Entrée dans la taverne

La porte de la taverne s'ouvrit et Brume s'y engouffra. Ses narines furent attaquées par diverses senteurs tel que l'alcool, le tabac et encore la sueur des corps. Brume eut un haut le coeur en voyant un homme qui avait visiblement un peu trop bu, rendre tout son dîner dans le décoleté d'une jeune femme de charme qui séduisait un capitaine.
Des hurlements retentissaient ainsi que des bruits de bagares couverts par la musique d'un groupe de musicien jouant les chansons pirates traditionnelles de l'île.

La jeune femme et son loup passèrent inaperçus, trouvant une petite table dans un coin à côté d'un groupe de pirates jouant aux cartes.
Ils se trouvaient être au nombre de trois, un blond, un brun ainsi qu'un roux dont la longue barbe allait se nicher dans sa chemise blanche. Un bouteille de rhum en main et un fichu sur la tête, des rires rauques s'échappaient de leur bouche entre deux gorgées.
Brume aimait bien ces ambiances de barbares et surtout l'atmosphère qu'il y avait sur les bateaux. Bien sûr parfois il y avait de terribles famines et le scorbut faisait rage... La nourriture était infecte et la vie rude mais quelle joie de passer à l'abordage et de récolter le butin...
Brume n'avait vécu que quelques semaines en compagnie de pirates mais elle en gardait un exellent souvenir. Elle était prête à recommencer l'expérience!

La jeune femme, gardant sa cape de velour et sa capuche sur ses très longs cheveux blonds, regarda de tous côtés voir si un serveur se présentait à elle, au pire elle crirait qu'elle voulait à boire.

Dès que la jeune femme, nouvelle cliente, trouva une place et s’y installa, on put entendre le beuglement d’un imposant homme signifier à l’une des serveuses qu’il y avait une cliente qui attendait.

« Maria ! Bouges tes fesses et va servir la dame !
- c’est pas la peine de crier comme ça, chuis pas aveugle et si tu continue c’est sourde que je risque d’être »

La dénommée Maria se dirigea vers Brume alors que le parton de l’établissement continuait à lui crier dessus.
Maria était une jeune femme brune, à la chevelure qui semblait flotter dans les airs quand elle marchait. Ses yeux bruns semblaient aimables alors que l’expression que son visage adoptait était plus sévère.
Dès qu’elle arriva devant Brume, elle lui adressa, néanmoins, la parole aimablement.

« Bonjour, que désirez vous ? Un normal ou un extra ? »

Dans le langage de cette taverne, « normal » signifiait que tu venais pour boire, manger, ou jouer, et un « extra » signifiait que c’était une affaire plus obscure qui t’avait amené dans ces lieux et c’est de renseignements dont tu avais besoin.
Alors que maria attendait la réponse de Brume, un jeune homme, à l’allure romanesque vint vers elle.



Après avoir déposé deux bises amicales sur chacune de ses joues, il lui demanda si elle n’avait pas vu « John », la réponse négative de la serveuse le déçu, mais son regard sembla s’intrigué en apercevant brume. Il répondit simplement qu’il allait l’attendre. La taverne était pleine et le nombre de place restreinte.
Le jeune homme s’adressa à Brume.

« Bonjour, me permes tu de prendre place à tes cotés ?

Sans vraiment attendre la réponse de Brume, il prit place près d’elle. Puis il passa sa commande en demandant un tord-boyaux.
Après cela il se tourna vers la jeune femme qui partageait sa table.

« Je me nomme William. Et toi ? »

Brume regardait l'agitation ambiante lorsque soudain elle s'aperçut qu'une serveuse lui parlait, lui demandant ce qu'elle désirait prendre. Finstern a ses côtés, releva la tête et mordilla la main gauche de Brume signifiant qu'il avait faim elle répondit alors à la dénommée Maria:

"Bonjour... Un "normal" je désirerai un peu de rhum ainsi qu'une pièce de viande rouge cru est-ce possible?

Soudain un jeune pirate blond aux yeux bleus s'adressa à la serveuse et le mot "John" fit plisser les yeux sombres de Brume. Ainsi donc le vieillard avait raison. La frégate, Marine Monster, avait un capitaine appelé John et visiblement connu de tous.
Le pirate s'adressa ensuite à elle, la tutoyant comme si ils se connaissaient depuis des années. Elle n'eut même pas le temps de répondre qu'il était déjà assis à ses côtés. Finstern frémit mais Brume le calma...

"Vous êtes bien assuré pour tutoyer les dames sans les connaître... William..."

Brume plongea son regard dans celui du jeune homme comme pour sonder son âme et lire des ses moindres pensées puis ajouta de son air mystérieux habituel:

"Mon nom est Brume..."

Brume, songea qu'elle pourrait avoir des informations de la part de ce jeune homme sur le navire qui était amarré dans le port. Elle décida donc d'aller droit au but.

"Vous avez l'air de connaître le capitaine du Marine Monster. Pouvez-vous me dire en quoi est-il si connu ce "John"?"

Maria acquiesça à la demande formulée par Brume. Voyant que William s’était assis aux cotés de Brume, la jeune femme eut bien envie de se joindre à eux. Elle due se contenter d’adresser un sourire amusé et qui en disait long, à Brume et de partir chercher la commande.

William regarda d’un air intrigué le loup, qui était sans l’ombre d’un doute l’animal de compagnie de la jeune femme. Sa maîtresse lui adressa la parole, suite à son tutoiement.

« Et toi tu es tout aussi assurée pour appeler un pirate par son prénom. »

William se mit à sourire, amusé par la situation.

« Ici tout le monde se tutoie ! On est pas dans un café mondain, on est dans une taverne qui est aussi le plus grand bordel de cette planète. Pas de cérémonial entre nous ! »

La jeune femme finit par lui annoncer son prénom.

« Et bien bienvenu dans le monde des pirates Brume ! »

Maria arriva à cet instant, et déposa sur la table les commandes des deux jeunes gens et plaça l’écuelle avec le morceau de viande au loup, tout en lui signalant qu’il n’avait pas intérêt à lui manger la main puisqu’elle lui apportait à manger.
Après cela elle partit vers d’autres clients.

Brume lui parla par la suite du « John » qu’il recherchait.

« Oui, John est très connu ici. Cela fait pas moins de 20 ans qu’il est pirate. Il a traversé ce monde dans tous les sens qui existent ! Il est insaisissable. Il a fait sa réputation en acquérant une carte aux jeux. Il est parvenu à chopper un sacré magot. Dès que ça c’est sut, il a eut une quantité pas possible de pirates à ses trousses, pour lui faucher son trésor. Mais il les a tous envoyé se faire bouffer par les monstres marins et il a récupéré tous ce qu’ils possédaient ! Jamais personne n’a réussi à le prendre de vitesse. Il s’est fait une réputation de terreur de l’océan, en torturant à tord et à travers pour un rien. Certains même disent qu’il est à moitié démon, mais je n’en crois rien. Ça fait 5 ans que je suis au même bord que lui, et jamais le capitaine ne m’a parut aussi… « démoniaque».

William porta son verre à ses lèvres et en but une large gorgée. Son regard resta posé sur Brume, l’œil curieux et méfiant.

« Pourquoi tu veux savoir ça ? »

Brume ne dit rien pendant que William déclamait ses phrases aussi assurément qu'un orateur sur un forum dans l'antiquité. Elle caressa la tête de Finstern qui dévorait sans bruit son dîner amplement mérité.
Les mains de Brume se refermaient sur son verre de rhum, ses doigts jouant avec la surface du verre... Puis elle porta la boisson à ses lèvres et puis d'une traite le liquide qui lui enflamma la gorge.

"Un prénom est fait pour être utilisé et je n'ai nullement peur des pirates... Surtout pas de toi..."

Brume eut un rictus lorsque William lui dit un "bienvenue" dans le monde pirates. Elle le connaissait ce monde là, certes, elle ne l'avait pas rencontré depuis plusieurs années mais elle retrouverait vite ses marques.

"Ce monde ne m'est pas si inconnu que tu ne le crois..."

Elle écouta ensuite avec attention le discours de William sur le capitaine du Marine Monster. Les informations étaient très interessantes et permises à Brume de mieux situer poruquoi cet homme avait une telle réputation.

"Simple curiosité..."

Brume se resservit un verre de rhum et le but d'une gorgée. L'alcool n'avait jamais eu d'effet sur elle sauf à très très fortes doses et comme la jeune femme n'avait pas particulièrement d'attirancespour l'alcool plus qu'une autre personne, elle ne se souvenait pas avoir été saoule une fois dans sa vie.

"Et toi depuis combien de temps es-tu dans la piraterie?"

Soudain, son estomac se tordit à l'intérieur d'elle-même alors Brume rappela Maria pour prendre quelque chose à manger histoire de calmer la faim qui la tenaillait depuis plusieurs jours déjà pour cause de manque de temps et non d'argent.
Son attention se porta ensuite sur les lanternes qui donnait un bel ambiance à la taverne, une lumière tamisé et rassurante, si on oubliait les gens qui y trainait...

"Cela te plaît-il?
As-tu déjà trouvé un... trésor?"

Brume offrit un mystérieux sourire enjoué à William, chose rare pour cette aventurière qui ne souriait guère.

Cette conversation sur le tutoiement et les prénoms commençait à amuser William. Il se mit à sourire comme un enfant.

« Mais ordinairement lorsque l’on appelle une personne par son prénom on s’attend à ce qu’on la tutoie de même. C’est de règle générale ! »

William, trop occupé à déguster son tord boyau entendit à peine les paroles de Brumes, concernant son entrée déjà faite dans le monde de la piraterie, légèrement couvertes pour les cris de joie et de colère des clients de la taverne.
La conversation se dirigea aussitôt vers les exploits du Capitaine du Marine Monster.

« La simple curiosité…. On ne s’intéresse jamais au capitaine que par simple curiosité. Ça cache quelque chose. »

William la regarda d’un air méfiant. Puis se mit soudainement à rire.
Brume le questionna sur le temps qu’il avait déjà passé aux cotés des pirates.

« Cela doit faire 5 ans. Mais faut dire que je n’ais pas eut le temps de voir grand chose. J’y suis entré par ce que mon frère faisait partie de la flotte secondaire du Capitaine. C’est lui qui m’a embarqué les dedans. »

Brume fit appel à Maria qui vint une fois qu’elle eut parvenu à se débarrasser d’un client trop encombrant qui était entrain de la peloter. La serveuse vint vers eux en riant de la situation.

« Alors qu’est ce que je peux servir d’autre ? »

Maria prit la commande de Brume, puis William demanda une bouteille de son tord-boyaux favori. Maria partit une fois les commandes prises.
La conversation continua.

« Bien sur que ça me plait ! C’est une vraie vie d’aventure et de liberté. Mettre en péril sa vie à chaque combat te permet d’apprécié encore plus ces instants de liberté, de joie et de jeux ! »

Brume lui demanda s’il avait déjà trouvé un trésor. L’air méfiant du jeune homme repris place sur son visage.

« Alors c’est pour ça ! ! C’est pour ça que tu t’intéresse au Capitaine ! C’est pour les trésors ! Tu as l’intention de quoi au juste ? De t’engager à ses cotés, ou de tenter de lui prendre son magot ? »

Le sourire si mystérieux de Brume ne sut comment le faire réagir.

Alors que Maria revenait avec son plateau, apportant les deux commandes aux deux jeunes gens, elle fut surprise de se faire enlever son instrument de travail. Elle resta muette de stupeur, s’apercevant que la femme commençait à exécuter son travail, et d’une façon peu conventionnelle pour William. Ne sachant comment réagir, Maria s’éclipsa vers d’autres clients qui commençaient à crier soif.

William, qui n’avait pas reconnu Gwenda au premier abord, fut surpris de constater que la serveuse vidait sa commande sur la tête. Il s’apprêtait à lui signaler qu’elle ne faisait pas son travail conventionnellement et que cette maladresse allait lui coûter cher. Lorsqu’il leva les yeux, il eut la surprise de sa vie. Ce n’était point Maria qui lui avait causé ce problème, mais Gwenda. Celle-ci lui adressa la parole, et de peur William fit un bond hors de sa chaise, la plaça entre eux, tel un bouclier de protection. Sans pouvoir l’empêcher, un cri sortit de sa bouche. Le jeune homme commença à attirer les regards dans leur direction. Cependant, tout ceci lui était bien égal, car devant lui se tenait une femme à laquelle il n’aurait jamais souhaité se frotter.
Le jeune homme commença à effectuer une série de grimace, entre lesquelles il arriva à placer quelques mots.

« Mais.. qu’est ce… qu’est ce que tu fais ici ? »

(Désolée pour le retard :s )
Brume parlait avec William lorsque soudain il crut qu'elle s'interessait au trésor de John. La jeune femme fut prise d'un fou rire car le jeune homme se trompait complètement sur les intentions de Brume... Que ferait-elle d'un trésor? Vraiment cela était comique!
Elle n'avait nul besoin d'or et de pierrerie, l'argent l'importait peu et les bijoux elle n'en portait pas beaucoup et ils n'avaient que des valeurs sentimentales pour la plus part.
Soudain deux femmes entrèrent et l'une d'elle, visiblement une ancienne conquête du pirate, arrivèrent près d'eux.
Brume écarquilla les yeux regardant la boisson dégouliner le long des cheveux blonds de William. Elle esquissa un sourire, retint un rire puis continua à déguster son plat en silence, jetant un oeil amusé au couple qui se disputait.

A ses côtés, Finstern déchiquetait sa part de viande crue à pleines dents du sang dégoulinant de sa bouche. La main de Brume caressa la tête de son ami puis celle-ci s'aperçut que la femme en compagnie de Gwenda s'était assise à ses côtés.

Brume avala ce qui restait de son verre de rhum, repoussant son assiette délicatement vers le milieu de la table. Elle ne regarda pas Una, écoutant ses paroles puis elle tourna la tête vers elle, ses yeux profonds ancrés dans les siens.

"Je m'apelle Brume... Enchantée..."

Elle détourna le regard vers le fond de la taverne, écoutant à demi la dispute des deux amis. William avait l'air d'un imbécile pur ce qui fit sourire Brume une deuxieme fois.
Brume prit le temps de détailler Una avant d'appeler Maria qui servait un autre client au loin.

"Je souhaiterai un autre verre de rhum s'il vous plaît et un autre morceau de viande pour mon ami. Finstern est un vrai ventre à pattes."

Brume rit devant le grognemant de Finstern qui s'était relevé et qui avait mit sa tête sous le bras de son amie. Elle lui embrassa le front.

"Qui êtes-vous?" demanda-t-elle poliement à Una.

(court désolée)

William observait le visage de son ancienne relation. Celle-ci ne semblait posséder aucune réaction, ce qui fit frémir le jeune homme. Les personnes sans émotion étaient pour lui incontestablement les plus dangereuses.
Gwenda lui expliqua sa raison de sa venue. Un soupir sortit de la bouche du jeune homme. Il s’apprêta à lui expliquer les raisons de son choix, lorsqu’elle se mit à l’insulter. Ce geste le laissa perplexe lors d’un instant.

« Tu te trompe, je ne suis ni l’un ni l’autre ! »

Protester ne semblait pas être la situation la plus appropriée. La jeune femme avait déjà sortit son arme et l’avait plaqué contre son ventre. William se mit à retenir sa respiration, geste machinal lors de ces situations.
Le jeune homme estima que son ancienne relation venait de perdre la tête et que dans ces cas là il valait mieux tenter de la raisonner plutôt que de la combattre, ce qui aurait été un véritable geste suicidaire étant donné sa nature.

« Ecoute Gwenda, ce n’est pas la peine d’en arriver là. Discutons calmement comme des adultes. Il serait stupide de faire des gestes que l’on pourrait regretter. Pose-moi toutes les questions que tu souhaite, j’y répondrais volontiers, mais cesse de narguer cette arme sur mon ventre. »


Maria fut rappelé par Brume qui souhaitait passer une nouvelle commande. Elle revint donc vers leur table, un nouveau plateau en main, qu’elle tenait fermement ne désirant point se le faire prendre comme la dernière fois. Elle prit la commande de Brume et se tourna vers Una afin de savoir si elle désirait, elle aussi, quelque chose. Una passa la même commande que Brume, sans la viande froide.
Son travail terminé, elle partit et revint quelques minutes plus tard afin de déposer le tout sur la table, et partit aussitôt.

Brume sentait sur elle le regard insistant de la jeune femme prénommée Una, ce qui la gênait quelque peu bien qu'elle n'en montrait rien.Sa réponse au fait qu'elle semblait "enchantée" se trouvait être bien inutile, rien qu'un regard vers elle et on l'aurait comprise. Les yeux pétillants, une attitude charmeuse...
Lorsqu'Una précisa que son péché se nommait Luxure, Brume sourit. En effet, cet ajout ne faisait que renforcer l'impression de la jeune femme. Tout s'expliquait donc.

Brume détourna la tête vers Gwenda. Gourmandise... Ce péché qualifiait bien, à première vue, la jeune femme. A croquée pour els hommes, quelque chose d'... alimentaire émanait de son corps. Ses joues juste rosées, sa bouche tel un pomme vermeille, son teint tel de la crème.

Brume fit un petit signe de tête traduisant un "enchantée" silencieux par politesse puis glissa ses doigts jusqu'à sa capuche, qu'elle rabaissa sur ses épaules, libérant aux yeux de tous sa splendide chevelure blonde. C'est alors qu'Una se colla un peu plus à elle...

"Ce que je fais ici... Et bien je prends un verre en observant le monde des pirates. mon ancien monde... Et vous? Vous accompagnez juste votre soeur pour qu'elle se querelle avec ce jeune homme ou pour autre chose?"

Un soupire de soulagement se laissa glisser hors de la bouche du jeune William. Si celui-ci avait put prévoir que son besoin de piraterie l’aurait mené si loin jamais il n’aurait commis de pareil erreur. Il se demanda tout de même lors d’un instant si l’audace que ce monde lui avait transmise ne lui aurait pas monté à la tête et que c’est celle-là même qui l’aurait poussé à réagir de cette façon, en toute connaissance de cause.
Gwenda lui fit la morale. William prit assez mal la situation.

« Vice ! Et c’est toi, la Gourmandise, qui me fais la morale ! »

Son audace avait encore parlé pour lui. Il se tut aussitôt, estimant qu’il était préférable de ne pont trop insister devant une femme qui possédait une arme alors que lui en était dépourvu.

Gwenda fit signe à maria et passa commande du plus important tonneau de la taverne. Maria resta interdite quelques instants. Puis, comprenant dans quelle situation se trouvait William, elle ne put s’empêcher d’estimer qu’une correction ne lui ferait pas de mal. Il avait déjà à plusieurs reprises mécontenté certaines de ses relations féminines sans qu’il ne reçu d’elles quelques blâmes. Aussi fit elle appel au propriétaire de la taverne pour qu’il apporta la lourde commande à la table. Celui-ci s’exécuta aussitôt.

« Amusez vous bien les p’tiaux, mais faite pas de conneries ! Sinon je vous virais d’ici à coups de pieds au cul, c’est moi qui vous l’dit. »

L’homme s’éloigna en riant, suivit de la serveuse.

William observa le tonneau.

« Qu’est ce que tu t’imagine là ? »

Le jeune homme avait dans l’idée de tenter de gagner le plus de temps possible afin que le reste de l’équipage de son navire fasse irruption et le sorte de ce mauvais pas.

Brume regarda avec étonnement Una se prélasser sur la table entre les verres et les assiettes sales. Au fond d'elle-même la jeune femme soupira, trouvant les manières d'Una bien peu élégantes et profondément ininteressantes.
D'un seul regard qu'elle adressa à Finstern qui avait terminé son repas et dont la truffe baignait dans le sang, ils se comprirent et le loup se releva sans un bruit.
Lorsque la luxure lui posa sa première question de vieux souvenirs envahirent son esprit. Un bateau... Black Tears... et son capitaine Christophe... Un marin brun aux yeux verts, tombé sous le charme de Brume qui n'était pas restée non plus si indifférente. Brume n'avait jamais vraiment compris pourquoi les pirates appelaient toujours leur navire d'un nom anglophone!
Soudain, une sensation prit possession de son corps, un frisson parcourant sa colonne vertébrale, inmaîtrisable.
Au plus profond d'elle-même son coeur se mit à battre plus vite, dans sa tête un visage, un souvenir...
Sa mémoire lui rappelait une nuit où non par amour pur mais par attirance, ils avaient succombés tous deux dans la chambre du capitaine.
Les draps d'un blanc immaculé et les tentures de velour rouge, ce vin qui leur avait tourné la tête et puis le goût de sa bouche...

Brume revint à elle-même après plusieurs minutes d'absence. Pourquoi maintenant y avait-elle repensé? Cela n'avait jamais eu d'importance à ses yeux! Elle n'avait jamais aimé et n'aimerait sans doute jamais...
Ses yeux se posèrent sur Una qui attendait la réponse. Brume ne laissa rien paraître de son trouble et répondit froidement:

"Black Tears... capitaine Christophe il y a 10ans"

La jeune femme écouta distraitement les raisons de la venue de la luxure et de la gourmandise en ces lieux, devinant aisément les projets douteux de son interlocutrice.
Soudain elle sentit le long de sa poitrine le regard dévorant d'Una et ramena sa cape d'un élégant geste de main.

"L'amour et le sexe ne m'interesse pas et pour répondre à ta question... Non je n'ai personne..."

Une jeune fille entra dans la taverne en poussant lourdemment la porte.Elle afficahit un sourire large et avança parmi les hommes ivres malgrés les refards lourds de sous entendus et les sourires mals placés.

Milotiro trouve une table prés d'une fenetre et s'assoit tranquillement en posant un sac a bandouliere sur la table.Elle accueille alors la serveuse avec son eternel sourire et commande rapidement une biere avec une voix jeune et enjouée:

-"Bonjour...

-Bonjour!Une biere, une place pour mon cheval et une chambre avec un repas chaud pour ce soir!"

En attendant sa boisson, l'intruse regarde attentivement les lieux avec un bonheur grandissant.

*Ah que c'est bon la vie sans attaches...*

Un grognement sort alors du sac

*Merde!*

Milotiro sort un petit chiot du sac et commence à le caresser délicatement.

Après avoir servit l’imposant tonneau de rhum, avec l’aide de son patron, Maria aperçu une nouvelle cliente qui fit son entrée. La serveuse se dirigea vers elle, et, après l’avoir salué, lui demanda ce qu’elle souhaitait. Elle prit note de la commande et partit en direction du comptoir afin de prendre la bière.
Elle revint quelques minutes après et apporta la bière en question, ainsi qu’un petit verre contenant du rhum.
D’un sourire amusé par la situation, Maria indiqua un petit groupe de pirates au comptoir.

« Ils m’ont dit de vous dire qu’ils vous offraient ce verre de bon cœur ! »

Maria se mit à rire. Les pirates qu’elle avait indiqués à l’instant s’étaient retournés en direction de Milotiro et avaient levés leur verre à sa santé.
La serveuse s’arrêta de rire.

« Ils m’ont dit de vous dire aussi que si vous vous sentez trop seule vous pouvez toujours aller les voir. »

Maria retint un second rire de sortir de sa bouche. Se souvenant de la requête de la jeune fille, elle y répondit immédiatement.

« Je crains que vous ne rencontriez quelques problèmes pour le logement. Ça fait trois ans que nous arrêtons de loger les clients. Ça marchait trop mal. Mais si vous avez des soucis de ce coté-là vous pouvez toujours demander au groupe là bas de vous loger pour un soir, ou demander à quelqu’un d’autre. Désolé. »

Brume, toujours impassible, regarda la jeune femme qu'elle pouvait aisément mettre dans le même sac que toutes les filles de joie minables qu'elle avait croisé jusqu'ici, s'exclaffer seule aux réponses de Brume. Si cela la faisait rire... Tant mieux pour cette lapine...
Brume se leva de sa chaise, se dégageant légèrement de sa cape, dévoilant sa tenue, puis d'un geste de main, s'installa sur le table, les pieds sur une chaise, confortablement installée pour regarder le spectacle qui s'offrait à elle.
William avait l'air tout ce qu'il y avait de plus sot, les cheveux collés par le rhum et l'aspect mitteux.
A côté, Gwenda resplendissait de sa fureur et ses yeux pétillaient de vengeance!
A la phrase de celle-ci désignant Brume comme sa promise la jeune femme éclata d'un rire franc, ne pouvant s'empêcher de rajouter quelques mots.

"Excusez-moi, Gwenda, mais je n'en voudrai même pas comme esclave... alors être sa promise... Non merci! hahaha"

La guerrière aperçut Maria entre deux commandes et lui fit un signe de main, désignant son verre vide d'un air déçu, rajoutant à la fin un grand sourire lorsque celle-ci avait compris!
Au loin son regard se posa sur Milotiro, qui venait d'entrer et de s'installer près d'une fenêtre. Bizarrement celle-ci ne devait pas avoir l'habitude des tavernes pirates... Un coup d'oeil près du tonneau et son sac serait volé en un rien de temps.
Brume osa les épaules finalement.

"De toute façon dans ces terres, la magie régnant, rien n'est impossible à voler..."

Son attention revint sur le couple, Gwenda et William, attendant que celui-ci daigne ouvrir la bouche pour ingurgiter la boisson...

William se sentait totalement dépourvu d’espérance. Il ne cessait de regarder de droite et de gauche dans l’espoir de voir apparaître un ou plusieurs de ses compagnons afin qu’ils l’aident à se sortir de ce mauvais pas. Son regard se posa lors d’un instant sur Gwenda qui venait de percer le bouchon du tonneau. La remarque de la jeune femme sur sa virilité l’atteignit. Il ne fallait en aucun cas que son orgueil ne soit toucher de cette manière, surtout en publique. Toutefois un sourire amusé se glissa sur ses lèvres.

« Pourquoi me parles tu de Brume ? Serais tu jalouse ?»

Mais déjà Gwenda se trouvait sur la table, aux cotés de sa sœur qui riait de la situation, et clamait à qui voulait l’entendre, ou qui encore l’entendre car malgré l’heure plusieurs s’étaient déjà laissé bercer par l’alcool dans des rêves d’aventures, de trésors et de femmes, que lui, William, allait boire ce tonneau.
Le jeune homme espéra lors d’un court instant que personne ne tiendrait compte de ces propos, mais déjà des paris étaient lancés sur lui. Un soupir d’énervement face à la situation sortit de sa bouche.
Gwenda le pria dès lors de commencer son spectacle.
Le regard perdu dans la foule William tentait d’apercevoir un visage familier, mais personne à l’horizon ne semblait vouloir venir à son aide. Il se tourna donc en direction de Gwenda.

« Ce n’est pas par ce que je suis pirate que je ne possède aucune manière. Tu crois peut être que je vais boire comme ça sans verre. Aucune chance ! »


Maria aperçu du coin de l’œil Brume lui faisant signe du désespoir de son verre vide. N’ayant eu aucune réponse de Milotiro et ne souhaitant pas interrompre sa conversation ainsi, elle laissa son patron se charger de l’affaire.
Celui-là même arriva et déversa de l’alcool dans le verre de la guerrière jusqu’à le remplir totalement.
Lui même était fort amusé de la situation. Un rire gras sortit de son imposante bouche.

« Sacré William, faut toujours qu’il se donne en spectacle ! »