Retour à la demeure céleste

Iris parcouru les kilomètres qui les séparaient, elle et ses frères, de la demeure céleste, en survolant l'Océan.
Ils parvinrent tous les trois à bonne destination, alors que le ciel terminait sa course dans le ciel. Elle se posa sur la terrasse de leur résidence, et fit atterrire ses deux frères non loin d’elle.

Son visage amical et souriant se tourna vers Garth.

« Tu dois avoir faim, n’est ce pas ? A moins que tu n’ais envi de te faire un brun de toilette ou de te changer ? »

Iris attendit la réponse de son frère pour agir. S’il décidait de manger, elle l’accompagnerait certainement, autrement, elle patienterait qu’il est terminé de faire ce qu’il souhaite.

S’apercevant du retour de ses maîtres en leur demeure, une servante vint à eux, leur tendant une lettre. Iris la prit et commença à la lire. Elle informa aussitôt ses deux frères de son contenu.

« Elle vient de Aryagalatis. Il annonce qu’il est partit en direction de l’île des fous avec une certaine Liutheï. »

Elle tourna son visage interrogateur en direction de la servante.

« Qui se trouve être Liutheï ?
- C’est une jeune personne que le Seigneur Aryagalatis a ramené à la maison. »

Iris remercia la servante qui se retira aussitôt.

Sur une rambarde du balcon, Garth vint y reposer ses mains et ses fesses pour faire face à Iris et la servante. Puis il répondit à Iris.
« J’aimerai que nous dînions tous ensembles, mais il semblerait que ce ne soit pas possible. Nous commencerons donc sans eux car comme tu dois t’en douter, il est impératif que nous parlions. »
Enfin surtout lui…
Tout cela bien sûr, dit sur un ton des plus sérieux qui illustrait autant que son regard l’important de l’affaire dont il voulait débattre.

Ensuite Garth prit délicatement à son tour la lettre pour lire l’orthographie du nom de la compagne d’Aryagalatys.
« Ho ! J’ai grande envie de m’étendre sur le sujet qu me rappelle ce nom.
Mais avant toutes choses, je me retire instamment dans ma chambre pour me dévêtir de cet accoutrement que je ne supporterai pas un instant de plus. Sur ce, je te quitte et te rejoindrai dans la salle à manger juste après !

Il s’en alla en courrant. Car plus vite il sera arrivé à sa chambre, plus vite il pourra se changer, l’argument de Garth étant :
*Car qui pendant le repas écouterai quelqu’un qui n’a pas de charisme vestimentaire ?*

c’est sur cette pensé caractéristique de la philosophie du courage, qu’il entra dans sa chambre.

Garth fit par de son envi de dîner tous ensemble, mais que cela n’était guère possible pour le moment. Le Courage fit preuve d’un grand sérieux en annonçant l’importance de se réunir afin de parler. Le sujet que souhaitait aborder Garth n’était pas inconnu pour sa sœur. S’il était éveillé c’était que les « autres » avaient fait de même. Cependant ils ignoraient encore qui avaient été sortit du sommeil et surtout dans quel but.

« Oui, il est vrai que nous allons devoir nous entretenir sur un sujet qui risque d’être fort pénible. »

Iris n’appréciait pas trop l’idée que ses frères et sœurs allaient se permettre de critiquer les « autres » de la manière la plus abjecte qui soit. Il n’était jamais facile pour elle d’entendre médire sur ses autres frères et sœurs.

Garth saisi la lettre, et commença à faire des commentaires sur ce que lui rappelait le prénom de Liutheï. Cependant il préféra dans un premier temps se rendre dans sa chambre afin de se vêtir autrement.

« A tout de suite alors. »

Iris se rendit dans sa chambre, et fit rédiger quelques lettres. Après tout il était temps que certaines personnes connaissent le retour de Garth à la demeure céleste.

Une fois cela fait, elle se rendit dans la salle à manger, attendant que le Courage la rejoigne, de même que son autre frère.

Après avoir quitté les ruines, Luthundien et Opaline traversèrent les jardins, et se rendirent à la Cité de Lumière. Une fois parvenue dans ce lieu, ils empruntèrent le chemin menant à la demeure céleste.

Comme toujours le temps était agréable, le ciel bleu légèrement entrecoupé de quelques nuages et une douce brise tiède venait caresser leur visage. L’harmonie et la tranquillité régnaient dans ce lieu.

Opaline arriva devant la porte de son imposante demeure. Celle-ci s’ouvrit d’elle-même, laissant les deux arrivants entrer dans la battisse.
Dès qu’elle fut dans le hall d’entrée, Opaline, qui n’avait guère dit deux mots pendant le voyage s’adressa à son compagnon de quête.

« Est-ce que tu veux te reposer, ou manger quelque chose ? »

La Prudence leva son regard en direction des escaliers. Elle paru surprise lors d’un instant. Son esprit ressentait dans la demeure la présence de deux personnes qu’elle n’avait pas revues depuis un certain temps.
Ne sachant comment réagir face à une telle découverte, elle préféra se concentrer sur l’accueil réservé à Lothi.

Lothundien ne répondit pas à Opaline. Le spectacle qui s’offrait à ses petits yeux de lutins des bois était d’une telle magnificence qu’il en avait le souffle coupé. Devant lui se trouvait la plus belle des terrasses qu’il ne lui avait jamais était donné de voir. Le sol était fait d’un marbre d’un blanc immaculé et des jets d’eau jaillissaient de fontaines rafraîchissant alors l’air ambiant de la sorte que régnait une atmosphère douce et sereine. De superbes statues ornaient cette terrasse, tout ceci de la manière la plus délicate qui soit sans une seule faute de goût. Le lieu était d’une telle splendeur et pourtant à la fois d’une telle simplicité que cela en était déroutant pour le petit être.
Mais cette stupéfaction fut de courte durée et le lutin reprit son air malicieux qu’il arborait la majeure partie du temps.

« Chouette ! La maison d’Opaline est très jolie, je ne regrette pas d’être parti de l’hôtel de Bonnet Blanc même si ici il n’y a pas des lutines… »

Lothundien se mit à sautiller un peu partout, complètement surexcité par ce qu'il venait de voir.

« Dis Opaline, elle est où ma chambre ? Je peux avoir les objets magiques tout de suite pour essayer de faire apparaître le lézard dans la terrasse ? Hé mais ça va être génial, si le sac peut faire apparaître des tartes à la crème on va pouvoir faire des super batailles de bouffe dans ta maison ! Au fait ils sont où tes parents ? T’as un petit chat ? Moi je n’aime pas les petits chats alors je les assomme à coups de noisettes sur la tête. Est-ce que l’eau des fontaines on peut la boire ? Je peux me baigner dedans aussi ? A quelle heure on mange ici ? Où c’est que je vais me laver ? Je peux graver mon nom avec un caillou sur un des murs en marbre ? »

Lothundien se replaça sur l’épaule d’Opaline et mit sa tête contre la sienne.

« Finalement ne te lave pas les cheveux je suis habitué à l’odeur… »

Opaline gardait son regard fixé sur les escaliers, alors que le lutin commençait déjà ses démonstrations de joie, devant la splendeur de la demeure, en sautillant un peu partout.
La Prudence fut rapidement sortit de ses pensées commença à débiter un bon nombre de questions, dont certaines étaient plus qu’inquiétantes concernant l’état futur de sa résidence.
La jeune femme prit une grande inspiration et afficha un sourire un peu forcé. Puis elle répondit à chacune des questions dans l’ordre.

« Alors si tu en veux une chambre, tu peux en choisir une au second étage, à droite. Si tu veux les objets tout de suite, je peux aller te les chercher, mais tu les essayeras plus tard. »

Elle s’arrêta un instant. La question des parents était toujours difficile à aborder, surtout pour elle.

« Mes parents… disons qu’ils sont toujours absents. Mais ils sont avec moi par la pensée. »

Un sourire chaleureux illumina son visage.

« Et je n’ais pas de petit chat. Et pourquoi voudrais-tu boire l’eau des fontaines ? On a de l’eau parfaitement potable à la salle à manger si tu veux boire. Mais si tu veux, tu peux te baigner dedans, mais je te le déconseille, l’eau est glacée. Il n’y a pas d’heure fixée pour manger, ici. Si tu veux te laver, il y a une salle de bain dans les chambres à l’étage. Et il est hors de question de graver ton nom ou que ce soit ! »

Lothundien finit par reprendre sa place sur l’épaule d’Opaline, lui signalant qu’elle n’avait plus besoin de se laver les cheveux. Un petit sourire moqueur apparu sur son visage.

« Par contre toi, tu as toujours grandement besoin d’un bain. »

Alors que Garth s’apprêtait à ouvrir la porte de sa chambre, il se retrouva face à un grand obstacle de tissus blanc.
C’était un grand cadre caché par un drap qui dissimulait le porteur.

Etonné, Garth pencha alors la tête pour découvrir qui se cachait derrière
« Ha ? Tiens Malory ? Mais que fais-tu avec ce grand cadre couvert d’un drap ? »

Lorsque le jeune garçon entendit la voix de Garth, il décala lentement sa tête pour lui lancer un regard noir.
« Déjà réveillé toi ? »

Puis le servant de Garth tenta de se frayer un chemin pour sortir le plus rapidement possible de la chambre et par la même occasion de ne pas rester plus long temps avec son maître.

Garth lui bloqua le passage en étendant rapidement son bras pour s’appuyer sur la tranche de la porte, puis continua les retrouvailles avec un grand sourie.
« Hé oui comme tu peux le voir, je suis de retour pour le plus grand bonheur de tous ! »

Tendis que le maître évoquait à quel point le bonheur, commun à toutes les personnes de le savoir enfin de retour, était intense. La pensé de Malory en était tout autre.
* C’est ça ! Parles pour toi…*

Continuant à s’épandre sur son retour, Garth semblait ne plus pouvoir s’arrêter.
« Il y a tellement de choses qui semble avoir changée et tellement d’autre qui semble immuable. Ma mesure et la tienne en sont une parfaite illustration, durant tous ces siècles, ma lumière est demeurée. »

Sur ce dernier mot Malory eut une profonde réflexion.
*Hum…Demeuré qu’est-ce que cela peut bien me faire rappeler…*

Cette réflexion ne dérangea Garth en aucun point.
« Quant à toi tu semble bien terne toutes ces années t’auraient-elles assombri? Tu as sûrement dû manquer de beaucoup de choses, à commencer par ma présence. Si tu savais à quel point il est agréable de profiter de la vie, de sois et surtout que l’on s’occupe de toi ! Mais cela ne fait aucunement partie de mes préoccupations. Car je le sais et je l’affirme que des gens seraient prêts à me prendre en charge pour me délasser et ce serait pour eux un honneur. Je te le certifie! Le dont de sois est un acte de bienveillance extraordinaire et l’on devrait s’y consacrer entièrement. C’est pour cela que je donne entièrement à moi même ! »

Malory fint de l’ignorer mais son agacement était tellement intense que ses penses lui échappèrent et l’on put entendre :
« Mais tait t… »

Gath coupa net l'élan de son « servant » en plaçant la paume sa main à de quelques centimètres de son visage.
En suite de cela, Garth lui annonça ceci :
« Ha ! Je suis désolé ! Mais je n’ai pas le temps de t’écouter parler ! On m’attend dans la salle à manger. »
Cependant, à peine un quart de seconde plus tard.
« Bon d’accord ! Jute deux mots alors ! »

Ainsi Garth reprit son discourt.
« Tu sais, si je ne m’étais pas endormi, je ne me saurai jamais aperçus à quel point je pouvais manquer à la nature ! Il n’y a qu’à remarquer que depuis ma résurrection, tous les oiseaux chantent le calme et la plénitude ! Les entend-tu ? De ce lointain fond diffus on ressent la sensibilité que leur influe ma présence ! Je ne me trompe pas lorsque je dis que l’eau ne s’est pas arrêtée de couler lorsque je me suis endormi. Oui l’eau de vos pleurs causés par notre séparation. Pourtant, l’eau coule encore aujourd’hui, mais pour la raison opposée. Oui, je suis là ! Et vous le savez, cette joie qui fait fondre vos cœurs et qui déverse vos larmes, est due à la sérénité et l’équilibre qu’apporte mon existence. »

Sur cette conclusion des plus égocentrique, Garth remarqua judicieusement qu’il avait perdu assez de temps.
« Ho ! Mais il s’est déjà passé tant de temps ! Ecoutes, je n’ai plus le temps de d’écouter tes histoires! Il faut que j’aille me changer ! »

Malory n’avait pas quitté le cadre, car il attendait l’occasion de s’enfuir dès que Garth aurait présenté une faiblesse. Or il n’en montra aucune, ce qui contraint le pauvre jeune home à subir les auto-congratulations de Garth.
Suite à la brillante remarque du courage, les pensées de Malory furent celles-ci :
*J’aimerai lui faire remarquer que ce n’est pas moi qui ai parlé, mais j’ai peur qu’il ne renchaîne sur un autre sujet. *

Garth entra enfin dans sa chambre, il semblait chercher quelque chose. C’est alors que crispé il demanda à Malory :
« Dis, tu ne saurais pas où est mon miroir ? »

Malory avait toujours son champ de vision caché par le cadre.
Tout en parlant, il s’avançait vers Garth.
« Ben…Il est dans mes bras là. Mais j’en ai besoin pour l’instant, alors si vous… »

Tendis qu’il marchait, il écrasa la robe que portait Garth. C’est alors que ce dernier réagit brutalement.
« Mais enfin ! Ne marche pas sur mes habits ! "

Ensuite Garth tira d’un coup sec sur sa robe. Ce qui fit trébucher Malory, qui s’entremêlant les pieds perdit son équilibre, tomba et lâcha le cadre. Le drap qui recouvrait ce dernier s’envola et le miroir, qui était dessous, cogna violemment le sol et se bisa.
Une lame de verre violeta dans les airs, avant qu’elle ne vienne cruellement traverser le ventre de Malory.
Le jeune homme ne cria pas de douleur. Il émit juste un « Hun…Hugr…fump » avant de crache du sang.
Alors qu’il commençait doucement à se relever de sa chute, Malory pensa :
*Ha ! Ca me manquais ça!*

Devant la rapidité de cette scène, Garth ne put intervenir. Mais il s’empressa de demander :
« Ca ira, tu penses? »

Ce à quoi lui répondit Malory :
« Ouais je pense que je m’en sortirais vu que je suis immortel… »

Mais Garth lui rétorqua :
« Je ne parlais pas de toi, mais du miroir. C’était un des mes préférés ! Tu penses pouvoir le réparer ? »

« Ha ? Ouais… Bien sur. »
Dit Malory en soupirant, exaspéré de l’irresponsabilité de son maître.

Tout ce qui venait de se produire plus le fait que Garth soit de retour, provoqua chez Malory une irritation qu’il laissa transparaître sur son visage !

Garth s’aperçut que son disciple et servant, ressentait de l’affliction. Alors soudainement il le prit dans ses bras a fin de le réconforter.

Il lui tint ces paroles douces et sensibles.
« Je suis désolé, je t’ai blessé. »
Garth posa sa main sur la joue de jeune homme blessé. Puis de son pouce Gatrh essuya délicatement du sang qui coulait sur le coin de la bouche du blessé ( Attention ne pas refaire !! Il faut préalablement savoir s’il n’est pas atteint de quelconques maladies transmissives par le sang. Donc dans le doute s’abstenir)
En suite Garth tenta de l’apaiser.
« Laisse moi te soulager de cette partie dure qui se trouve plus bas. »

Sitôt dit, sitôt fait. Garth descendit sa main qui venait d’efface le sang de la bouche. Elle glissait le long du coup du jeune garçon. Alors que ses doigts fins et illuminés de lumière céleste effleuraient le torse mutilé, Garth rapprochait ses lèvres de l’oreille du jeune garçon. Les cheveux rouge de Garth glissèrent sur le torse de Malory s’imbibant du sang rouge de son « servant ». La couleur des cheveux et du sang était en harmonie.
De sa bouche touchant l’oreille de Malory, Garth lui chuchota ces mots :
« Je vais retirer cette partie qui s’est immiscée en toi »

Soudain Malory saisit la main de Garth et lui exprima ceci
« - Hum… c’est douloureux.
- Tu verras que non. Il sortira comme il est entré.
- Non, c’est que j’ai un autre bout planté dans le dos et tu m’appui dessus. »

Garth libéra alors Malory en se relevant et geste Ô comment rarissime, Garth lui tendit la main pour l’aider à se relever.

Finalemnet tendis de Malory se débarrassait de ses derniers bouts de verre incrustés, Gart se changea enfin. Puis Malory se prépara à partir.

Avant que ce dernier n’eut franchi le seuil de la chambre, Garth lui demanda :
« Et… par curiosité, où en es-tu avec tes recherches ? »

Malory s’arrêta un instant. On eut l’impression qu’il tremblât. Malgré cela sans dire un mot il accéléra vers la sortie pour en claquer violemment la porte après être sorti.

A présent seul, Garth pensa à voie haute.
«Malgrès les sciècles, il n’a toujours pas trouver le moyen de ressusciter sa famille.

Une fois changé, Garth descendit les escaliers, pour rejoindre sa sœurs Iris au rez-de-chaussée. Cependant Garth découvrait dans le Hall d’entrée son autre sœur Opaline accompagnée d’une petite chose aux traits pointus. Néanmoins celui-ci ne le priva pas d’exprimer sa joie de revoir enfin sa deuxième sœur.

« Ha Opaline ! Sœur, qu’il m’est agréable de te revoir ! Il me semble que des décennies se sont écoulées depuis notre dernier rencontre. Et je pense à raison qu’il s’est vraiment écouler tout ce temps ! Ce que le temps passe et il n’épargne personne. Vois-tu chère sœur, il m’arrivât dans le passé d’essayer certaine de tes robes. Quelle ne fut pas ma surprise tout à l’heure, de voir quelle marge il me restait en enfilant une de tes robes. Je conçois très bien que mon absence t’ai bouleversée au point d’en devenir inassouvi gustativement. Mais comment remplacer un désir par un autre. Il en n’est pas moins vrai que ce besoin est maintenant superflu, du fait de mon retour. »

Garth fit une dernière remarque sur l’accompagnateur de sa sœur.
« Mais qui est cette personne qui paraît tant emplie d’énergie et qui semble pointu à plus d’un attribut ? Mais ma parole ne serai-ce pas un chapeau de feuille ? Ces feuilles que l’on ne trouve qu’en forêt ! Si c’est le cas et que ce sont bien des feuilles de forêt, est-ce pour autant que la fleure ne refleurira pas ce printemps ? Ha ! Douce saison qui accompagne les odes à la création et l’épanouissement. Comme il est doux de caresser ces illusions. Mais revenons en a nos moutons… ou autre. Qui est-il ? »

Lorsque Opaline eut dit au lutin qu'il pouvait avoir ses objets tout de suite il en fut très content et applaudit.

« Merciiii Opaline! Tu es gentille! »

Néanmoins la petite réflexion qu'elle fit sur son odeur le laissa pensif, il se renifla les aisselles.

« Tu as raison, je vais aller me laver dans la fontaine! »

Lothi allait répliquer à Opaline quand soudain, un homme très étrange fit irruption dans la salle. Une aura subtile émanait de tout son être, il était vêtu d'une longue robe couleur pourpre et ses manières était celles d'un homme de haute société. Le lutin le trouva tout de suite ridicule au plus haut point et ne pût s'empêcher de rire lorsqu'il prit la parole pour s'adresser à Opaline. C'est à cet instant précis que Lothundien fut stupéfait, cet homme parlait avec des mots qu'il connaissait mais les employait et les mélangeait de telle sorte que cela n'avait aucun sens pour un petit lutin peu éduqué et tout juste lettré. Il comprit cependant que la fin de son discours s'adressait à lui et à son chapeau de feuilles. Alors Lothi descendit de l'épaule de la Prudence et vint de placer debout, toisant l'arrivant avec un drôle d'air.

« T'es qui toi? Pourquoi tu causes bizarrement comme ça? Je comprends rien du tout à ce que tu dis! Tu veux pas parler comme tout le monde? »

Lothi s'approcha alors, reniflant la robe de Garth et essaya de gratter les dorures pour en prendre un petit peu.

« Opaline, il sent un peu comme toi avant quand tu étais pas toute sale... Mais je préfère Opaline, elle est plus belle que lui. »

Opaline conseilla à Lothi d'attendre d'être dans sa chambre pour se laver et d'éviter l'eau de la fontaine qui devait être trop froide pour ce genre de mesures hygiéniques.
Alors qu'elle s'apprêtait à monter chercher les objets qu'elle avait promis au lutin, une vison, et surtout une voix, familière fit son irruption. Elle resta un instant sans pouvoir prononcer quoique ce soit, la bouche et les yeux grands ouverts, sous l'effet de la stupeur.

*Il est revenu ! Mais alors ça veut dire que les autres ont... oh non ! *

Alors que Garth commença à s'adresser à elle, elle resta sans bouger.

*Mince, il m’a repéré, comment je vais faire pour m’en sortir ? *

Elle regarda discrètement à droite et à gauche un moyen d’échapper aux longs monologues et remarques peu flatteuses de son frère. A peine était-il arrivé qu’il commença à lui faire remarquer qu’elle avait grossi. Opaline descendit son regard sur elle, cherchant à savoir si cela était vrai. Lorsqu’elle se rendit de ce qu’elle faisait, elle s’arrêta net, et jeta un regard mécontent sur son frère.
Garth commença à s’intéresser à Lothi et à la raison de sa présence. Le lutin fit de même avec Garth. La Prudence eut un grand élan de sympathie pour Lothundien lorsqu’il affirma qu’il la trouvait plus jolie que le Courage.

* C’est déjà ça ! Déjà que Garth me dit que j’ai grossi… *

Une idée lui traversa l’esprit.

*Lothi, je vais devoir te confier une autre mission, et j’en sui bien navrée pour toi. *

Elle prit une grande inspiration, et un sourire s’afficha sur son visage. Elle avait trouvé un moyen de gagner un peu de temps.
Elle s’approcha de son frère et du lutin.

« Lothi, je te présence Garth, il est le Courage. Garth, je ressens un sentiment assez proche et presque similaire à de la joie quant à ton retour. Je te présente Lothundien. Il a bien voulu m’aider à récupérer la Coupe d’or. Bien je vous laisse faire plus ample connaissance, moi je dois aller chercher les récompenses de notre cher ami. »

Elle adressa un dernier sourire, et grimpa les marches quatre à quatre, dans l’espoir de quitter au plus vite le hall d’entrer.

*Merci Lothi, je te suis reconnaissante de ce que tu fais. *

Opaline semblait un peu embarrassée. Garth mit tout de suite l’origine de cette gêne sur le compte du son aura magistrale.

Puis étonné de la comparaison du petit lutin, Garth eut comme unique réflexion :
* Il ne me connaît pas encore, c’est pour cela que sa préférence penche très légèrement pour Opaline *

Tendis qu’Opaline les abandonnait, Garth fut prit d’intérêt quant à cette nouvelle personne, en qui il pensait trouver un auditoire neuf et attentif.
Il prit la parole de manière simple à la fois dans ses gestes et dans ses mots.

« Donc tu as aidé ma sœur à retrouver la coupe ! Raconte-moi comment était ton aventure. »

Mais Garth ne laissa pas le lutin répondre et enchaîna immédiatement avec de grands gestes.
« Cette coupe vois-tu, je l’aie tenue de ma main droite. Elle reflétait le Beau. Oui, le Beau car je pouvais m’y contempler.
Mais cela va sans dire car toi aussi tu as eu la coupe entre tes mains et évidemment tu as remarqué que le critère de beauté était inscrit dans chacun des traits des mon visage. »

Une brève inspiration accompagnée d’un regard furtif sur Lothundien furent les derniers évènements avant que le monologue reprenne.

A présent Garth avait les yeux levés vers le ciel, une main coiffait ses cheveux et toute son attention était concentré sur son récit.
En d’autre terme Garth ne se serait pas aperçu si Lothundien s’était subtilement éclipsé.

«Cela ne te rappelle-t-il donc rien ? Non, bien sur car tu es bien trop jeune pour connaître l’histoire de la fille mirage. Je m’en vais te raconter cette histoire pour rectifier cette ignorance. »

Tout en racontant son histoire, Garth marchait à grand pas tantôt vers l’escalier, tantôt vers les fauteuils.
« Nous nommons ce conte « La fille mariage », mais il n’est pas vraiment sujet de fille. L’histoire se porte sur un jeune garçon d’à peu près le même age que toi. Ce petit était né seul, il vécut toujours seul. La solitude était son royaume, son empire, son monde. Un jour qu’il cuisinait, il se produisit un drôle union. Alors qu’il cassait des œufs, il en fit tomber un dans de la farine. Le garçon ne s’en aperçut pas et il fit du pain avec la farine. Mais une fois cuit, le pain n’était plus pain, il devint brioche. Oui ce fut ainsi l’invention de la brioche. Hélas, il n’avait personne pour partager cette viennoiserie. Il décida alors de créer une brioche à son effigie. Mais quels qu’eurent étés ses efforts, rien d’autre qu’une simple brioche sortait du four. Finalement désespéré d’échouer, il décida de se recouvrir de pâte à brioche et de se faire cuir. Alors qu’il se dorait à la chaleur du four, la pâte commence à réagir. Elle pénétra à l’intérieur de ses pores et s’enfonçait toujours plus profondément, jusqu’à s’unir totalement avec le garçon. Puis la pâte gonfla, gonfla et un quart d’heure plus tard, une belle brioche grillait dans le four. »

Garth ayant fini sa petite histoire, il expira longuement puis conclut.
« Tout ceci pour dire qu’on ne fait pas de mariage sans casser des œufs. Mais remarquons que tout ceci est ridicule car qui voudrait se marier avec quelqu’un d’autre que sois ? N’est-ce pas petit lutin ? »

Pour un être espiègle et malicieux comme Lothundien, la compagnie de Garth était une aubaine. Il ne ressemblait en aucun cas à Opaline qui était silencieuse et presque effacée, il était au contraire avenant, beau-parleur et imbus de lui-même ce qui le rendait amusant et un peu touchant aussi. Lothi écouta donc ses pitreries sans broncher, souriant de temps à autre lorsque l'orgueil du Courage atteignait des sommets. Le récit de la « fille mirage » ne captiva pas le lutin malgré le fait qu'il y était question de brioche, met rare dont le petit lutin raffolait et connaissait pour en avoir mangé une fois. Aussi, pour ne pas paraître impoli, il restait immobile, fixant Garth et hochant la tête machinalement pour donner l'illusion qu'il était intéressé.

*J'espère qu'Opaline va revenir vite, j'ai très envie d'avoir toutes les récompenses moi! Mais peut être que lui il sait quelques chose, je vais lui demander...*

Lorsque Garth eut enfin fini son long monologue, Lothi prit la parole:

« Oui oui, je suis complètement d'accord avec ce que tu as dis, je pense que l'on ne pourrait mieux dire! Comme tu as l'air plutôt intelligent et érudit, parce que pour porter une robe aussi pittoresque et ridicule, il doit vraiment falloir être un intellectuel qui ne sort pas souvent, enfin bref. Je peux te poser une question? »

Lothi ne laissa pas vraiment le temps de répondre à son interlocuteur sachant que s'il commençait à parler il ne s'arrêterait plus.

« Pourquoi est ce qu'Opaline elle veut la coupe? Opaline m'a dit que tu es le courage, ça veut dire que tu as des pouvoirs comme elle? Tu as dominé le monde comme elle avant? Aujourd'hui toi aussi tu cherches des objets magiques comme cette coupelette? Est ce que tu es marié avec toi-même? A quelle heure on mange ici je commence à avoir faim! »

Lothundien s'assit sur un des fauteuils et attendit la réponse de Garth avec le sentiment qu'elle ne serait pas des plus courtes et synthétiques...

Garth se sentit immédiatement satisfait d’avoir pu toucher un auditoire si sensible. Mais il fut rapidement déçu des goûts vestimentaires de son interlocuteur.
Enfin ceci étant Garth ne se sentit une irrésistible force qui le poussa à exposer la confection de ses habits.

« Vois-tu, il est très difficile à expliquer toute la complexité du choix de ma garde robe, sur tout que ce choix avait été fait en fonction des cycles lunaires et stellaires, mais aussi en fonction de la quantité de confiture de myrtille. Cette dernière étant la source d’énergie de celle qui avait confectionné sa garde robe. Cette personne porte le nom de Psychédélia. »

Sur ce dernier nom, Garth s’arrêta. Il chercha autour de lui comme s’il cherchait quelqu’un.
* Etrange, lorsque l’on parle du loup, en général il arrive.*

Mais personne ne vint et Garth continua son monologue.

« Ha ! Mais toi petite créature… tant de question m’indique que tu désire m’entendre parler. Soit qu’ainsi je parle ! Je ne voudrai pas te vexer. Ho, ça non ! Car déjà dans le passé des gens à qui je ne faisais qu’adresser quelques mots, s’en allaient courroucés en pleine discutions. Mais la n’est pas le centre d’intérêt de notre discutions ! »

Sur ces mots censés, Garth repris le cours de la réalité.

« Non ne me dis pas qu’Opaline ne t’a pas dis de quoi il en retournait ? Car moi je ne pourrai pas répondre à cette question. Mais par contre je peux t’expliquer pour quoi moi je l’aime bien. La coupe, t’écoute, t’aide, te montre ce que tu désir. Mais jamais, jamais elle ne te coupe la parole. C’est unique tu n’en trouveras pas deux comme elle ! Repenses à ton passé, as-tu déjà rencontré des coupes ? Et leurs as-tu déjà adressé la parole ? C’est extraordinaire ! Ni mots, ni paroles, juste un tintement lorsqu’on la sonne. A l’intérieur de l’unique coupe d’or tu m’y trouveras, alors si tu as quelque besoin de me trouver, parles à la coupe. Cela répond peut être à ta question, car il est possible que ma sœur me recherche et qu’elle a l’intention de me retrouver à l’aide de la coupe ? Mais maintenant qu’Opaline sais que je suis de retour, que veut-elle en faire ? A présent que je suis là, Opaline ma sœur que plus rien ne nous sépare, pour quoi t’es-tu en allée ? N’ai pas honte de t’afficher avec moi, car même si l’étincelante de mon aura recouvre ta présence, je clamerai ton nom par-dessus les montagnes pour que chaque être sache que tu m’accompagne. Je t’insufflerai le courage de dire au monde l’affection que tu me porte. A tous, je leurs donnerai le courage d’affirmer leur amour pour moi ! »

Garth s’arrêta pour regarder à droite puis à gauche. Puis il reprit en commencent à marcher et fit signe à Lothundien de le suivre.

«Tu m’as demandé auparavant si j’étais marié avec moi-même. Mais tout le monde est marié avec sois-même ! On est obligé de se supporter. »

Alors que Garth exposait ses histoires sur le mariage, il ouvrit les portes qui le mena jusqu’à la salle a manger où se trouvait Iris.

Garth d’un grand mouvement de bras, s’interrompit pour présenter Lotundien à Iris.
« Ma sœur, voici celui qui aida notre sœur à trouver la coupe d’or. Nous lui sommes redevables. »

A la fin du long discours de Garth, Lothi se contenta de hocher la tête avec un air approbateur. Ces histoires d’habits cosmiques, de myrtille et de Psychédélia puis ensuite une réflexion aussi longue que creuse de sens et d’intérêt commençaient à lasser le lutin qui fut on ne peut plus ravi de voir le Courage se taire lorsqu’ils furent en présence d’une femme entièrement vêtue de blanc, ses cheveux blonds dégringolaient dans son dos en suivant les courbes harmonieuses de son corps parfait. On aurait dit qu’elle était entourée d’une auréole de lumière. Lothundien trouvait qu’elle ressemblait à Opaline mais il vit des ailes dans son dos.

« Ohhhh ! Un ange !!!! »

Lothundien avait déjà vu des mages fous qui savaient inverser la gravité, il avait aussi vu Opaline et Garth qui étaient aussi des êtres puissants, il avait vu maintes choses fantastiques mais jamais il ne s’était étonné. Pourtant devant cet ange qui dégageait une aura de bonté il fut stupéfait au point d’oublier tout ce qui l’entourait. Opaline, Garth et son horrible orgueil, tout cela lui paraissait lointain, seule Iris existait. Il ressentait un mélange de respect, de crainte et d’admiration, aussi il s’agenouilla et mit sa tête à terre à la manière d’un religieux qui vénère son dieu.

*Elle doit être la maîtresse de ces lieux, Opaline et Garth doivent être à son service. MMmhhh… Opaline lui ressemble beaucoup et elle est la sœur de Garth, peut être que c’est leur mère ? Dans ce cas leur père doit être un archange ou un truc du genre ! Peut être qu’elle va me récompenser pour la coupe ? Je vais peut être devenir un saint ? Avoir un cercle brillant sur la tête ! Et peut être même qu’elle m’amènera voir papa et maman et toute ma famille au paradis ? Je me demande si les méchants dont parlait Opaline sont rouges et ont des cornes ?*

Iris était patiemment entrain d’attendre le retour de son frère dans la salle à manger, en continuant la lecture de son roman. Lorsque la porte s’ouvrit, elle leva son regard et aperçue Garth entrer en compagnie d’un petit lutin. Le Courage le présenta comme celui qui aida Opaline à retrouver la coupe d’or. La Charité lui aussitôt offrit un sourire chaleureux et débordant de bienveillance. Calmement elle referma son livre et le posa sur la table.
Contre toute attente, Lothi s’agenouilla devant elle. Au premier abord, elle parue fortement surprise d’un tel comportement. Son sourire reprit rapidement place sur son visage. Elle se leva et se dirigea vers le lutin, lui prenant les mains et l’invitant à se lever.

« Bienvenu à toi, aventurier au cœur noble et généreux. Nous te sommes redevables de cet acte courageux que tu as accompli au nom de la paix future qui en résultera. »

Elle se redressa légèrement, observant toujours le lutin avec son air chaleureux de bienveillance.

« Mais tu dois te sentir affamé par cette quête. Permet-nous de t’inviter à notre table afin que tu nous compte ton histoire. »

D’un geste Iris invita Lothundien à se joindre à l’une des tables.

Lothundien frémit lorsque Iris lui prit les mains. Le fait qu’elle le qualifie de « noble, généreux et courageux » l’enorgueilli quelque peu, lui qui jusqu’à lors n’avait été complimenté que par des « oh qu’il est mignon ! ». Il fut heureux d’avoir enfin pu trouver une personne qui sache l’apprécier à sa juste valeur. Alors, le lutin se releva mais garda tout de même un air de réserve comme s’il était gêné. Il ne pouvait s’empêcher de se montrer digne devant cet ange, pour se montrer sous son meilleur jour et ainsi pouvoir profiter des grâces célestes.

*Héhé, si je suis mignon devant elle, j’irai sûrement au Paradis ! Il parait qu’il y a des joueuses de flûtes et un banquet géant là bas ! »

Soudain, Iris l’invita à se rassasier. Abandonnant toute la décence dont il avait fait preuve jusqu’à présent et anéantissant tous les efforts qu’il avait fait pour paraître quelqu’un de respectable, Lothi se jeta sur la nourriture en poussant un petit cri joyeux.

« Yahou ! Je suis au Paradis ! »

Telle une bête sauvage qui charge sur sa proie, le minuscule lutin se rua sur les différents mets, engloutissant des quantités incroyables d’aliments qui paraissaient disproportionnés par rapport à la taille de Lothundien. Au bout de quelques instants il se rendit compte qu’il avait oublié de relater son histoire comme le lui avait demandé Iris. Il se suçota alors les doigts d’un air penseur, puis saisit une cuisse de poulet dans sa main droite.

« Hé bien j’étais assis au milieu de vieilles maisons humaines toutes cassées et j’avais trouvé une pomme. Je voulais la manger mais Opaline est arrivée ! Elle m’a fait peur ! En plus elle m’a parlé d’une sorcière ! »

Lothi sourit et imita la voix d’Opaline.

« Bonjour messire lutin, vous m’avez l’air si puissant, je suis totalement désemparée, pourriez vous m’aidez, je recherche une sorcière. »

Il reprit sa voix normale et continua son récit :

« Naturellement je lui répondit que oui, sans problèmes. En effet occire les sorcières c’est ma spécialité ! Puis on est parti chercher la sorcière ! Elle nous a indiqué un chemin pour qu’on puisse trouver… LA COUPE MAGIQUE ! »

Il brandit la coupe de sa main libre, puis, fier de son petit effet, il poursuivit.

« On est donc allé dans une maison bizarre où on m’a fait passer plein de tests et je me suis fait masser par une jolie lutine qui m’a donné…. LA COUPE MAGIQUE ! Et puis après on est arrivé ici, j’ai rencontré le monsieur Courage qui est bien marrant et Opaline est partie chercher mes récompenses puis j’ai vu une très jolie ange ! »

Il fit une petite révérence puis continua son festin.

« Vous savez quand est-ce qu’Opaline elle revient ? »

A peine Iris l'eut-elle invité à se joindre à table en leur compagnie, que le petit lutin se pressa d'accepter cette proposition. Cette attitude fit paraître sur son visage un doux sourire amusé. Elle n'avait guère l'habitude de voir un être changer si rapidement de comportement. Heureuse de savoir de que ce dernier se considérait comme au paradis, elle prit place à ses cotés, toujours en lui manifestement une grande sympathie. Contrairement à Lothundien, Iris se contenta d’un verre d’eau, estimant que le lutin mangeait suffisamment pour deux.

Lothi, qui se remémora la demande d’Iris, commença à lui conter son histoire. Un petit rire, légèrement caché par sa main, sortit de la bouche de la jeune femme lorsque ce dernier entreprît de faire l’imitation d’Opaline. Puis vint l’instant où il lui montra la Coupe d’Or. Iris se mit à sourire paisiblement. Si cet objet divin se trouvait dans leur demeure, ils n’avaient pas à craindre que le petit lutin ne subisse la fureur du camp adverse.
Lothundien termina son histoire avec son arrivée à la demeure céleste et avec sa rencontre avec Garth et elle-même, en la qualifiant de « très jolie ange ». Iris, flattée de ce compliment remercia chaleureusement Lothi. Ce dernier en vint à la questionner, à la fin, sur le temps que mettrait Opaline pour revenir.

« Je ne sais pas. »

Elle tourna son regard en direction de Garth.

« Je suppose qu’elle a voulu aller voir Malory. »

Ses yeux se dirigèrent ensuite vers Lothundien.

« Je suis sure qu’elle reviendra rapidement. En attendant, si tu nous parlais de toi, de ton enfance, de ce que tu aime, ce que tu compte faire avec tes récompenses. »

Une fois à l'abri de la présence de Garth, et de ses remarques mal venues à son égard, Opaline se rendit au troisième étage de sa demeure. C'est ici que se situent les salles les plus intéressantes : la bibliothèque, renfermant les ouvrages les plus anciens de ce monde, et dans lesquels se trouvent certains secrets bien gardés, les laboratoires, ainsi que les pièces renfermant des objets magiques et précieux. Cet étage, bien entendu, étaient réservé aux seuls membres de la famille et à leurs proches.

La Prudence s'apprêtait à entrer dans la salle renfermant les objets, lorsqu'il lui paru entendre du bruit venant du laboratoire.

*Ce doit être Malory. Je me demande comment il prend le retour de Garth parmi nous. Je devrais peut-être aller le voir. *

La jeune femme referma la porte de la salle aux objets précieux, et se dirigea vers celle du laboratoire, qu'elle ouvrit.

" Malory ? Tu es là ? "

Lothi fut fier de voir que son imitation d’Opaline avait eu autant de succès auprès d’Iris et pendant qu’elle lui parlait pour lui poser moult questions, il suçotait tranquillement sa cuisse de poulet.

« Malory ? C’est marrant comme nom ça ! Je me demande à quoi il ressemble ! J’espère qu’il est original, comme vous ! »

Comme l’avait suggéré Iris, le lutin entreprit de relater à ses deux interlocuteurs toute sa vie ainsi que ses projets futurs. Il était heureux que tant d’attention soit portée sur lui depuis qu’il était dans cette splendide maison.

« Hé bien si j’essaie de me rappeler le plus loin possible c’était quand j’étais dans le village des lutins… Oui, ça y’est je me rappelle de tout. Il y avait pleins d’autres lutins comme moi et on s’habillait avec des feuilles et j’ai appris à faire des tours de magie mais je suis mauvais alors ça me sert juste à faire bouger mes cheveux pour faire joli ou bien à courir un peu plus vite pour pas me faire manger…. Puis après y’a eu des grandes flammes qui ont tout brûlé, c’était très beau. Papa, maman et tout le reste de la famille étaient dans les maisons alors ils sont morts et ils sont devenus des petits tas de cendre mais moi j’étais à la rivière en train d’essayer d’attraper un canard, quand j’ai commencé à voir les flammes j’ai vite couru pour y aller parce que comme c’était la panique je voulais voler quelques objets brillants au passage mais j’ai pas pu, tout à brûlé ! »

Les oreilles de Lothundien se baissèrent, il semblait triste, non pas pour ses parents mais pour tous les objets perdus lors de l’incendie. Les gens qui ne connaissaient pas Lothundien aurait pu penser qu’il était cruel en l’entendant mais en réalité cela était du au fait qu’il n’avait pas de conception du bien et du mal…

« Et après je suis parti et j’ai rencontré un humain, le tout premier. Il m’a amené dans sa maison et j’ai vu toute sa famille mais au bout d’un moment je suis parti parce que sa maison était toute pourrie et qu’elle sentait le crotin comme les cheveux d’Opaline maintenant. Et j’ai marché sur des routes au hasard puis j’ai vu des maisons humaines toutes cassées et j’étais fatigué alors je me suis assis sur un caillou et j’ai voulu manger une pomme et…. Ah ! Mais la suite vous la connaissez, c’est vrai ! »

Il se racla la gorge et reprit sa respiration, heureux d’attirer tous les regards, il voulait en profiter…

« Avec les objets je deviendrais très fort, le lézard me protègera, la flûte elle pourra me bercer, avec le sac j’aurais plus jamais faim et je me rappelle plus trop des autres objets mais Opaline, elle, a pas du oublier ! Mais dès que j’aurais ces objets j’irais voir les méchants dans leur pays pour voir comment ils vivent et comment ils sont. Où peut être qu’Opaline m’enverra en quête, ou alors j’irais voir Lila dans l’hôtel de fous. L’hôtel des fous c’est un endroit très marrant, je vous conseille d’y aller ! Enfin je sais pas trop, je verrais… »

Lothundien semblait surpris du prénom de Malory, tout en faisant part de son espérance à ce qu'il soit aussi " original " qu'eux. Emplie d'un sentiment de douceur, Iris se mit à sourire.

" Malory est quelqu'un de vraiment bien. Il a connu un passé tragique, c'est pour cette raison que nous sommes heureux de pouvoir lui venir en aide à chaque fois que nous le pouvons. Et Garth se trouve être vraiment attentionné envers lui. "

Elle tourna son regard vers son frère.

" Je suis sure qu'il t'en est réellement reconnaissant. "

Iris avait la particularité de vouloir voir le bien de partout, et, pour elle, il ne faisait aucun doute que le monde possédait une gentillesse, même chez le " Mal ", celle-ci était simplement dissimulée.

Puis vint le long moment où Lothi conta sa propre histoire. Une vague de tristesse envahie l'âme d'Iris alors que ce dernier lui raconta la mort de ses parents.

* Le pauvre, il était tellement choqué qu'il n'a pu se rattacher qu'à l'amour qu'il accorde aux objets pour se soutenir. *

Puis il expliqua l'usage futur qu'il ferait de ses récompenses, en enchaînant sur le fait qu'il désirait se rendre sur les terres obscures pour voir les " méchants ". Iris esquissa une moue un peu gênée. Même si Lothi ne leur désirait aucun mal, elle savait que son accueil en ces terres ne serait pas aussi chaleureux qu'ici.

" Mais tu sais, tu n'as peut-être pas besoin d'aller les voir. Il y a encore beaucoup de choses merveilleuses à découvrire avant cela. Ne serais-tu pas tenter de découvrir l'île aux illusions ? C'est endroit mystérieux très intéressant. Ou l'île désertique ? Il y a de beaux bâtiments là-bas et les gens aiment bien l'or. Et pourquoi pas l'île aquatique ? Il y a plein de dauphins, et c'est un lieu très amusant pour ceux qui aiment l'eau. "

Iris espérait pouvoir lui faire changer d'avis. Mais il semblait que Lothi avait déjà d’autres plans en tête.

« Oui je pense que retourner à l’hôtel des fous est une meilleure idée. »

Les alambics bouillaient, les contenus des Becher changeaient tour à tour de couleur et les tubes réfrigérant distillaient des substances qui s’évaporaient de façon éphémère, Malory taillait des pierres précieuses, suivant les inscriptions cabalistiques qui illustraient les manuscrits.

Plongé dans ses expériences, Malory entendit une voie bien familière qui le ramena à la réalité.

« Opaline ? Tu es de retour ! » S’écria-t-il.

Malory se leva de sa chaise en bois, il se dirigea d’un pas tremblant vers Opaline, puis d’un air triste il lui avoua :
« Opaline, sais tu… sais-tu qui est de retour ? Garth.»

Alors que Malory énonçait le nom de Garth, il se mit la main sur les yeux comme si ce geste lui cachait la triste vérité.

Mais trop crispé pour rester sans rien dire, il commença à conter ses retrouvailles avec Garth.

Le récit était parsemé de protestation qu’il confiait à Opaline son amie et confidente.
« Te rends-tu compte ? Il ne me demande même pas si je vais bien, après m’avoir accidentellement tuer! Il se préoccupe plutôt de son miroir ! »

Le récit fut court et Malory revint à son état normal. Dès qu’il était question de Garth le jeune homme s’emportait facilement. Il s’intéressa maintenant à Opaline.

« Mais toi Opaline, n’étais-tu pas en quête ? »

Garth était légèrement jaloux du favoritisme que portait le lutin envers Iris.

Son humeur devint plutôt grognonne.
* Marrant…Moi marrant …Seulement marrant… Oui, ça fera une caractéristique à ajouter. *

Finalement Garth s’assit à la table et commença manger accompagné par lothi qui littéralement dévorait les mets.
Ayant été élevé dans de respectables conditions, Garth ne parlait PAS la bouche pleine. Mais hélas pour nous il mangeait peu…
Et ce qui devait arriver arriva. Garth prit la parole.

« Comme je te l’avais précisé, il nous faut le plus promptement nous entretenir sur mon réveil ! »

Garth fit mima le souci que lui provoquait tous ces évènements.
« Il m’inquiète que tout ceci soit si soudain. »

Il déclara d’une voix forte :
« Nous devons nous réunir, nous organiser et agir. »

Après quoi il ajouta
« Mais avant tout nous devons nous attribuer des couleurs ! Couleurs qui nous correspondront. Celles qui marqueront notre persévérance, celles qui illimiteront notre détermination ! »

Garth se leva de son siège et d’un large geste de son doigt il désigna tous ceux qui étaient présent dans cette salle.
« Oui Tous nous devons choisir une couleur ! Toi Iris, même toi petite créature et évidemment moi-même. »

La Prudence entra dans la pièce, tout en observant les différents instruments et expériences mises en œuvre. Son regard tourna brusquement en direction de Malory qui venait tout juste de l'appeler.

" Malory ! Comment ça va ? "

Ce dernier fit remarquer que Garth, Le courage, était de retour. Opaline laissa échapper un long soupir. Un voile de tristesse et de désespoir tomba sur son visage.

« Je sais. Je l’ai entrevu en bas, juste le temps qu’il me fasse remarquer que j’ai grossi. »

A peine eut-il prononcé le nom de « Garth » qu’il plaça ses mains devant ses yeux. D’un air compatissant, la Prudence déposa une main amicale sur l’épaule du jeune homme.

« Allons, ais un peu de patience. Le connaissant il voudra bientôt passer des heures à se regarder dans son miroir, et puis il ne faut pas oublier Iris. Elle nous est d’un grand secours dans ces cas-là, c’est la seule qui est en mesure d’écouter Garth et d’avoir, ce que l’on pourrait appeler, « une conversation » avec lui. »

Malory évoqua par la suite ses propres retrouvailles avec le Courage. Une vague de sympathie et de compassion envahie la Prudence à cet instant. Elle, elle n’avait du supporter que de vagues injures à l’encontre de son poids, mais le pauvre jeune homme, lui, avait du subir une nouvelle mort, par la faute de la maladresse du Courage, sans compter du fait que ce dernier avait porté plus d’importance au miroir qu’à son « serviteur ».

« Oh Malory, je suis vraiment navrée. »

Le jeune homme semblait vouloir dévier le sujet de la conversation et évoqua la quête d’Opaline.

« Oui, mais comme tu peux le constater je suis revenue. Et je commence à me demander si je n’aurais pas mieux fait d’y rester. »

Elle raconta par la suite le déroulement de cette quête.

« Malory, la coupe d’or se trouve entre nos mains à présent, enfin entre celle de Lothundien actuellement, mais il nous la remettra dès que je lui aurais offert ses récompenses. Elle te permettra certainement de trouver un moyen pour … pour avoir plus d’informations sur tes recherches. Mais… il y a toutefois un problème. La coupe d’or ne donne jamais clairement de réponse. Il faut que ce soit à toi d’interpréter les signes qu’elle te transmet. »

Après qu’Iris eut fini de faire un petit exposé sur les différentes îles, le lutin se mit à réfléchir quelques instants.

« J’ai pas très envie de retourner dans l’hôtel des fous maintenant que je le connais. C’était marrant une fois mais je risque de trouver ça répétitif à la longue. Et tu dis qu’il y a de beaux bâtiments et des gens qui aiment bien l’or dans l’île désertique ? S’ils aiment l’or ça veut dire que pour eux c’est précieux, or ce qui est précieux est rare. Donc il n’y a pas beaucoup d’or là bas. Ca ne m’intéresse pas tellement. En plus une île désertique où il y a du monde c’est comme un nain unijambiste qui joue du pipeau en jonglant ! »

Lothi sourit, apparemment il trouvait sa comparaison très drôle bien qu’elle soit totalement inappropriée et sotte.

« Humour lutin, vous pouvez pas comprendre… Enfin, je pense que je vais aller voir les méchants, peut être qu’ils me donneront des quêtes marrantes eux aussi et puis au pire je courrais très vite pour m’enfuir s’ils veulent me manger ! »

Le lutin fut subitement interrompu par les interventions de Garth qui semblaient d’une plus haute importance. L’histoire des couleurs éveilla une attention toute particulière chez Lothundien.

« Moi je veux choisir d’abord ma couleur ! De toute façon pour la jolie ange c’est forcément le blanc, parce que le blanc c’est la couleur de la douceur, la beauté et la paix ! Moi je vais prendre le vert parce que c’est comme les feuilles de mon chapeau ! »

Lothundien jeta un regard dépité sur son chapeau de feuilles.

« Euh enfin, maintenant elles sont jaunes les feuilles mais bon… »

Enfin il poursuivit tout excité par l’idée de choisir les couleurs des autres.

« Et toi monsieur Courage ça sera le doré comme les dorures de ta robe parce que ça brille et que ça fait noble et aussi un peu arrogant ! Et Opaline elle prendra le bleu ciel comme ses yeux ! »

Après cette intervention hautement utile, le lutin englouti un biscuit, s'attendant à ce qu'on le félicite.

Alors qu’Opaline évoquait déjà les attitudes déplacées de Garth , Malory la rassura, bien qu’il sache qu’elle n’attachait depuis le temps que peu d’importance à ce genre de compliment.
« N’aie craintes Oplaline, ta taille n’est pas différente de celle d’il y a mille levés de soleil. »

Apres le récit de Malory Opaline lui confia sa compassion.
La sollicitude d’Opaline était pour lui source de réconfort. Même s’il se sentait seul, il se savait soutenu.
*C’est peut être grâce à elle que je n’ai pas sombré dans la folie…*

C’est après qu’Opaline lui apprit qu’Iris se trouvait avec Garth

Malory qui un bras accoudé sur sa table, reposa sa tête sur le dos de la main qui était accoudée. Puis souffla de soulagement.
« Si Iris est avec lui, il est effectivement plus supportable. »

Malory regarda Opaline avent de lui proposer de rejoindre la salle à manger.
« Ce ne serait pas correcte de laisser Iris supporter un fardeau si lourd à elle seul non ? »

Avant de sortir de son laboratoire, Malory recouvrit ses tables de travail de draps blanc. Sur une des tables, on devinait sous un drap blanc au relief accidenté et taché de sang, qu’il s’y trouvait les restes du miroir brisé. Malory le fixa un instant puis il marmonna quelques mots confus.
« …Hum…tout cela…deux, trois couches. Ça ira j’espère. »

Malory montra la sortie à Opaline pour qu’elle sorte la première et refermer derrière lui.
En suite Malory prit les devants et commença à se diriger vers la salle à manger.

Il avait gardé dans la poche une fiole de mercure qu’il voulait étudier dans un autre laboratoire. Il mit la clé de la porte dans cette même poche.

Un moment après qu’Opaline lui ait révéler que la coupe était ici, Malory sourit. Puis il commença à lui raconter ce qu’il attendait de la coupe.
« Je ne sais pas trop comment l’utiliser. Je sais parfaitement quoi lui demander, mais je ne suis pas sur de vouloir en connaître la réponse. La vérité peut blesser. »

A l’instant où il disait cela, il se prit les pieds dans un tapis qui faisait un pli. Il trébucha et dans sa chute les objets de sa poche s’envolèrent dans les airs.

Il réalisa très rapidement que la fiole était dans sa poche et quel danger elle pouvait représenter si elle venait à se briser.
Vautré parterre, il tenta de rattraper la fiole. Elle tomba juste dans ses mains. Apres quoi il soupira de soulagement.
* Quels soucis si elle s’était brisée, non seulement j’aurai du tout recommencer mais en plus des vapeurs toxiques se seraient évaporées… *
Il ouvrit rapidement ses mains pour voir si elle ne s’était pas fissurée.
« Mais …mais c’est la clé ! Mais où est la… »
Il se retourna se retourna rapidement sur le dos d’où il put voir sans réagir, la fiole qui avait voltigée plus haut que la clé, retomber droit sur lui.

Par réflexe il cria la bouche grande ouverte. Et c’est dans cette ouverture que fa fiole vint de déverser.

La fiole s’était entièrement vidée dans sa gorge. Malory toussa fortement à plusieurs reprises. Il devint malade à en mourir et en mourut. Mais il se releva quelques instants après que son cœur ce soit remis à battre.

Tout en se redressant Malory adopta une attitude assez fier comme si cela lui paraissait le plus commun du monde de mourir de la sorte.

Bien qu’Opaline se préoccupait peu de son apparence, car pour elle ce genre de soucis renvoyaient à l’envie de séduire, ce qui n’était pas son cas, elle fut tout de même toucher par les paroles du jeune homme.

« Merci Malory, c’est très aimable de ta part de dire cela. »

Elle lui adressa un sourire attentionné, tout en prononçant ces paroles.
Malory fut soulagé d’entendre qu’Iris se trouvait actuellement en présence de Garth, ce qui rendait sa compagnie plus supportable, cependant, il jugea nécessaire de ne pas la laisser porter « ce fardeau » seule, et proposa donc d’aller la rejoindre. Opaline acquiesça d’un vague mouvement de tête. Elle ne ressentait qu’une motivation modérée face à cela.

Le jeune alchimiste s’occupa de quelques affaires, puis sortit du laboratoire en compagnie de la Prudence. Tous abordèrent le sujet de la coupe d’or et Malory en vint à confier ses craintes face aux résultats qu’elle pouvait lui apporter. Opaline déposa une main amicale sur l’épaule du jeune homme.

« Ne t’inquiète pas. Quoi qu’il arrive nous serons toujours là pour te soutenir. Ne l’oublie jamais. »

Après tous ces siècles passés ensembles, La Prudence en était venue à considéré le jeune homme comme un véritable, et même bien plus que cela. Pour elle, il faisait partit de leur famille à présent.
A peine eut-elle prononcée ces paroles que Malory trébucha, et après tout une suite de péripéties, il rendit l’âme en avalant le contenu de sa fiole de mercure. Quelques secondes après cela, il revit à la vie. Opaline était restée pétrifiée. Elle avait certes l’habitude de voir le jeune homme, qui n’avait guère de chance, mourir plusieurs fois, elle n’arrivait jamais à si faire. Un soupir de soulagement sortit de sa bouche lorsqu’il se redressa.

« Oh Malory ! Il faudrait vraiment que je t’enseigne la prudence. Je ne m’y ferais jamais à tout cela. »

Elle serra le jeune homme dans ses bras, soulagée de constater qu’il n’arrivait rien.
Puis elle se dirigea vers la salle où étaient enfermés les objets magiques.

« J’en ais pour une seconde. Je dois apporter les récompenses de Lothi. »

Elle entra dans la pièce et récupéra le sac, le lézard, la flûte et les bottes de sept lieues. Puis elle emprunta les escaliers et gagna la salle à manger, où se trouvait Lothundien, Garth et Iris en pleine discussion. Lorsqu’elle entra, elle entendit parler de « couleurs ». Elle tourna son regard vers Iris, et lui demanda des explications. La Charité lui expliqua que Garth avait eu une idée peu commune et proposait d’attribuer à chacun une couleur.
La Prudence déposa les récompenses de Lothi sur la table, et se tourna vers son frère.

« Garth, ça fait à peine vingt minutes que tu es là et tu commence déjà à dire n’importe quoi ! Alors arrête de quichotter ! »

Iris tourna son doux regard étonné en direction de sa sœur.

« Mais Opaline, c’est une idée très originale. En plus Lothi a proposé que l’on t’attribue le bleu ciel. C’est bien non ? »

La Prudence se mit à réfléchir.

« Oui c’est pas mal. Mais j’aime bien le rouge aussi.
-Mais le rouge irait mieux à Aryagalatis, tu ne trouve pas ?
- Mais je pensais que l’on pouvait choisir que l’on veut. »

Iris se mit à sourire.

« Oui, c’est comme tu veux. Et toi Malory, tu veux être quelle couleur ? »

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