de la salle, d'un air de jalousie protectrice.
A ses côtés, la capitaine s'étouffa en buvant quand elle releva la course nus dans les bois. Elle fut embarrassé lorsqu'elle évoqua une certaine impossibilité de la part de Sophia, puis se tourna vers lui.
Elle le détailla d'un regard qui, l'eût-il déjà rencontré, aurait été qualifiable de malicieux. Elle sembla émettre une critique favorable à son encontre, bien qu'il n'en saisit pas parfaitement le sens, ne voyant pas ce qu'un outil comme la pioche venait faire dans son cas. Gavin, s'il savait apprécier la grâce féminine, n'était pas trop au courant des coutumes et du jargon associé.

"Et puis zut...!!! Ce n'est pas la meilleure des façon de courtiser une femme en lui courant nu derrière! Sophia ne vous a pas balancer à l'autre bout du pays à coup de pied au cul ? En même temps... Je comprends très bien pourquoi !"

Encore une fois, Gavin ne saisissait pas tout, surtout la dernière partie de la phrase. Ne s'en formalisant pas et gardant un visage impassible, il répondit.

"Ah ! Sophia a une manière... bien à elle de vous démontrer de l'affection", dit-il, une lueur étrange dans les yeux, un sourire aux lèvres contenu.
"Mais on s'y fait assez vite, et du reste, c'est une femme très charmante".

Il avait comme dans l'idée que la capitaine lui cherchait les noises, mais elle dégageait en même temps une étrange odeur de phéromones. Il espéra comprendre assez rapidement ce mystère.

Le repas avait commencé depuis quelques minutes, et déjà les pichets des matelots étaient vides. Sophia avait justement fait une remarque sur la descente de la capitaine même si elle savait qu'Anabell tiendrait le coup. Cette dernière fit d'ailleurs remarquer qu'elle espérait que Gavin soit aussi résistant qu'elle afin de garder son beau mobilier en l'état. Sophia haussa simplement les épaules. Elle ne savait pas du tout si un loup garou tenait l'alcool étant donné qu'un organisme tel que le sien de devait pas en avoir l'habitude.
Tout ce qui se passait à côté d'elle ne l'intéressait guère, vu qu'elle ne mangeait pas, et se contenta de raconter sa petite histoire. Avec les mauvais mots bien évidemment, ceux qui allaient certainement occuper Anabell tout le reste de la soirée. Elle faillit d'ailleurs s'étouffer en entendant Sophia raconter qu'ils s'étaient rencontré alors que Gavin la pourchassait nu.
Sophia fit la grimace, plissa les yeux et réfléchit comment contrer cette galère. Elle aurait du penser à ne pas raconter ce détail. Mais Gavin se mit à rire et Sophia le regarda, éberluée et Anabell en rajouta une couche. Elle tenta tout de même de s'expliquer.

"Non non Anabell, tu n'y es pas, il ne s'est rien passé entre nous..."

Repartie sur une chose un peu plus sérieuse à propos d'une incapacité de Sophia, Anabell ne l'écoutait pas.
A cette question, non terminée, les deux jeunes femmes se regardèrent, autant génée l'une que l'autre. Sophia détourna les yeux, et la capitaine tenta de changer de conversation. Elle demanda à Gavin ce qu'il pensait de Sophia, pourquoi était-il dans sa quête et si il arrivait à suporter son caractère.

"Pfff, c'est l'hôpital qui se fout de la charité" murmura Sophia pour elle même.

Mais de nouveau, Anabell était trop occupée pour l'entendre. Cette histoire de nu dans la forêt l'intriguait et elle relança le sujet auprès de l'intéressé principal. Mais contre toute attente, Gavin affirma que Sophia lui avait démontré de l'affection et qu'en plus elle était charmante.

*C'est clair, il est complétement saoul, ou taré, ou menteur...* se dit-elle.

Sophia le fixa avec des grands yeux, ne comprenant pas pourquoi il avait agit ainsi. Elle n'avait à aucun moment témoigné de l'affection où n'avait été charmante. Anabell allait immédiatement resauter sur l'occasion si elle n'y mettait pas un terme de suite, surtout après avoir dit "qu'elle comprenait très bien pourquoi elle ne l'avait pas envoyé balader".

"oh la !! Ton rhum lui fait de l'effet, il raconte n'importe quoi! Il est avec moi, je veux dire, je lui ai permi de m'accompagner dans cette quête parce qu'il... disons qu'il a des capacité qui pourraient m'être utiles. Et comme la quête l'intéressait aussi, nous nous sommes entendus sur notre "coopération". "

Sophia avait légèrement mentit sur la fin, car si elle avait dit "et puis il ne voulait pas me lâcher", tous les autres efforts pour faire comprendre à la capitaine qu'il ne s'était rien passé entre eux auraient été vains.

Gavin riait sous cape à chaque fois que Sophia essayait de démentir et d'expliquer ce qu'il en était réellement au Capitaine An'Barry.
Elle n'avait pas l'air contente.

"oh la !! Ton rhum lui fait de l'effet, il raconte n'importe quoi! Il est avec moi, je veux dire, je lui ai permi de m'accompagner dans cette quête parce qu'il... disons qu'il a des capacité qui pourraient m'être utiles. Et comme la quête l'intéressait aussi, nous nous sommes entendus sur notre "coopération", entendit-il.

*Oh la menteuse*, se dit Gavin. *Comme si on avait coopéré dans le calme et la bonne humeur*.

Il sourit.

"Un si bon rhum ne saurait être nocif, Sophia. Je faisais référence à votre attaque de l'autre jour, qui m'a fait tant d'effet que j'en ai eut des malaises toute la journée". Il sourit de toutes ses dents, un sourire carnassier.

"Et vous êtes tout à fait charmante et amusante, je le maintiens. Vous êtes très... intéressante".

Il espéra que ses paroles porteraient encore à confusion, surtout pour la capitaine. Il s'amusait beaucoup à provoquer et observer la gène de Sophia en la question.
Et puis, il en avait déjà retiré un renseignement intéressant.
Il pencha la tête de côté et planta ses yeux dans ceux d'Anabell.

"Pardonnez mon inexpérience en ce domaine, capitaine, mais je n'ai pas compris le coup de la pioche".

[ Chance/Malchance :
D100 Capt'ain An-Barry= 24...
Aïe....
D100 Sophia : 87
D100 Gavin : 95]

Sophia avait noté un petit changement d'attitude chez la capitaine, mais n'y préta pas plus attention. Pour elle aussi, c'était l'alcool qui faisait effet. Elle se concentra sur Gavin qui essayait encore une fois de raconter leur rencontre, avec cette fois çi un peu de vrai certes, mais détournée de son contexte! Sophia pesta et aurait presque craché si Anabell ne s'était pas trouvée au milieu. Pour éviter de s'énerver tout de suite, la soirée ne faisait que commencer après tout, elle se leva et alla remplir les différentes cruches vides de leur table aux tonneaux qui correspondaient.
Pendant ce temps, Gavin s'enquit auprès d'Anabell ce que signifiait le rapprochement avec la pioche qu'elle avait fait quelques instants plus tôt.
Sophia était juste derrière eux lorsqu'elle remarqua la main d'Anabell seulement effleuré le bras de Gavin ainsi que la terreur qui avait voilé ses yeux l'espace d'une demie seconde. Sans rien comprendre à ce qui venait de se produire, Sophia se retrouva en plein dans l'action.
Anabell était couverte de sauce de viance dégoulinante jusque sur ses genoux, dans la précipitation elle avait fait tombé son fauteuil que Sophia tenta de rattraper, ce qu'elle réussit à faire. Mais Anabell se prit les jambes dans les pieds levés s'accrocha avec fureur au deux cruches que Sophia portait à une main par leurs hanses, s'en renversa une sur la tête et un peu de l'autre sur celle de Gavin, qu'il put aisément esquiver, malgré quelques gouttes sur sa chemise d'un blanc immaculé.
pour couronner le tout, Gavin s'était retourné pour tenter une quelconque aide, mais ce ne fut pas la peine. Anabell tomba comme une fleur en plein dans ses bras pleine de toutes sortes de... saveurs, elle faisait un très bon plat de viande. Un peu tremblotant certes, mais appétissant! Si cet effleurement avait déclenché chez elle une telle réaction alors qu'est ce que se serait si tout son corps était en contact avec le sien...

[Eh ben, pas sympa le destin. C'est la déroute ! ]

Anabell se pencha vers lui pour lui expliquer la pioche, que Gavin espérait enfin comprendre, contrarié de ce que les nuances de la conversation lui échappassent. En se penchant, elle lui effleura le bras.
Gavin assista alors à la scène la plus étrange et divertissante de sa vie.
Ahuri, il la vit bondir et tenter une sorte de retraite maladroite pendant laquelle elle se vautra, tenta de se relever, s'accrocha aux cruches de Sophia et retomba.
Des plats de viande lui tombaient dessus, la cruche de Rhum lui servit de douche. Il n'eut que le temps de se baisser lui aussi pour éviter la deuxième cruche de peu, qui mouilla partiellement sa chemise.
Puis elle lui tomba dans les bras.
Son avis fut partagé.
D'un côté, le loup se tapait le cul par terre en sentant les diverses odeurs qu'elle dégageait, et salivait à l'idée de consommer une femelle de deux manières différentes.
De l'autre, il était amusé et gêné. Amusé, ou plutôt mort de rire mais bien maîtrisé, à cause de la scène magnifique ; gêné parce qu'il écrasait l'instinct du loup et n'avait plus du coup aucune idée de comment s'y prendre avec une belle femme dans les bras.
La soutenant en attendant qu'elle reprenne ses esprits et son équilibre, il lui glissa à l'oreille :

"Maîtrisez-vous, capitaine. Je ne suis pas un monstre, et vous n'êtes plus une petite fille. Je vous demande pardon si je vous fait peur, mais je n'y peux rien. J'sais pas moi, pensez à un truc joyeux, euh... ben... un... un pinson, voilà ! Joyeux, ça, le pinson..."

Il préféra se taire avant de s'enfoncer plus profond. Le réconfort n'était pas sa spécialité. Optant pour un peu plus de sévérité, il ajouta :

"Vos hommes vous regardent, reprenez-vous. Vous avez eu un malaise un moment parce que vous n'avez pas bien dormi ces temps-ci. Je sais, ce n'est pas terrible, mais c'est mieux que d'être soûle ou d'avoir eu peur".

Puis, s'adressant à l'équipage d'un ton sans réplique :

"Tout va bien, messieurs, la capitaine nous fait un malaise. Mangez, continuez de fêter.".

Conscient que la capitaine était toujours dans ses bras, et qu'il commençait, expérience inédite, à rougir, il jeta un regard implorant à Sophia.

[Bon, j'imagine que Le Destin ne me ratera pas lorsque ce sera mon tour ]

Dans ses bras, Anabell se mit à remuer. Puis, de plus en plus en fort, jusqu'à ce qu'elle se débatte contre son étreinte inexistante. Il la laissa partir.
Surpris une fois de plus, il la vit sauter par dessus la table, s'acharner contre les portes puis monter les escaliers en trébuchant et en se cognant.
Gavin était gêné. La scène, amusante au départ, tournait mal.
Il n'était pas censé faire peur à son hôte, et en souffrait pour l'instant comme d'un véritable handicap. Et elle aussi, apparemment. L'oreille du loup l'entendit pleurer.
Il décida d'ignorer et de n'en rien dire à personne.
Il aurait fallu retrouver la capitaine et s'excuser, voire tenter de la réconforter, mais elle ne lui aurait sans doute pas pardonné. Les personnes comme An'Barry (ou lui) n'aimaient pas être prises en défaut.
Elles pouvaient faire regretter à tout témoin de l'avoir été jusqu'à la fin de ses jours. A lui, il lui était même arrivé un jour de tuer pour cela. Il se l'était reproché, naturellement, mais il n'avait pas vu d'autre solution sur le moment.
Ne sachant plus que faire, il se tourna vers Sophia.

"Faites quelque chose" dit-il. "Votre amie est mal, et je ne suis manifestement pas de circonstance. Je crains de vous avoir mis malgré moi dans une mauvaise situation, excusez m'en".

[Ce n'est pas moi qui décide, mais les dés. Peut-être te seront-ils cléments! Qui sait! La chance du débutant... ]

Sophia n'avait rien compris. Une succession d'évènements plus improbables les uns que les autres venaient d'avoir lieu en chainé rapprochée, mettant la capitaine dans l'embarra. C'était la première fois qu'elle l'avait vu agir ainsi. Anabell était pourtant loin d'être maladroite, enfin, presque pas. Mais là... C'était d'un comique qu'elle s'était retenue de rire, jusqu'à ce qu'elle l'aperçoive paniquée, dans les bras de Gavin.
Elle se souvint alors de ce qu'elle avait ressentit la première fois qu'elle l'avait vu. Anabell, du fait de sa nature humaine, devait certainement ressentir la même chose mais amplifié des dizaines de fois. Elle comprit alors qu'elle devait cesser le contact avec le loup garou et fit signe à Gavin de la tête lorsqu'elle se débattit pour qu'il ne la retienne pas.
La capitaine s'esquiva tel un serpent, avec toutefois encore quelques maladresses mais parvint à fuir la scène, certainement pour s'enfermer dans sa chambre.
Sophia se tourna vers Gavin avec un air de désapprobation, lorsqu'il s'excusa.

"Vous auriez du la laisser s'étaler sur votre fauteuil plutôt que de la retenir... Vous deviez bien vous doutez que vous lui feriez cet effet là non ? Vous les... les... enfin, vous voyez, n'êtes pas censés inspirer plus de peur qu'il n'en faut ? "

Elle fit une petite pause en regardant les matelots étonnés discutant du pourquoi du comment.

"A moins que vous ne préfèreriez rester seul avec ces gars gloutons, nous devrions tous les DEUX aller la rassurer. Nous pourrons, enfin, vous pourrez toujours terminer votre repas après, si il vous reste des dents... Je connais Anabell, et vous allez certainement passer un sale quart d'heure. Si vous voulez qu'elle vous ait en estime et vous pardonne un tant soit peu, vous allez devoir affronter sa fureur. Et puis... Il faut qu'Anabell vous donne de quoi vous changer, regardez moi ça... Vous auriez au moins pu avoir la décence de prendre soin de ce que l'on vous prête et éviter le rhum!"

Elle lorgna les tâches d'un mauvais oeil et se leva pour rejoindre le cabinet de la capitaine.

Gavin était contrarié. Sophia prenait un ton qui ne lui plaisait pas.
Il supporta le savon sans rien dire, l'air boudeur de l'enfant qu'on vient de surprendre le doigt dans le nez jusqu'au coude.
Il était tout de même soufflé. Il avait fait ce qu'il avait pu pour le rhum. Au moins, sa chemise n'était pas maculée de viande, elle n'avait pas à se plaindre.
Elle lui annonça qu'ils devaient y aller tous les deux. Affronter une crise ne lui faisait pas peur, mais il ne voulait pas froisser quelqu'un qui les avait si bien accueillit et qu'il avait effrayé. Il n'y pouvait rien, sa nature le voulait ainsi, quelque peu amplifiée dans son cas.
Il sentit la colère monter en lui, la bête s'animer.
L'espace d'un instant, sa nuque se hérissa et ses dents apparurent.
Il finit par se ressaisir et suivit Sophia, qui venait de sortir de la pièce.

Sophia fronça les sourciles voyant que Gavin ne réagissait pas. Elle s'était attendue à ce qu'il la rembarre, réponde encore avec le sourire qui la mettait hors d'elle, mais rien. Ce qui venait de se passer semblait réelement atteindre le loup garou. Elle haussa les épaules et partie dans les escaliers.
Les hommes d'Anabell eurent tous un frisson commun sans savoir d'où il venait lorsque Gavin sortit les crocs, sauf Sophia qui continua sa route.
Elle arriva devant la porte, Gavin derrière elle. Elle toca fortement trois fois sur le bois et éleva la voix.

"Anabell! C'est nous! Ouvre-nous, ne fais pas l'enfant, je crois qu'il faut que l'on mette tout ça au clair."

Sophia essayait de la convaincre de lui ouvrir la porte, mais connaissant sa tête de mule cela n'allait peut-être pas être aussi simple. Elle s'appuya sur la porte en attendant une réponse tout en donnant des coup d'oeil à Gavin à ses côtés.

Le silence avait plané quelques secondes avant qu'Anabell de réponde à Sophia. Comme cette dernière l'avait prévu, ce ne fut pas d'un air très gai et surtout, ce ne fut pas une réponse positive. Elle soupira.

"Anabell, tu as un égo surdimensionné! Ressaisis-toi et ouvre nous bon sang!"

Sophia fit une petite grimace, se doutant bien que ce genre de phrase ne servait quasiment à rien. Elle durcit le ton.

"Tu sais que je n'ai pas besoin de ta clé, si je veux entrer, je le peux, alors s'il te plaît, rend moi la chose plus simple, cela m'évitera d'abimer le Jewel. Nous devons parler."

Généralement, Anabell ne réagissait pas bien à la menace. Mais venant d'une "amie", peut-être qu'elle comprendrait que c'était pour son bien et qu'ainsi elle éviterait la casse.
Elle jeta un regard en coin à Gavin en espérant qu'il arriverait à trouver les mots qui rassurerait la capitaine avant qu'elle ne soit obligée d'enfoncer la porte.

Gavin avait suivi l'échange avec intérêt.
Comme ils s'y étaient attendus tous deux, Anabell n'ouvrit pas.
Voyant que Sophia lui jetait des regards en coin, il crut bon d'intervenir.

"Ça sent le savon, Sophia. Notre hôte est occupée", dit-il.

Il se rendit compte que, pour une fois, il parlait à Sophia sans la narguer ou la taquiner.
Il s'approcha de la porte.

"Capitaine ! Terminez votre bain tranquillement et ouvrez-nous. Vous êtes forte, et vous n'êtes pas stupide. S'il-vous-plaît".

Il réfléchit une seconde et ajouta :

"Souvenez-vous qu'il y a des richesses à la clé, et qu'accepter de me parler n'est que le moindre des obstacles".

Il se tourna vers Sophia et chuchota :

"Je ne suis pas bon pour rassurer, Sophia. Faites ce qu'il vous conviendra".

Il se plaça derrière elle et attendit.