Grand Conseil

Fart'h n'avait pas réagis face aux provocations de l'Orgueil. Dans la salle se tenait deux dames de haut rang et en tant que souverain il devait essayer de garder son calme en leut présence. En d'autres circonstances cela aurait dégénérer comme à chaque fois qu'il s'entretenait seul avec Orgar. La colère était la seule émotion qu'il laissait paraitre, mais avec lui, elle sortait souvent.

Orgar décida d'envoyer un des ses serviteurs à la recherche d'hommes, et une personne qu'il n'avait jusque la pas remarquée sortt de l'ombre. Il n'y préta guère attention alors que la conversation tourna en sa faveur lorsque Maol sortit. Il prit alors la peine de répondre.

"Vu que cherchez une personne de votre famille, mon pouvoir serait peut être accetuée sur l'île dévotionnelle, au centre du Grand Cercle de Pierres. Vous connaissez comme moi la propriété de ce lieu. Mais si vous êtes réelement pressé alors n'importe quel endroit fera l'affaire. "

Maintenant qu'il cernait ieux son rôle dans cette affaire il se rassit et jea un regard insistant tour à tour aux personnes présentes dans l'assemblée terminant par Una . Evidement cela allait être Orgar qui allait lui répondre, mais il préféra se calmer en écoutant le rire sournois et glacial de la luxure. Una avait le don de l'apaiser par son comportement. Même si ses avances étaient repoussées à chaque fois, sa présence proche semblait combler le vide que laissé son frêre à ses côtés.

Fart’h Argawaen prit la parole afin de faire remarquer que son pouvoir pouvait être suffisamment accentué grâce à l’autel central que formaient les dolmens. Orgar appréciait plus l’idée de réaliser leur cérémonie sur l’île dévotionnelle. Il prit donc une calme et acquiesça à cette remarque.

« Bien que nous soyons pressé, cet autel est certainement l’un des moyens les plus pratiques afin de trouver l’Envi. Nous pourrons nous y rendre rapidement grâce à la magie élémentale de l’Eau. L’autel, qui recèle de magie, nous permettra certainement de localiser plus rapidement notre sœur et par conséquent, nous permettra de moins puiser dans notre magie. »

Orgar finit son discours en jetant son regard noir d’orgueil à la petite assemblée qu’ils formaient. Il attendait que quelqu’un se manifeste afin de poser les dernières questions. Si personne ne prendrait la parole, ils pourraient immédiatement se mettre en route en direction de l’île dévotionnelle.
L’apparence austère de l’Orgueil contrastait vivement avec le sourire amical d’Una qui se trouvait à ses cotés. La perspective de s’assurer la mort définitive de sa sœur la réjouissait, à tel point qu’elle avait recommencé son petit jeu en envoyant des sourires aguicheurs, accompagnés de clin d’œil dans la direction du souverain du royaume maudit.

Le Roi aquiesca de la tête sans dire mot, cela serait beaucoup plus sûr en effet de pratiquer la cérémonie là bas.
Ayant au moins retirer une chose valable de ce conseil, il se rassit n'ayant plus rien ajouter puisqu'apparement tout ce qu'il fallait pour le rituel avait déjà était regroupé par Orgar.
Il remit alors son somptueux heaume sur la tête montrant qu'il était prêt à s'en aller et attendit que le chef de la demeure passe en premier comme c'était la coutume. Il fit une légère révérence devant les deux femmes qui le suivaient, Una toujours aussi entreprenante, avant de les suivre à son tour et de sortir de la salle du Conseil.

Le conseil touchait à sa fin. Gwenda avait cessé de manifester une quelconque impatience, et quitta calmement son siège, un sourire radieux illuminant son visage. La perspective de se rendre sur l'ile devotionelle semblait l'enchanter au plus haut point. Elle partageait, de plus, l'entousiasme d'Una quant au meutre futur de l'Envie, et salua chaleureusement le souverain du royaume Maudit, à présent qu'elle se trouvait emplie d'une forte bonne humeur.
Dévorée par son incorrigible gourmandise, la jeune femme indiqua à Una qu'elle se rendrait dans un premier temps à la cuisine, et lui proposa de l'y accompagner.

Orgar acquiesça afin de signifier que le conseil pouvait prendre fin à présent qu’ils avaient mis en place leur plan.

« Très bien, dirigeons-nous à présent vers le port, nous partons de ce pas en direction de l’île dévotionnelle. »

L’avantage de cette île était bien entendu sa neutralité, elle pouvait donc être accessible à tous, peut importe leur alignement.
L’Orgueil quitta son siège et se dirigea vers la sortit. Un regard fier régnait sur son visage.
Il entendit la Gourmandise suggérer à Una de faire une descente vers les cuisines avant de partir. Il se retourna aussitôt vers elle, avec un regard de dédain.

« Ne restez pas longtemps dans les cuisines. Je ne tiens pas à ce que ton ventre nous fasse perdre du temps ! »

Il continua sa route, traversant les couloirs et gagnant la coure intérieure, afin de donner quelques ordres aux différents serviteurs se trouvant là afin qu’ils fassent tourner correctement la maison durant leur absence.

Una quitta son siège à son tour, puis se dirigea vers la sortie, derrière son frère. Elle aperçu le souverain du royaume maudit lui accorder une révérence, ainsi qu’à sa sœur. Un gloussement sortit de sa bouche.

« Je suis bien heureuse de pouvoir jouir d’avantage de votre présence grâce à cette quête, même si je dois ceci à une personne exécrable. Je souhaiterais par ailleurs vous mettre en garde contre celle-ci. Faite attention, elle est capable de tout, ne vous fiez jamais à elle. »

Elle entendit ensuite sa chère sœur lui proposer de faire un tour par les cuisines avant de partir. Avant même de pouvoir lui répondre, Orgar prit part à la conversation afin de leur ordonner de ne pas traîner. Dès que celui-ci fut partit, la Luxure ne put s’empêcher de lui adresser une affreuse grimace. Puis elle se tourna vers sa sœur.

« Ça me va. Je crois que je commence à avoir un petit creux. »

Una dirigea son regard coquin vers Fart’h.

« Souhaitez vous nous accompagner ? »

Le conseil avait touché à sa fin, et les quatre membres se dirigeaient maitenant vers la sortie, lorsque la course du Roi fut arrété par la Gourmandise. Il suivait la marche de tellement prêt, que cet arrét subit faillit le faire bousculer Una juste devant lui, alors qu'elle venait de lui lancer une nouvelle phrase aguicheuse.
Se retenant de justesse avec le poid de son armure, il se teint droit, regardant la réaction d'Orga. Une fois que celui ci eut démontré son mécontentement, ce qui ne l'étonna guère, la Luxure l'invita aussi à les suivre dans cette direction. Il déclina alors l'offre poliment.

"Nous aurons en effet tout le temps de nous cotoyer lors de cette quête, mais je pense qu'il vaudrait mieux que l'on se dépêche. Je vais vous attendre avec le Seigneur Orgar dans la cours, si cela ne vous dérange pas trop. "

D'un geste bref de la tête, balancant son cimier dans l'air, il salua les deux jeunes femmes, puis se dirigea vers l'Orgueil.
Même si Fart'h était moins réceptif aux avances d'Una, il n'en était pas moins insensible. Elle n'était pas une simple femme, mais la Luxure personnifiée et pour cela, toute créature vivante sur laquelle elle a posé son dévolu ressent cette attirance. Sachant cela, il essayait tant bien que mal de rester trop longtemps en sa présence, et leur prochaine quête allait certainement le mettre à rude épreuve.

S’apercevant que Fart’h ne désirait point se ravitailler, Una changea aussitôt d’avis. En aucun cas elle ne souhaitait laisser filer sa proie ainsi. Elle se tourna vers sa sœur.

« Je crois que je vais abandonner l’idée de la cuisine si cela ne te dérange pas, je souhaiterais combler mon appétit avec autre chose que de la nourriture si tu vois ce que je veux dire. »

Elle adressa un clin d’œil complice à sa sœur et partit aussitôt rejoindre le souverain du royaume maudit. La Luxure avançait dans les couloirs en sautillant légèrement, comme une enfant qui s’apprêtait à rejoindre son jouet favori.
Una se contrefichait éperdument de retrouver l’Envi afin de gagner en pouvoirs, la seule chose qui l’avait fait accepter cette quête était bien entendue la présence du beau souverain. Elle voyait en cette mission l’occasion idéale où elle pourrait obtenir ce qu’elle souhaitait tant. Mais il lui faudrait agir avant que l’Envi ne soit retrouver, sinon, son but sera bien compliquer à atteindre.
La Luxure parvint dans la coure intérieur, où elle retrouva L’Orgueil et Fart’h.
Elle s’avança vers eux, un sourire aguicheur dessiné sur son visage, ses hanches se balançant de droites et de gauche dans un mouvement gracieux, adressant à chacun des regards coquins.
Orgar resta crispé lors d’une seconde, puis de sa voix sèche, s’adressa à sa sœur.

« Puisque La Gourmandise n’est pas là, nous partirons sans elle. Cela nous fera un boulet de moins. »

Son regard noir s’était dirigé en direction de la porte d’entrée.

« Très bien Una, partons à présent. Use de ta magie. »

Bien qu’elle n’apprécia pas vraiment l’attitude de son frère, elle s’exécuta. Elle passa son bras autour de celui du souverain. Cela n’était pas réellement nécessaire, mais Una tenait à lui faire croire que c’était inévitable pour l’emmener jusqu’au port. Elle posa sa main libre dans le dos de son frère, et une nouvelle tornade de « terre » les engloutir et fila en direction du port.

Alors qu'elle se restaurait en silence, à la lumière vacillante d'une unique chandelle, Gwenda ressentit soudainement un frisson brûlant ruisseler en ses veines. La Gourmandise dicerna qu'Una avait usé de sa magie, et repoussa son assiette d'un geste irrité.

* Ainsi ils sont partis sans moi... Rumina t'elle, une ombre tombant sur son visage. Ils ne m'ont pas attendue. Très bien. A leur guise! *

La porte des cuisines s'ouvrit dans un bruit feutré, et la silhouette gracile du chat de Gwenda pénétra dans la pièce à pas veloutés. Un bond silencieux le mena sur la table, l'animal se plaça auprès de la chandelle larmoyante, et cligna lentement des yeux. Gwenda fit courir une main distraite dans le sombre poil lisse. Le chat n'eut pas la moindre démonstration d'affection en retour. Ce n'était pas dans ses habitudes.
L'assiette ne fut pas longtemps écartée, et la Gourmandise y piocha machinalement quelques noix, avant de gagner la sortie, sans même avoir la délicatesse de nettoyer table et plats. Le chat lui emboîta le chat sans empressement.
Animal et maître gagnèrent la bibliothèque ; Gwenda choisit un livre et s'y plongea rageusement. Se rendre ou non sur l'île dévotionelle la laissait indifférente, mais que l'on écarte sa personne d'un quelconque voyage la rendait d'humeur excecrable. Elle se promit de partir marcher en forêt pour apaiser sa grogne. Après un eventuel petit goûter.

Lorsque Missy était arrivé au chateau, elle avait tout d'abord était écoeuré par les deux corps empalés, et se retrouva à la limite du vomissement, ravalant difficilement la bile qui lui brulait la gorge. Heureusement qu'à ce moment Una était prés d'elle, sans ça, elle n'aurait pu se retenir...

*Cela doit être le lot de tout seigneur: Faire des exemples...C'est cela, il n'ont que punition de leurs actes, rien de plus...*

Ne doutant pas que sa vision des choses était la bonne, le sourire revint sur le visage de la jeune fille qui préféra alors contempler ce chateau plutôt que les corps transpercés. Elle entendit alors dire qu'un certain seigneur attendait Una et ça soeur, ainsi que le chevalier venu les voir. Quelques instants aprés, elle penait à suivre Una dans les escaliers. Celle ci lui déconseilla de se promener dans le premier étage et lui présenta un servante de confiance. Milotiro aurait voulu profiter d'Una, mais celle ci partit quelques instant aprés en lui disant qu'elle ne serait pas longue.

Et les minutes passairent sans que la silhouette de la Luxure ne refit son apparition...

Au bout d'un certain moment un tant soit peu long, l'ennuie la fit sortir de sa chambre à la recherche de la bibliothèque, au moins un livre lui ferait paraitre le temps moins long.Avec les renseignements de la servante, elle ne fut pas longue à la trouver et slalomant parmis les étagères de livres, elle fut surprise de rencontrer Gwenda vu la "foule" qui peuplait le chateau et en particulier ce lieu.

"Euh..."

Gwenda, tirée de sa lecture, leva paresseusement ses yeux amers de son ouvrage. Milotiro se tenait face à elle, raide, entre deux étagères.
La Gourmandise eut un bref sursaut puis, se remémorant le départ recent d'Orgar, recouvra son calme.

" Bonsoir Milotiro, dit-elle d'un ton serein mais empreint de froideur. Je te pensais encore dans ta chambre. Tu cherches Una, je présume? "

Dans nn chuintement, le livre chut sur la table d'acajou établie à sa droite. Gwenda passa sur ses lèvres vermeilles un preste coup de langue, et décroisa lentement ses jambes afin de quitter son siège.

" Partie, annonça t'elle. Le conseil auquel nous avons participé s'est achevé avec pour mission de ramener notre soeur, l'Envie. "

Prononcer son seul nom offrait à son palais un goût acerbe...
Gwenda humecta ses doigts pour corner soigneusement la page de son livre, afin de marquer son passage. Elle n'avait pourtant pas profité de sa lecture, tant sa colère était récente, mais son amour des histoires la poussait à ne pas perdre sa page.

" Ma chère, te voilà obligée de me supporter, conclut t'elle d'un ton plus avenant, et un sourire se dessina sur son visage blême. Una est partie sans avoir la délicatesse de m'en aviser, mais je soupsonne Orgar, le maître de ce chateau, d'avoir agencé ce départ précipité. Bon ! Passons aux choses sérieuses à présent. As-tu faim ? Je meurs de faim. "

Une lueur amusée passa dans son regard.

Milotiro était plus qu'attristée par le départ d'Una...Les larmes lui venaient aux yeux sans qu'elle puisse les arréter. Elle imaginait la Luxure partir du chateau, sans elle, et cela n'arrivait qu'a la rendre plus malheureuse encore.

"D'accord...Merci..."

Una était ça premiere amie, et maintenant qu'elle la savait partie, elle s'apercevait qu'elle était plus qu'une amie. Elle ressentait quelque chose de nouveau, qui venait du fond de ses entrailles. Un genre de manque que seule Una pourrait combler.
Ses yeux tombérent sur le livre. Elle comparait sa premiere histoire d'amour à un roman rose mal écrit, dont elle n'osait pas imaginer la conclusion: Una ne l'aimait pas, c'était aussi simple que cela, et rien d'autre n'entrait en compte pour la jeune Missy.
Son regard revint sur Gwenda:

"Tu crois... tu crois qu'elle est partie pour s'éloigner de moi? Qu'elle est partie parce qu'elle ne m'aime pas?"

Quelques larmes coulaient maintenant le long de ses joues.

Alors que les deux jeunes femmes, se trouvant dans la bibliothèque du château de l’obscurité, conversaient ensemble, un oiseau aux plumes noirs entra dans la pièce par la fenêtre. Dans son bec, il tenait un message.
L’oiseau voletait dans la pièce en exécutant des ronds au-dessus de la tête de Milotiro. Il finit par lâcher le parchemin qu’il tenait et par ressortir par là où il était entré.

Voici ce que l’on pouvait lire sur le parchemin :

Mademoiselle Missy De Clairvoyance,
Nous avons la joie de vous informer que vous êtes dès à présent l’heureuse détentrice d’un tricorne à bulles. Cet objet, aussi rare qu’élégant pourra vous être remis sur l’îles des fous, sur présentation de ce message.
Bien à vous.

Gwenda vit une ombre de chagrin s'abattre sur le frais visage de Milotiro. Ses yeux étaient luisants de larmes. Le départ d'Una la laissait visiblement en proie à la défaillance.
La Gourmandise lui adressa un demi sourire confiant.

" Rassure toi, lui dit-elle. Una est partie par pure necessité. Elle n'a pas eu le temps de te prévenir, et devait juger bon de ne pas t'exposer à... d'eventuels dangers. Elle tient à toi, plus que tu ne le crois. "

Un grand oiseau au plumage fuligineux entra sans bruit par la fenêtre. Ayant tracé de longs cercles autour de Milotiro, il finit par se délester du parchemin qu'il tenait en son bec. Le message, dépourvu de signature, annonçait à Milotiro qu'il lui fallait se rendre sur l'île des fous afin de récupérer un objet au nom farfelu lui appartenant désormais.

" Tu as fait quelque chose en particulier pour entrer en possession de ce bidule? " Interrogea Gwenda, sourcils froncés, se penchant pour recueillir le parchemin.

Elle le manipula dans tous les sens, mais la lettre avait visiblement dévoilé tout son contenu. Elle la remit à Milotiro, en l'attente d'une eventuelle explication.

Milotiro écoutait les paroles réconfortantes de Gwenda, qui réussissait petit à petit à tirer un sourire du visage de la jeune fille. Celle ci recommençait à prendre confiance en elle, et la joie s'insinuait en elle telle l'amour qu'elle ressentait pour Una. De plus, entendre que la Luxure tenait à elle plus qu'elle ne le pensait, et par la bouche de la soeur de celle ci, augmentait son plaisir inexorablement.

C'est alors qu'un oiseau bisare entra et lui délivra son message. Elle le lut, puis Gwenda l'examina. Elle ne savait pas d'ou venait cet oiseau de malheur, ni cette missive d'ailleurs. Elle leva un sourcil d'un air d'étonnement et la Gourmandise lui rendit la lettre.

"Non, je ne sais pas d'ou viens ceci...et je n'ai rien fait de spécial, si ce n'est m'être enfuit de chez moi, mais mon pere ne sait pas ou je suis, alors comme aurait il pu monter un piege?"

Lorsque Milotiro se rendit compte de ses paroles, elle plaqua ses mains sur sa bouche et roula des yeux effarés.

Milotiro, malgré elle, venait de livrer un important secret quant à son passé. La sentant pronfondément troublée, Gwenda joua l'indifférente afin de ne pas l'effaroucher d'avantage.

" Peut-être est-ce un piège, en effet... Murmura t'elle. Mais pourquoi cette lettre n'est-elle pas signée? Afin de nous amadouer, le corbeau aurait pu griffoner un nom engageant, afin de ne pas nous faire douter..."

Elle eut un calme sourire.

" Je propose que nous nous rendions sur cette île, afin de percer le mystère entourant ce trombone à coulisse... pardon, ce tricorne à bulles. Le nom est amusant, ajouta t'elle, visiblement enjôlée. J'aimerais beaucoup savoir ce qui nous attend véritablement là bas. "

Sentant en Milotiro une certaine ametume, elle se permit de lui dire d'un ton posé :

" Ce que tu as pu vivre dans le passé ne me concerne nullement, et je n'ai pas à m'y pencher. Surtout s''il s'agit de douloureux souvenirs. Savoure ta liberté nouvelle... "

Elle se voulait réconfortante, mais il y avait toujours en elle cette aigreur incommodante, cette sorte de cruauté tout juste endormie, mêlée d'une douce froideur, et ce que son sourire l'asiste ou non...

Sachant que Gwenda ne la trahirais pas, Milotiro répondis d'une voix enjouée:

"Oui, nous pourrions partir la bas!"

Puis, elle reprit, aprés avoir rapidement réfléchi:

"Euh, mais tu connais l'ile des fous toi?Et au fait, ça ressemble à quoi un tricorne à bulle?"

Milotiro s'assit devant une table et relut encore une fois la lettre:

"En même temps, je sais aps si je pourrais partir si loin d'Una..."

La jeune fille releva la tête vers la Gourmandise:

"Tu m'accompagnerais dis moi, hein, tu viendrais avec moi toi?"

Milotiro allait avoir du mal à partir sans la Luxure, et encore moins toute seule.

Gwenda secoua négativement la tête.

" Je t'avoue ne jamais m'y être rendue. Et quant à ce tricorne à vapeur, enfin à bulles, je me demande bien à quoi il ressemble. A mon avis, c'est un tricorne qui fait des bulles, mais je n'en suis pas certaine. drunken

"

Voyant Milotiro à nouveau abattue, la Gourmandise la saisit fermement par les épaules.

" Un peu de cran, que diable! Lança t'elle d'un ton enjoué. Una renviendra à toi très bientôt. Et je te promets de ne pas te laisser, ajouta t'elle avec droiture. Nous allons récupérer ton tricorne, ou pas, tout dépend s'il s'agit d'un piège. "

Elle eut l'un de ces curieux demi sourires indéfini.
La perspective d'un danger eventuel la mettait dans une joie bien singulière.
Gwenda esquissa un pas en direction de la sortie.

" Le temps de prendre mon manteau et un petit goûter, et nous pouvons partir sur le champ en direction du port. Il y aura bien là bas quelqu'un suceptible de nous conduire sur cette île des fous. Te sens-tu prête? Tu pourras emprunter un habit d'Una si tu souhaites te changer, mais prends garde à ne pas l'abîmer, elle tient beaucoup à ses toilettes. "

Sur ces mots, ayant récupéré son livre sur la table d'acajou, elle gagna la porte entrebaillée de la bibliothèque, invitant Milotiro à la suivre.

Milotiro savait que Gwenda avait raison: elle ne pouvait pas se laissait abbatre comme ça! Et la Gourmandise ne venait elle pas de lui assurer qu'Una tenait plus à elle qu'elle ne le pensait? Elle se leva, arborant un magnifique sourire, et rejoignit Gwenda prés de la porte tout en se remémorant ce qu'elle devait emporter. Il lui fallait prendre son arme, ainsi que son petit chiot, sans oublier 2 ou 3 petites choses moins importantes pour elle, telles que la nourriture et des habits de rechanges. Missy devinait trés facilement que les priorités de la Gourmandises étaient toutes autres!

"Ecoute, je monte rapidement cherchais ce dont j'ai besoin, et je te rejoins... Il faudrait aussi passer à l'auberge ou vous je vous ai rencontré, j'y ai laissé ma monture. A tout de suite!"

Milotiro monta à sa chambre pour faire son sac et redescendit aux cuisines quelques minutes aprés:

"Je suis prete!"

Avant de gagner les cuisines, Gwenda fit un détour par sa chambre. Elle tira les lourdes tentures de velours sur les larges carreaux, et s'affaira à retirer ses anciens habits, afin de passer sur son corps chétif une courte robe noire dont elle réalisa soigneusement le laçage dorsal. Elle conserva ses hautes bottes de cuir, défit ses tresses pour laisser libre sa chevelure, et dévala l'escalier d'un pas hâtif et fort enjoué.
Milotiro la rejoignit dans l'instant au sein des cuisines, où la Gourmandise s'empressait de remplir un plein sac de victuailles.

" Un petit casse-croûte, fit-elle avec une moue de petite fille. Pour la route, quoi. "

Elle referma le précieux sac, et le passa sur son épaule.

" Passer par l'auberge prendrait trop de temps, dit-elle à Milotiro. Nous irons chercher ton cheval au retour, je suis sûre que tout va bien pour lui. Toute monture nous est inutile, nous gagnerons le port en quelques instants fugaces. Il te suffira de me donner la main. A présent, partons ! "

Elle encouragea Milotiro à s'engager la première dans l'escalier, et toutes deux gagnèrent les jardins par une porte fenêtre indiquée par la Gourmandise. Tout se qui avoisinait les cuisines n'avait de secret pour elle. Sa petite main fraîche se glissa dans celle de Milotiro, elle ferma lentement les paupières pour rassembler sa concentration toute entière, et le sol se mit à trembler sous leurs deux corps. Ce fut à une vitesse inintelligible qu'elles se dirigèrent vers le port.

Encore une fois, Milotiro se vit "victime" de la magie. Elle se retrouvit emportée au dessus de l'eau au moment oû Gwenda glissait la main dans la sienne. Envellopé d'une aura de magie pure, la jeune fille se retrouvat emmenée dans un endroit qu'elle ne pouvait que deviner à une vitesse fulgurante.
Tout densait autour d'elle d'une maniere furieuse. La magie n'était pas quelque chose qu'elle ne connaissait, mais celle que l'on trouvait à l'état pure comme celle ci, ne pouvait que laisser perplexe Milotiro. Pas besoin de rituels ni d'incantations? Cela doit être dangereux si on contrôle mal son pouvoir: les pensées doivent surement géner... Mais pouvoir user de magie en si peu de temps est aussi un atout...
Missy était comme dans un rêve, et ne savait plus calculer le temps qui passait, passes, ou passeras, elle n'aurait su dire. Tout ce qu'elle savait c'est était bien, pas heureuse, juste bien, sans d'autre sentiment que la paix. Elle pouvait comprendre que certains adoraient se plonger dans la magie corps et ame...

» Les rumeurs du Grand Bal Blanc