Arrivée dans les ruines

Opaline, lorsqu’elle entendit dire Lothundien dire qu’il possédait quelque chose de coupant se tourna vers lui et lui présenta son poignet, mais au lieu de cela, le lutin se jeta sur sa gorge et la mordit violemment, ce qui lui arracha un cri de douleur. Opaline eut un sursaut, et ne comprit pas pourquoi le lutin la mordait à cet endroit. Aussitôt elle le saisit par son vêtement. Craignant qu’il ne lâche pas sa prise de si tôt, elle utilisa sa magie afin d’apaiser les muscles de la mâchoire du lutin. Puis elle le mena devant son regard, en souriant, en le tenant toujours par le tissus qui recouvrait son dos.

« Idiot ! Comment veux tu que je passe ma tête par ce trou .. »

Elle indiqua le petit enfoncement dans la pierre qui servait à recueillir le sang.

« Il faut que tu me mordes au poignet, se sera plus simple pour moi de déverser mon sang comme ça. »

Elle déposa le lutin sur son avant-bras afin qu’il puisse faire une morsure suffisante pour que le sang coule.

« C’est malin, en plus d’avoir les fesses vertes je vais avoir le cou tout rouge maintenant. »

Opaline laissa un léger rire amusé sortir de sa bouche. Elle passa sa main libre sur sa blessure et celle-ci se cicatrisa instantanément.

La mâchoire de Lohundien se desserra et le lutin était alors un peu comme anesthésié. Il eut un peu de mal à la bouger correctement durant quelques secondes puis il se sentit attiré dans les airs. Opaline le tenait par le vêtement comme un petit sac de pommes de terre.

« Ouin… Opaline pas sacrifier Lothi… Lothi gentil ! »

Le lutin semblait paniqué, il se couvrait les yeux et en plus de cela il avait le goût immonde du sang dans la bouche. En entendant Opaline parler il compris que la jeune femme voulait donner son propre sang et ne comptait nullement le sacrifier. Il baissa les oreilles et afficha un air désolé.

« Oups, je crois que j’ai gaffé. J’espère qu’Opaline n’a pas eu trop mal ! »

Il vit la plaie se cicatriser mais ne manifesta pas d’étonnement, après tout une femme qui a gouverné le monde devait être capable de mieux encore. Il cracha par terre l’immonde liquide rouge qu’il avait ingurgité puis il prit à deux mains le bras de la jeune fille.

« Attention ! Gnap ! »

Soudain il mordit la grosse veine bleue du fin et délicat poignet d’Opaline, le sang se mit à couler à flots abondants comme l’eau coule d’une source de montagne en plein hiver. Le lutin sauta par terre pour manger de l’herbe dans le but de se purger car le goût qui emplissait à présent son palais était devenu insoutenable.

« Bêêrk, je suis bon pour être malade moi ! »

Lothundien se mit un peu en retrait, il attendait qu’Opaline fasse quelque chose. Mais il ne comprenait pas qu’une femme aussi puissante ne puisse ouvrir ces portes sans sacrifice.

Opaline ne comprenait pas pourquoi Lohundien lui demandait de ne pas le sacrifier. Jamais une telle idée lui serait venue à l’esprit. Aussitôt le lutin s’excusa de son dernier geste, et Opaline lui confirma que cela n’était rien, en souriant. Elle avait ressentit une douleur lorsqu’il mordu, mais elle ne laissa rien paraître, estimant qu’il était préférable que les bases de leur relation ne s’en trouve pas affectées.
Bien qu’elle s’était attendu à se faire mordre de nouveau, Opaline eut un sursaut en sentant de nouveau les dents de son compagnon de quête se planter jusqu’aux veines dans sa peau. La jeune femme introduisit son poignet d’où le sang coulait dans l’enfoncement du mur, tandis que Lohundien regagna la terre ferme.
La jeune femme déposa son poignet contre la pierre. Son sang se déplaça de son poignet pour réapparaître dans les symboles, créant des caniveaux où le sang effectuait son trajet, traversant et retraversant, allant de droite à gauche, de haut en bas et inversement jusqu’à atteindre les inscriptions du haut de porte.
Il fallut plus d’une heure pour que tous les caniveaux se retrouvent totalement imbibés de sang. A la fin, Opaline ressentit un léger étourdissement du à la fatigue. Mais sa première tache était terminée.
La porte se mit à briller comme si elle était phosphorescente.
Un sourire de victoire s’afficha sur les lèvres d’Opaline. Elle passa rapidement sa main sur son poignet et celui-ci cicatrisa immédiatement. Ne maîtrisant que l’élément Air, elle se devait d’agir selon le rituel exigé. Il aurait fallu qu’elle maîtrise la Terre, comme sa sœur démoniaque, afin de pouvoir éviter cette épreuve.
La porte en pierre se déplaça vers la gauche et laissa place à un tunnel plus sombre que la nuit.
Le regard de la jeune femme se tourna vers Lohundien.

« On y va ? »

C’était bien entendu une question à laquelle elle n’attendait pas vraiment de réponse. Opaline s’avança aussitôt vers le tunnel et entra dans celui-ci. Afin de pouvoir obtenir une meilleure vue de l’ensemble elle créa une petite boule de lumière dans sa main. Elle bougea celle-ci lentement dans tout les sens afin de pouvoir se repérer dans ce lieu si sombre. Les parois du tunnel étaient tout ce qu’il y avait de plus normal.
La jeune femme ne s’inquiéta donc pas plus pour l’instant. Elle se pencha vers son compagnon.

« Tu veux une boule de lumière Lothi ? »

Le lutin qui rouspétait dans son coin n’avait pas vu les portes s’ouvrir magistralement. Il s’était contenté de cracher tout ce qu’il pouvait par terre et d’avaler quelques herbes pour se rafraîchir la bouche. Dès qu’Opaline l’invita à entrer il la suivit sans broncher.

« Une boule de lumière ? Ohhhh ! Et on peut la manger aussi quand on a faim ? J’en veux une ! J’en veux une ! J’en veux une ! »

Lothundien sautilla en direction d’Opaline et sans lui laisser le temps de répondre il bondit sur sa main.

« Boule à moi ! A moi ! A moi ! »

Puis il s’installa comme à son habitude sur l’épaule d’Opaline en tendant la main comme un mendiant. Soudain, un bruit infime se fit entendre des tréfonds du tunnel, le lutin, être de la forêt à l’ouie exacerbé l’entendit et se raidit.

« Y’a quelque chose d’autre que nous ici Opaline ? J’aime pas ça, je commence à avoir peur moi ! »

Ce disant il scrutait les ténèbres, ne se sentant pas vraiment l’esprit tranquille.

« Opaline me protégera de toute façon non ? Et puis j’ai toujours la technique de la légendaire gazelle d’argent des montagnes du Sud que m’a transmis mon grand père en dernier recours ! »

Lothundien apprécia l’idée de pouvoir posséder lui aussi une boule de lumière. Opaline avança l’un de ses doigts dans la direction du lutin, mais le retira aussitôt qu’il eut demandé si ces boules de lumière pouvait être mangées.

« Non ! Surtout pas ! « C’est du poison, ça pourrait te faire du mal Lothi. C’est juste pour faire de la lumière. »

Mais Opaline avait la vague impression que son compagnon n’écoutait pas la moitié de ce qu’elle venait de lui conseiller, et supposa même que, s’il avait entendu quelques paroles, il les avait peut être interprété de manière incorrecte.
Lothundien vint reprendre sa place habituelle sur l’épaule de la jeune femme. Elle finit par se résoudre à lui offrir ce qu’il venait lui mendier, en ce disant qu’elle lui ferait une petite boule de lumière et que par conséquent, même s’il l’avalait, au pire des cas il aurait simplement le ventre qui se mettrait à briller dans la nuit.
Opaline avança son doigt dans la direction du lutin et de celui-ci se mit à couler une goutte, qui ressemblait à de la crème argentée, et qui vint atterrir dans les mains de son compagnon en prenant la forme d’une bille. De la lumière se mit à jaillir de celle-ci.
Lothundien lui signala aussitôt qu’ils n’étaient pas tout seul dans ce couloir. Opaline se mit à diriger sa sphère de lumière dans tous les sens afin de voir s’il y avait quelqu’un avec eux.

« Ne t’inquiète pas. Je te protègerais. Mais je suis sure que tu es un grand gaillard costaux qui n’a peur de rien n’est ce pas ? »

Opaline continuait de tourner dans tous les sens afin d’observer les alentours. Soudain, alors qu’elle faisait un demi tour elle aperçue une forme argentée flotter dans les airs en face d’elle. La jeune femme eut un sursaut, mais continuait garder sa main contenant la boule de lumière face au spectre. Des contours argentés se dessinèrent dans l’espace afin de former une créature à l’apparence humaine. Le spectre avait prit la forme d’un vieil homme mince à l’allure agréable. Celui-ci ne cessa de les fixer. Il ouvrit la bouche et une voix caverneuse en sortit.

« Quellllll est votre nom ? »

Il attendit que les deux compagnons lui offre chacun leur tour leur réponse.
La jeune femme répondit donc.

« Je me nomme Opaline. »

Le spectre se tourna en suite vers le lutin afin de connaître sa réponse. Puis il reprit.

« Queellllle est votre quête ? »

Opaline répondit :

« Je viens chercher la coupe d’or. »

Le spectre se tourna de nouveau vers Lothundien afin de savoir quelle est sa réponse.

« Quellllll usage voulez-vous en faire ? »

Opaline se racla la gorge, un peu gênée.

« Euh.. et bien je voudrais voir ce que manigance « l’autre » coté. Je souhaiterais les empêcher de mener à bien leur plan, sinon, il pourrait y avoir encore plus de morts que la dernière fois. »

Le spectre se tourna vers le lutin pour connaître sa réponse à lui.

Lothundien absorbé par la contemplation de sa boule de lumière n’entendait déjà plus Opaline qui lui parlait, aussi il ne répondit pas à sa question. Il bougea lentement sa main et constata avec satisfaction que la lumière qui émanait de sa main pouvait éloigner les ombres de ce souterrain peu avenant, il ne pu s’empêcher cependant de renifler la petite bille lumineuse et de la lécher pour la goûter. Avec amertume il se rendit compte qu’elle n’avait pas de réelle consistance ni de saveur et se contenta alors de s’en servir comme torche.
Trop occupé par son nouveau jouet il n’avait pas non plus fais attention à l’arrivée du spectre et à sa transformation mais la question que ce dernier posa de sa voix grave, presque mourante fit sursauter Lothi.

« Ahhhhh ! Au secours ! »

Il fut soulagé de ne voir qu’un pauvre homme qui avait l’air plutôt avenant même si quelque chose de dérangeant émanait de lui.

« Ca va pas de faire peur aux gens comme ça ? »

Cependant la petite créature comprit que cet endroit était certainement la propriété privée de cet homme et qu’il était dans son bon droit de les questionner sur leurs activités aussi se plia t’il aux questions de cet individu.

« Moi, je m’appelle Lothundien, je suis un lutin, j’ai 14ans ! »

La seconde question ne se fit point attendre mais Lothundien ne l’avait pas comprise, il se contenta alors de l’interpréter à sa manière.

« Je cherche des objets brillants monsieur ! »

Puis d’une voix plus basse avec la main sur le côté de la bouche comme s’il disait un secret il ajouta :

« Et même des… objets magiques ! »

Il sauta de l’épaule d’Opaline pour s’approcher du spectre.

« Et toi ? C’est ici ta maison ? Tu t’appelles comment monsieur ? Tu cherches toi aussi des objets ? Opaline elle cherche un vase qui se remplit d’un liquide où on peut voir des choses mais moi je trouve ça nul, sauf si le liquide est bon ! »

Le lutin tendit sa petite main vers l’homme.

« Regarde j’ai une boule de lumière ! Elle est jolie non ? C’est Opaline qui me l’a donnée. Je peux te la prêter si tu es perdu mais il ne faut pas que tu me la manges ! »

hj
Et voilà! C'est enfin fini! Fini le Bac de Francais!

Jvé anfin pouvoire fèrre des fotes!

(oulà! n'en profite pas trop par pitié, j'ai horreur des fautes lolll)

Lothundien, trop hypnotisé par sa propre boule de lumière ne semblait avoir remarqué la présence du spectre que lorsque celui-ci le questionna, ainsi qu’Opaline. Le spectre ne répondit point aux questions du lutin. Il se contenta d’écouter les réponses et de formuler des questions.
Le spectre resta stoïque un instant, attendant la fin du discours du lutin. Opaline, elle, semblait inquiète. Celui qui venait les accueillir ne leur posa que de simples questions, et c’était beaucoup trop peu en récompense de la coupe d’or. De plus il était évident que ce qu’ils venaient chercher ne pouvait être que cet objet. Il était donc stupide de poser la question. A moins que celle-ci n’avait d’autre utilité.

Dès que Lothundien s’arrêta de parler, le spectre reprit la parole.

« Un seul ressortira de cette épreuve. »

Le spectre disparu, laissant les deux aventuriers seuls.

Opaline, un peu gêné, se força à rire.

« Ha ha ha ha il a le sens de l’humour celui-là! »

Ne voulant pas rester trop longtemps à cet endroit elle reprit la marche dans le sombre tunnel. Elle ne cessait de penser à ce que venait de dire le spectre avant de les quitter. Voulait il simplement leur faire peur, ou était-ce vrai ? Mais elle n’eut pas longtemps de songer à la possible réponse. Sans comprendre pourquoi elle retrouva expulsé dans les airs. La jeune atterrit à environ deux mètres. Malgré le vol plané, elle réussit à se relever. Le choc l’avait fait perdre sa boule de lumière, mais elle réussit à la retrouver facilement, car celle-ci continuait de briller. Elle la dirigea devant elle afin de retrouver son compagnon. Elle se releva et fit quelques pas. Elle aperçu aussitôt devant une paroi de lumière bleue. Elle posa sa main sur celle-ci et put constater immédiatement les deux problèmes qui se posaient à elle. Non seulement elle se trouvait incapable de la traverser, mais en plus Lothundien se trouvait de l’autre coté et ils leur seraient impossible de se rejoindre.
Opaline se mit à crier.

« Lothi est ce que ça va ? »

Mais elle n’eut pas le temps d’attendre sa réponse qu’un être étrange, vêtu d’un costume blanc et noir et portant un bonnet blanc sur la tête venait de se matérialiser à coté d’elle. Elle entendit aussitôt rire. Ce rire ne venait pas de lui, mais d’un être lui ressemblant comme deux gouttes d’eau se trouvant aux cotés du lutin.

Le lutin ne trouvait pas courtois de la part du gentilhomme de ne pas lui répondre, alors il fit mine de bouder, les bras croisés. Lorsque la voix leur annonca qu'un seul d'entre eux survivrait il se mit à rire de son rire cristallin qui résonnait dans le souterrain.

« Une seule en sortira, effectivement puisqu'elle est la seule à y participer!Je veux juste un objet magique, l'épreuve ne m'intéresse pas! »

Les paroles d'Opaline le firent sourire.

« Hélas Opaline, ne me prends pas pour plus bête que je ne le suis, j'ai bien compris ce qu'à essayé de dire ce spectre. Le coup du petit lutin faible et naïf n'a pas marché sur lui comme il a fonctionné sur toi, dommage. Je crois que ca va devenir très dangeureux. »

La lueur d'intelligence qui venait de briller dans les yeux de Lothundien avait révélée en un instant qu'il était loin d'être le simple petit être cherchant des objets brillants comme il prétendait mais elle fut bien vite remplacée par une lueur de malice.

« A l'aventure! »

Le petit lutin se mit à marcher rapidement et avec enthousiasme quand soudain Opaline et lui furent séparés de manière violente. Heureusement il réussit à se rétablir durant sa chute en usant instinctivement de ses dons.

« Yaaaaahaaaaa! J'ai failli me faire mal et perdre ma boule de lumière! »

Lothundien caressa sa petite boule... de lumière pour vérifier qu'elle était intacte. Il poussa un soupir de soulagement en voyant qu'elle n'avait rien.

« Ca va bien Opaline, merci! Et toi? De toute facon c'est pas grave si tu t'es salies dans ta chute, avec tes fesses vertes ta tenue devait être changée! »

Le lutin flaira quelque chose d'anormal cependant et il comprit dès qu'Opaline fut arrêtée par la barrière bleutée qu'ils ne pouvaient se rejoindre. Cela faisait certainement partie du plan du spectre, de l'épreuve en quelque sorte.

« Opaline, qu'est ce qu.... »

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase quand il vit une créature très étrange à côté de lui.

« Pourquoi tu ris comme ca? Tu peux te taire s'il te plait, je cherche quelque chose d'important! »

Lothundien commenca à s 'enfoncer dans le souterrain sans plus prêter d'attention à la créature qu'il jugeait bête, moche et inintéréssante.

« Bon, j'avance, je rejoindrais Opaline plus tard! J'espère que ces débiles en blanc et noir ne vont pas nous gêner! »

Il s'arrêta comme si quelque chose le menacait, on sentait la crainte dans son visage.

« J'ai faim quand même! »

Le lutin reprit sa marche vers les entrailles noires du gouffre, balayant les murs de sa boule de lumière pour ne pas se perdre.

Opaline posa son regard interrogateur sur le petit lutin. Elle n’avait jamais pensé jusque là que celui-ci avait pu lui jouer un rôle. Bien que certaines questions brûlaient de sortir de sa bouche, elle jugea préférable de ne pas se montrer trop curieuse pour l’instant, préférant voir comment évolue la situation dans laquelle ils se trouvent. L’important, pour l’instant, résidait dans le fait que Lothundien était partant pour la quête et que l’idée de l’aventure semblait plus l’attirée que de lui donner l’envi de reculer.
A cet instant eu lieu leur brusque séparation et l’arrivée des deux jumeaux vêtus étrangement. Lothundien annonça courageusement le fait qu’il continuerait seul. Opaline laissa échapper un soupire de soulagement. Elle compris à cet instant pourquoi un seul d’entre eux pourrait en ressortir vivant. La jeune femme fut bien heureuse de savoir à présent que son compagnon en réchappera vivant. Elle le regarda disparaître dans le couloir.
A cet instant, elle entendit l’homme se trouvant à ses cotés se racler la gorge. Elle tourna machinalement son regard vers lui.

« Qu’est ce qu’il y a ? »

L’homme se mit à rire.

« Le vieux transparent a dit qu’un seul en ressortira …. Mais il a pas dit en combien de morceaux ni dans combien de temps ! »

L’homme continuait de pouffer de rire.

« Tu t’attendais à quoi au juste ? Une promenade de santé ? On va mettre ton ami le lutin à l’épreuve et on verra bien ce qu’il en ressortira. A quel point as tu confiance en lui ? Tu n’as pas peur qu’il t’abandonne là pour quelque chose de mieux. Aller je suis gentil, je lui donne pas une heure avant qu’il n’abandonne, et encore, c’est bien pour te donner un petit espoir ! »

L’homme étrange continuait de rire comme s’il venait de raconter la blague la plus amusante qu’il existe. Opaline ne semblait pas vraiment partager son enthousiasme ni son envi de rire. Elle se contentait de le dévisager, comme si elle pouvait tout apprendre de lui rien qu’en le regardant.

« Je n’ais pas à tenir compte des propos de personne qui ne se présente pas. »

L’homme cessa de rire et se mit à contempler Opaline comme si elle était la créature la plus étrange de cette terre.

« Tu peux m’appeler Blanc-bonnet ! »

Par respect, Opaline se sentit obligée de révéler son identité à son tour.

« Je me nomme Opaline. Quel est votre rôle dans cette quête au juste ?
- Nous sommes là pour veiller à ce que la coupe parte dans les mains d’une personne répondant soit à la première catégorie, soit à la deuxième.
- Et quelles sont ces catégories ?»

L’homme la regarda et se mit à rire.

« Et quelles sont ces catégories ? Et quelles sont ces catégories ? Et quelles sont ces catégories ?…»

Opaline se mit à soupirer. Jamais elle n’obtiendrait une information valable avec un idiot qui ne fait que répéter ce qu’elle dit.

L’homme étrange, qui était apparu du coté de Lothundien, commença à le suivre dans le couloir tout en continuant de rire.

« Alors comme ça tu cherches la coupe d’or ? A moins que tu ne préfères autre chose comme trésor… »

L’homme se mit à rire.

« Je suis Bonnet-blanc ! Je vais être ton guide à travers le labyrinthe. Mais attention, si tu te perds se sera ta faute ! »

Une explosion de rire sortit de la gorge de l’homme. Il continuait de marcher tranquillement aux cotés du lutin, faisant de temps à autre de petits sauts joyeux, jusqu’à ce qu’ils parviennent tous deux devant une porte. L’homme semblait jubilé devant celle-ci.

« Ah ah ah ! La porte des épreuves ! Je sens qu’on va bien s’amuser ! »

En un geste rapide, il ouvrit la porte, poussa Lothundien afin de le faire entrer, et referma la porte derrière lui, qui disparue aussitôt.

« Aller, aller on commence le jeu ! »

Le lieu où ils se trouvaient à présent était totalement envahi par les ténèbres. Rien ne pouvait être distingué, et la boule de lumière offerte par Opaline à son compagnon ne permettait de voir rien de plus que le sol. Bonnet-blanc frappa deux fois dans les mains et une lumière jaillit de nul part, éclairant l’immense pièce où ils se trouvaient. Celle-ci était semblable à un labyrinthe au mur de bois, comportant plusieurs porte un peu partout, chacune avec un signe étrange gravé sur celle-ci.
L’homme étrange sembla réfléchir.

« Mais maintenant c’est trop facile ! Ah je sais ! »

Il frappa de nouveau dans ses mains et l’attraction terrestre disparut de la pièce. Lothundien et son guide se mirent à s’envoler dans les airs. Bonnet-blanc ne cessait de rire. Il se mit à faire la brasse, puis le crawle et entreprit même une petite démonstration de la nage papillon. Il s’arrêta soudainement comme s’il songeait à quelque chose qui n’allait pas. Puis il s’écria :

« Je sais ! Tout ça manque un peu de piquant ! »

Aussitôt dit, des pics de différentes tailles se mirent à tapisser les murs, le plafond et le sol des couloirs du labyrinthe. L’homme étrange continuait de rire et de faire ces démonstrations de nages.

« C’est marrant hein ? »

Il réalisa soudainement qu’il n’avait pas encore expliqué au lutin le fonctionnement du « jeu ».

« Alors voilà ce qu’il faut faire ! Tu dois retrouver l’objet que tu recherches. Et pour cela tu dois ouvrire les portes du labyrinthe jusqu’à ce que tu le retrouve. Bien entendu si tu souhaites abandonner et rester, tu le peux ! ! Alors quelle porte choisiras tu en premier ?»

Lothundien trouvait la compagnie de cet étrange créature plutôt agréable en somme.

« Moi c'est Lothi! Et c'est Opaline qui cherche cette coupe, pas moi, moi je veux un vrai objet magique très puissant! »

Lorsqu'il fut poussé par Bonnet-Blanc dans le labyrinthe, il se contenta de hocher la tête. Il était évident que ce monstre ne lui voulait pas du bien et qu'il ne pouvait s'attendre qu'à de la traitrise de sa part. Malgrè le fait qu'il soit en position difficile, enfermé dans un dédale au milieu d'un souterrain, le lutin était fasciné par la puissance des pouvoirs de Bonnet-Blanc. Il se mit gaiement à l'imiter en nageant dans les airs. Mais sa joie fut de courte durée quand il vit d'énormes piques pousser un peu partout.

« Oula! Si je me prends une seule de ces piques je vais me transformer en brochette de Lothi moi! »

Lothundien fit mine de s'affoler car ce qu'il redoutait c'était non pas de se prendre une de ses piques en vol mais que Bonnet-Blanc rétablisse l'attraction terrestre alors qu'il serait au dessus d'une pique auquel cas il serait mort.

« Moi je veux bien faire ton jeu mais qu'est ce qu'il se passe si j'abandonne? J'aurais une compensasion? »

En disant cela le lutin, curieux avait commencé à « nager » en direction de la porte la plus proche, en attendant la réponse de la créature en bonnet.

L'ecuyer ayant confié à Lloyd un excellant cheval, comme on l'avait enjoint de le faire, aussi le jeune homme arriva t'il promptement en vue des ruines. En ces terres, parmis ronces et lierres enchevêtrés, se trouvaient endormies les décombres d'une cité ancienne. Lloyd passa outre son caractère rêveur, et ne se laissa pas décontenancer par le charme singulier des lieux, qui l'aurait aisément dérouté. Contempler la beauté fanée de cette cité, anciennement théâtre de magnificience, n'était pas son but. Lloyd tendit à l'oreille, à l'affut du moindre éclat de voix suceptible d'indiquer la présence d'Opaline. Il demeurait sur ses gardes, ignorant tout de ce qui pourrait jaillir de l'ombre, et entama silencieusement sa route.

Blanc-bonnet se mit à rire et à sautiller sur place. Opaline le fixa sans comprendre son attitude. Celui-ci ne semblait point avoir comme projet de le lui révéler, elle fut donc contrainte de lui demander la raison de toutes ces manifestations de joie.

« C’est très simple ! Il semblerait que ton ami le lutin pense déjà à abandonner ! Il se renseigne déjà pour savoir s’il a le droit à une compensation s’il abandonne ! »

C’était l’inquiétude qui régnait à présent sur le visage de la jeune femme. Elle ne savait que faire face à de telles révélations. Mais une chose l’intrigua. Elle était la Prudence et devait donc répondre à ce titre.

« Comment sais tu cela Blanc-bonnet ?
-C’est très simple ! Mon jumeau est avec lui et il me transmet tout ce qui se passe par télépathie. »

Le principal problème d’Opaline à présent c’est qu’elle ne pouvait pas communiquer avec Lothi. Elle aurait eu en cet instant de chose à lui dire. Le regard songeur de la jeune femme semblait beaucoup amusé l’homme étrange se trouvant à ses cotés. Il se pencha vers elle l’air presque amical.

« Tu veux que je transmette un mess age de ta part à mon jumeau pour le lutin ? »

Opaline le regarda avec une sorte d’incrédulité.

« Tu pourrais vraiment faire cela ?
-Puisque je te le dis !
-Alors c’est d’accord. Dis lui de ne pas perdre courage ! »

Bonnet-blanc semblait follement s’amuser. Il continuait de faire ses petites démonstrations de nages, lorsque Lothundien lui affirma qu’il état partant pour participer à son jeu, mais qu’il souhaitait avant tout savoir s’il pouvait obtenir une compensation s’il désirait abandonner. L’homme se mit à rire.

« On va dire ça ! Ha ha ha ha ! Mais avant de le savoir il faut jouer !!!! »

Bonnet-blanc s’approcha d’une porte au hasard. Celle-ci s trouvait entourée par les pics, comme toutes les autres portes du labyrinthe.

« Alors qu’elle porte on va ouvrir en premier ? Celle-là ou… »

Il s’arrêta net de parler et se remit à rire.

« Quelle joie ! Devine quoi Lothi ! Opaline te transmet un message ! Elle te dis : Ai l’air d’un bagage ! »

Bonnet-blanc se mit à hurler de rire. Déformer les paroles des autres tout en leur faisant croire qu’ils leur donnaient un peu d’espoir était le jeu favori des deux jumeaux.

« J’adore ce jeu ! Encore ! Encore ! Encore ! »

Il s’approcha du lutin en nageant.

« Tu as une réponse ? »

La nuit noire enlaçait à présent Lloyd. Autour de lui il ne pouvait trouver que ruines et végétaux. Aucun indice visible ne pouvait le guider jusqu’à Opaline, mais une étrange odeur flottait dans les airs, une odeur de sang qui pouvait le guider jusqu’à un certain lieu, dont la porte était recouverte du liquide rouge provenant de sa sœur. Cette porte était à présent fermée et vidée du sang de la jeune femme, seul la marque de son passage (que le sang a laissé !) pouvait être visible. Le seul moyen de pouvoir entrer dans l’ancien temple était de faire verser le sang à nouveau.

La réponse de Bonnet-Blanc surpris le lutin, il y avait en effet une sorte de compensasion mais en voyant l'excitation qu'elle provoquait chez l'homme il se dit qu'il valait mieux ne pas la connaître. Aussi décida t-il de participer au grand jeu qu'on lui avait imposé vu qu'il n'y avait pas à première vue d'autre choix possible. Lothundien se tut et réfléchit tout en observant attentivement les différentes portes, elles se ressemblaient toutes, le concepteur de ce labyrinthe devait sûrement être quelqu'un d'intelligent donc il n'avait pas laissé d'indices quelconques. Le lutin se sentait désemparé face à cette situation, il préféra donc faire appel à sa chance, après tout... Il se dirigea donc vers l'entrée située à côté de Bonnet-Blanc.

*Hé oui, s'il se tient à côté de cette porte c'est pour que je n'ai pas envie de la prendre car il croit sûrement que je n'ai aucune confiance en lui et donc que je vais faire l'inverse de ce qu'il m'indique! Ca va de soi! C'est vraiment évident! Ca coule de source! Je suis vraiment un génie quand même! Opaline sera contente quand je lui ramènerais sa coupe et moi j'aurais ce que je veux! *

Bonnet-Blanc annonca de son air taquin qu'Opaline lui avait transmis un message, cela ne présageait rien de bon, le lutin frissona. Après que l'homme eut délivré son message, Lothundien resta songeur.

*Je ne vois pas pourquoi elle veut que j'imite une valise maintenant? Cet abruti à dut tout comprendre de travers ou bien Opaline perd la raison...*

« Dis à Opaline que je n'ai pas le temps de me déguiser en sac à dos mais que je la remercie pour cette aide ô combien précieuse... Et est ce que tu pourrais arrêter de rire comme un idiot ca fait pas vraiment sérieux! Tu es censé être le gardien d'une coupe très puissante pas un semi-débile... Et sinon je vais prendre cette porte là! »

Le petit être désigna de ses longs doigts la porte qu'il avait choisi puis en nageant dans les airs il s'en rapprocha pour se préparer à rentrer. Une goutte de sueur perla sur le front de Lothundien qui commencait à réaliser que ce jeu lui couterait peut être la vie et que cela ne l'amusait vraiment pas du tout!

*La prochaine fois je ferais attention, toutes les personnes en blanc sont dangeureuses comme ce Bonnet-Blanc ou Opaline! Ah mais qu'est ce que j'ai faim c'est pas tenable de partir à l'aventure dans ces conditions! Si seulement j'avais un casse croûte! Peut être que Bonnet-Blanc est comestible? Si j'en croquais un tout petit bout il ne verrait pas!*

Lothi se frappa la tête.

*Le stress me fait vraiment penser n'importe quoi! Faut que je me contrôle! *

Blanc-bonnet semblait au comble de sa bonne humeur. Il continuait de nager dans les airs, exécutant à tour de rôle de drôles de figures ou de nages aériennes. L’étrange homme était très impatient de connaître la réponse du lutin. Dès qu’il eut il transmis le message, en le modifiant quelque peu afin d’ajouter un peu de piment à leur épreuve.
C’est alors que le lutin s’en prit à lui, en le traitant de semi-débile. Blanc-bonnet explosa de rire, comme si Lothundien venait de prononcer la phrase la plus stupide du monde et qu’il se moquait délibérément de lui.
Mais pour l’instant ce qui lui tenait le plus à cœur était de connaître la porte que choisirait son joueur. Lothundien se dirigea vers l’une d’entre elle et la choisit.
Blanc-bonnet se mit à rire.

« Et c’est partit pour la première porte ! »

Il claqua des doigts et la porte s’ouvrit. Aussitôt il poussa le lutin à l’intérieur. La première surprise qui attendait Lothundien était la réapparition de l’attraction terrestre, aussi dès qu’il fut introduit de force dans la première pièce, celui-ci tomba sur le sol.
La seconde surprise était ce qui était présent dans la pièce. Contre les murs de la salle s’étendaient plusieurs tables recouvertes de nourritures et de boissons diverses, les meilleurs mets que l’on puisse trouver dans ce monde. Au centre se trouvaient plusieurs instruments de musiques jouaient les meilleures mélodies de cette terre. Et pour couronner le tout, Lothundien se trouvaient à présent en compagnie des plus belles lutines qui existent. Celles-ci se tournèrent vers le lutin dès qu’il entra dans la pièce, lui faisant des signes afin qu’il vienne les rejoindre.
Blanc-bonnet se trouvait déjà à l’intérieur de la pièce entrain de danser au milieu des lutines. L’ambiance festive l’avait rendu encore plus joyeux et exubérant qu’à son habitude. Il ne cessait de crier des mots tels que « Yeaaah », « Wooow », « Sexe, nourriture et rock’n’roll » ! !

Quelle ne fut pas la surprise de Lothundien lorsqu'il se retrouva dans la pièce la plus agréable qui lui ai jamais été donné de voir. Ignorant la douleur, il se releva et poussa un cri de joie, tout cela aurait été parfait si la présence de Bonnet-Blanc ne gachait pas un peu le bonheur de Lothundien. Le lutin avanca donc sans crainte dans la salle mais il n'oubliait pas pour autant son but final même s'il en donnait l'impression.

« Héhéhé je vais pouvoir m'approvisionner. »

Ce disant il remplissait ces poches de friandises diverses si bien qu'elles furent bientôt pleines à craquer. Il jeta un oeil coquin aux lutines qui l'invitaient à le rejoindre.

« Et je vais même pouvoir me ressourcer! »

Toujours confiant il s'approcha d'elles.

« Bonjour, vous n'auriez pas vu une coupe? Même si j'aimerais bien rester quelques temps avec vous je suis à sa recherche et je n'ai pas de temps à perdre... Mais une fois que je l'aurais en ma possession je m'attarderais volontiers ici quelques instants! »

*Entre représentants d'une même espèce elles vont forcément m'aider! *

Soudain, le lutin fut pris d'une sorte d'angoisse indescriptible. Des sueurs froides lui coururent le long du dos, tout cela ne pouvait être réel! En effet comment des lutines pouvaient se trouver ici? Il pensa que Bonnet-Blanc avait du créer tout cela sur mesure pour lui mais dans quel but? Il l'ignorait. D'un coup il sortit de l'étrange torpeur dans laquelle il se trouvait jusqu'à présent, l'enchantement avait comme disparu et Lothundien ne trouvait plus ce lieu très agréable mais terrifiant plutôt. Pris d'une frénésie sans pareil et de la rage de s'être fait rouler il sortit la nourriture de ses poches et la lanca à la figure des lutines puis il arbora Bonnet-Blanc d'un air triomphant.

« Ne me prends pas pour un idiot parce que je suis un petit lutin, c'est totalement illogique que des lutines et de la bonne nourriture se trouvent dans un lieu aussi infect! Je veux essayer une autre porte puisqu'ici il n'y a rien apparemment! Et cette fois ci je veux que ce soit la bonne, tu commences à m'ennuyer! »

Lothi croisa les bras et fit mine de bouder comme s'il attendait que Bonnet-Blanc fasse disparaître ses illusions et lui indique une autre porte.

Bonnet-blanc jeta quelques brefs coups d’œil en direction de Lothundien afin de veiller à ce que celui-ci se laisse emporter par l’ivresse du moment et du lieu. Son plan semblait prendre un bon départ car déjà le lutin dévisageait le buffet avec envi, se dirigeant vers celui-ci afin de choisir quelques mets à mettre dans sa poche pour s’en délecter plus tard.. Même si celui-ci prit la peine de se renseigner sur la présence de la coupe dans cette pièce, l’étrange homme estima qu’il n’était guère important de se soucier de ce « détail » pour l’instant, car le lutin aurait tôt fait d’oublier tout ce qui pouvait concerner sa présence ici.
Les lutines se mirent à glousser.

« Nous n’avons pas vu de coupe, excepté celles qui sont sur le buffet pour boire la sangria. Mais si tu oubliais ça et venais danser avec nous. »

Mais pour toute réponse elle ne perçurent que l’étrange comportement du lutin, qui était entrain de leur jeter à la figure la nourriture que contenaient ses poches quelques minutes plus tôt. Elles se mirent à pousser des cris d’effroi et d’incompréhension.

« Mais qu’est ce qui te prends ? Aïe ! Ça fait mal ! Arrête tout de suite ! »

Bonnet-blanc, qui aurait du s’inquiéter de la situation, se mit à rire.

« Ouaiiiiiiiiissssssss ! Bataille de bouffe ! »

Aussitôt le geste d’agression de Lothundien se transforma en la plus grande bataille de nourriture que ce lieu ait jamais vu. Des gâteaux, beignets, fruits et autres mets traversèrent la pièce dans tous les sens, sur fond musical (et oui le courageux groupe continuent de jouer de la musique !). Les cris des lutines s’étaient à présent transformé en éclats de rires.
Lothi insista toutefois pour changer de pièce. Bonnet-blanc, continua de rire, et poussa le lutin dehors, qui reprit immédiatement de l’attitude. L’étrange homme salua les lutines et le groupe et referma la porte derrière lui. Puis d’un claquement de doigt, il se nettoya entièrement des morceaux de nourriture qui étaient accroché à lui, sans proposer naturellement à Lothi de faire la même chose pour lui. Il trouvait cela bien plus amusant de le voir couvert de tarte et de sauce.

« Alors mon brave, quelle porte prenons nous maintenant ? »

Plutôt agacé par l'attitude désinvolte de Bonnet-Blanc, Lothundien se campa devant lui et dit fermement mais calmement qu'il en avait plus qu'assez de se faire mener en bateau et que cela ne servait à rien de le faire patienter, il était venu chercher une coupe pour Opaline et rien ni personne ne pourrait le détourner de son but, surtout pas des lutines et encore moins de la nourriture puisque son amie lui avait promis de lui offrir bien plus en échange de la Coupe d'or.

« Personne ne pourra m'offrir plus qu'elle! C'est la chef du monde! Même toi petit Benêt-Blanc tu ne peux pas rivaliser avec elle! »

Lothundien se tordit de rire, il était fier d'avoir pu trouver cette boutade dans un moment aussi grave.

« Benêt-Blanc! Benêt Blanc! Benêt Blanc! »

Le lutin chantonnait gaiement tandis qu'il nageait vers la prochaine porte qu'il ouvrit sans prendre la peine de consulter son « guide », il entra, gagné par un enthousiasme sans pareil. Il avait déjà oublié que Bonnet-Blanc l'avait roulé auparavant et qu'il ne l'avait pas amené dans la bonne pièce. Cette fois il s'était préparé à ce que la gravité soit rétablie et se tenait sur ses gardes lorsqu'il entra.

« Tu viens Benêt-Blanc? Je ne vais pas t'attendre! »

Bonnet-blanc observa le lutin comme s’il était une bête curieuse. Son engouement pour la mission qu’Opaline lui avait confié l’amusait.

* Je sens que je vais réellement m’amuser avec c’te p’tit bonhomme. *

L’étrange homme regarda Lothundien, toujours aussi amusé, même quand celui-ci le traita de « bennet-blanc », il finit par exploser de rire.

« C’est vraiment trop nul ! Quand je pense que c’est un p’tit truc couvert de crème qui ose tenter de faire un petit geste d’humour. Mais dis moi t’as payé combien le concierge pour qu’il te file c’tte blague ? Par ce que celle-là je l’ais entendu et pas qu’une fois !
Mais au fait, tu t’imagine vraiment que Opaline a l’intention de te filer quelque chose de mieux que ce que nous pouvons t’offrire. Nous pouvons tout créer mon frère et moi, alors qu’elle c’est La Prudence, en d’autre terme, elle te donnera quelque chose, mais quelque chose de petit, elle ne fera jamais le moindre excès. En gros, nous, nous t’offrons une montagne de nourriture, elle, elle te donnera un pauvre sandwich ! »

Le lutin avait choisit la seconde porte. Dès qu’il entra, la gravité se rétabli. Cette fois-ci la pièce ne contenait nulle autre personne qu’eux. Les murs semblaient infinis, et le plafond tellement haut que l’on aurait soupçonné qu’il n’eut pas de fin.
La pièce ne comportait rien d’autre qu’une montagne de pièces d’or, de bijoux, de diamants et autres pierres précieuses. Tous ces trésors étaient éparpillés sur le sol, mais au milieu d’eux se trouvaient un objet insolite, enfoui quelque part, une coupe en bois avec d’étranges signes gravés dessus.

A peine fut-il entré dans l'étrange pièce que la gravité fut rétablie. Lothundien se réceptionna alors du mieux qu'il pût et examina les lieux. Cet endroit même s'il différait de l'autre pièce présentait avec elle de nombreuses similitudes: des tas de pièces d'or, de diamants, il était évident que le but de l'étrange homme était de le tenter encore une fois. Lothundien prêta cependant oreille aux paroles de Bonnet-Blanc.

*Et si ce crétin disait vrai, si Opaline est la Prudence comme il dit, elle risque de m'offrir quelques objets faibles... Elle doit penser comme tout le monde que je ne suis qu'un lutin idiot, ils pensent tous cela... En même temps c'est vrai que je ne réfléchi pas beaucoup... Tiens je vais essayer pour une fois de faire quelque chose de pas bête...*

« Hé Bonnet-Blanc si je trouve la coupe d'or, je suis pas obligé de la donner à Opaline, je peux la garder pour moi non? Après tout elle a sous-entendu qu'elle avait eu cet objet par le passé et qu'elle ne s'en était pas montrée digne. De toutes facons vous êtes pas nets vous trois... Je vais garder la coupe pour moi! »

Un sourire nacquit sur les lèvres de Lothundien qui se mit à fouiller les tas de pièces à la recherche d'une coupe, ses sens exacerbés par l'excitation. Pour se donner plus d'entrain il entonna une chanson qu'il avait apprise avec un paysan.

Dans une hutte on a grandi
Depuis tout jeune on prend des gnons
L'acier tranchant c'est notre vie
Et nos loisirs c'est la BASTON

Yor le Bourrin était un rustre
Il frappait fort et trop souvent
C'est a quatre ans, avec un lustre
Qu'il avait tué ses deux parents

Throd le Massif était balèze
Il tuait les buffles à mains nues
Il aimait jouer avec les elfes
En lançant des enclumes dessus

C'est en marchant dans les entrailles
Que les barbares vont à l'assaut
Et par le fer des haches de bataille
Tailler la chair et broyer les os

Gourga le Haut était immense
Il cassait les arbres en toussant
Il sautait par-dessus les granges
En piétinant les gens c'était marrant(...)

Pour ne pas perdre de temps, il entassait tout ce qui ressemblait de près ou de loin à une coupe. A la fin de sa recherche il avait procédé par élimination et il ne restait plus que 3 coupes: une vieille coupe en bois gravée de signes, une splendide coupe en or incrustée de pierres précieuses ainsi qu'une dernière coupe argentée ceintrée de petits rubis.

*Hum... Laquelle peut être la bonne? Je n'en ai strictement aucune idée, enfin on dit la coupe d'or donc ca devrait être la dorée mais comme ce débile de Bonnet Blanc n'arrête pas de se moquer de moi depuis le début je ne sais vraiment pas... Pas grave j'ai qu'à toute les prendre...*

« Je crois que je vais prendre ces trois coupes! Après tout c'est moins qu'une montagne de nourriture non?»

*Elles ne sont pas très lourdes je devrais pouvoir les prendre toutes les trois, je donnerai une de celles qui sont fausses à Opaline quand j'aurais trouvé la bonne!*

Bonnet-blanc faisait des petits bonds dans les airs, lorsque Lothundien s’adressa à lui. L’homme se mit à rire, en exécutant d’étranges roulades dans les airs.

« Ouiiiiiiii , ouiiiiiiii ! Tu peux la garder et même jouer à la dînette avec ! ! ! ! ! ! ha ha ha ! Aller maintenant cherche ! Cherche ! »

Bonnet-blanc continua à se divertir en regardant le lutin fouiller parmi les trésors. De temps à autre il regagnait le sol et s’amusa à fouiller dans son coin, ou à jeter dans les airs les pièces d’or afin de les faire retomber sur le sol doré comme des gouttes de pluie.

« Ouiiiii ! Il pleut de l’or ! »

Par moment il s’approchait du lutin afin de voir où il en était dans ses recherches. Pour pouvoir se divertir d’avantage au dépend de Lothundien, il jetait des pièces et divers objets à l’endroit où le lutin exécutait ses fouilles.
A la fin, le candidat se retrouva en possession de trois coupes. Bonnet-blanc paraissait très fier de lui.

« En effet c’est qu’une montagne de nourriture mais tu ne pourras pas les manger ! Ha ha ha ha !
Seulement tu ne pourras ressortir de cette pièce que si tu trouve la coupe qui te permettra d’accéder à l’épreuve suivante ! Alors vas-y cherche ! Cherche ! C’est laquelle ? Hein, hein, c’est laquelle ? »

Blanc-bonnet avait regagné le sol et exécutait de drôles de pas de danse alors qu’il s’adressait au lutin.

Interloqué par ce que venait de dire Bonnet-Blanc, le lutin mit un moment avant de se ressaisir pour répondre:

« Quoi? L'épreuve c'est pas retrouver cette foutue coupe et s'en aller avec? Il faut que j'en subisse une autre avant de pouvoir partir d'ici? Je savais bien que vous étiez un sadique! Ouin, je veux revoir la lumière du jour et marcher dans l'herbe, manger des fruits, dormir... »

Lothi évalua rapidement ses chances de remporter l'épreuve et en conclut qu'abandonner serait un choix plus que raisonnable, après tout l'homme lui proposait une compensation mais il pensait aussi que cet homme était roublard et malin et qu'il ne pouvait que tourner les choses à son avantage. Continuer l'épreuve était peut être la seule possibilité qui s'offrait à Lothundien, qui, à contrecoeur du se résoudre à continuer ce « jeu » plus que dangeureux.

« Bon, alors je vais choisir une de ces coupes... »

Le lutin enleva son chapeau de feuilles pour se gratter la tête, ses petits yeux se plissèrent, une goutte de sueur perla lentement le long de son front, la tension commencait à monter. Tout pouvait se jouer à cet instant, Lothi le savait pertinement, s'il échouait nul ne pouvait prédire ce qu'il adviendrait de lui sauf ce Bonnet-Blanc, son acolyte Blanc-Bonnet et peut être le mystérieux spectre. Il leva sa main et l'approcha avec d'infinies précautions de la coupe en argent, ravalant sa salive, il s'en empara et la serra dans sa main d'un geste ferme.

« Voilà.... »

Soudain il la jeta par dessus son épaule.

« C'était pas celle là déjà! »

Se penchant de nouveau sur les coupes qui restaient, Lothundien recommenca à réfléchir. Les minutes se mirent à défiler puis les heures, le temps semblaient s'être figé et le petit être ne changeait pas de position. On aurait dit une statue de cire. Le seul signe qui prouvait qu'il était encore en vie était sa poitrine qui se soulevait à intervalles réguliers. Son regard était vitreux et tout laissait penser qu'il était absorbé dans une grande réflexion. Puis brusquement il leva la main sur la coupe en bois mais se ravisa et prit la coupe en or qu'il reposa bientôt avant de reprendre celle de bois. Un frisson parcourut tout son petit corps de lutin puis un doute traversa son esprit. Et si aucune des coupes n'était la bonne? Et si celle en argent était la bonne? Qu'adviendrait-t-il de lui? Mourrait-il? Lothundien se leva, ramassa la coupe d'argent qui gisait plus loin puis la posa à côté des deux autres. Puisqu'il ne parvenait pas à trancher, le hasard ferait le reste, il attrapa une pièce d'or et inventa une règle très simple pour décider: il ferait deux lancés, si la pièce faisait deux faces il prendrait l'or, pour deux piles ce serait la bois, un pile au premier lancé et une face au deuxième et il prendrait l'argent, une face puis une pile et il relancerait. C'est non sans émotion que Lothundien jeta la pièce en l'air, même s'il ne croyait pas en une religion spéciale il se mit à prier pour que quelque soit l'entité supérieure en ce monde qu'elle lui vienne en aide au moins une seule fois dans sa vie. Dans un petit bruit étouffé la pièce de métal retomba indiquant « Face », la coupe serait peut être celle d'or. Il relanca la pièce: « Pile », Lothi poussa un soupir de soulagement, il devait relancer ce qui lui laissait un petit sursis.

« Pitié... Faites que ce soit la bonne... Par le pouvoir de l'argent!»

Cette fois la pièce de monnaie fit un double « Face », ce qui signifiait que Lothundien devait prendre l'or. Résigné il s'empara de la coupe d'or mais son instinct lui recommandait de se méfier et soudain il fut pris d'un éclair de génie. Il se dit que la seule coupe pouvant être la bonne était celle de bois car elle ne ressemblait à aucune des deux autres qui étaient richement décorées et devait être l'oeuvre du même artisan à en juger par les similitudes au niveau des décorations et de la position des bijoux. Sans être un fin orphèvre Lothundien avait eu tout son temps pour observer à loisir les diverses coupes qui traînaient dans la montagne de pièces d'or. Alors, le petit être empoigna la coupe de bois au niveau de son pied et la brandit fièrement devant Bonnet-Blanc.

« Je vais prendre celle là, elle me plaît bien... »

Il appréhendait quand même la suite des évènements mais il était contraint de choisir alors il avait choisit.

Bonnet-blanc s’était accroupi en face de « Luthinou », tout en observant ce qu’il était entrain de faire, un sourire amusé et avec une pointe de sadisme ornant son visage.

« Tu la verras la lumière du jour, mais il faut trouver la coupe avant ! Alors alors, c’est laquelle ? »

Le lutin finit par accepter de choisir entre l’une des coupes. Après une courte réflexion, il élimina la coupe d’argent. Le sourire de Blanc-bonnet s’élargit

« Tu es sur hein ? Par ce que si ça se trouve c’est celle-là ! Peut être que la coupe que tu cherche est cachée dedans ! »

Alors que le lutin était repartit dans ses pensées, l’étrange homme qui lui servait de guide continuait de s’amuser. Il lui proposa même son « aide ». Son doigt de posait sur l’une des coupes et il s’écriait.

« C’est celle-là j’en suis sur ! J’y mettrais mon ongle à couper ! Et puis si c’est pas celle-là, alors ça ne peut être que celle-ci ! J’y mettrais mon autre ongle à couper ! A moins que… »

Il se tourna et prit un diadème.

« .. que ce ne soit ça ! Imagine, un plan très ingénieux, on a déguisé la coupe en bijoux ! Mais dans ce cas ça peut être ça aussi ! »

Il désigna un collier.

« Ou peut être ça ! »

Il montra une bague.

« Mais ça peut pas être ça ! »

Il se désigna lui-même.

« A moins que…. on ait imaginé un super plan ! Que je sois la coupe que tu cherche ! Ce serait amusant hein ! Je suis la coupe et toi tu me cherche, je suis sous ton nez depuis tout à l’heure et tu n’y as même pas pensé ! Ha ha ha ! ! »

Finalement Lothi eut recours à une méthode propre qui désigna la coupe en or comme la gagnante, mais il se ravisa et élit la coupe en bois. Bonnet-blanc le regarda, avec un air intrigué.

« Je suis quand même vachement mieux que ce bout de bois, pourquoi tu m’as pas choisit ? Mais bon, c’était bien celle-là !»

Il prit la coupe des mains du lutin, et la balança derrière lui.

« Bon aller, on passe à la salle suivante. En fait ce petit jeu n’a pas servit à grand chose, c’était juste pour te faire une gagner une coupe. Un prix de consolation quoi ! »

Bonnet-blanc sortit de la pièce. La gravitation disparue et il se remit à flotter dans les airs.

« Comme je suis très très sympa, je vais te donner une petite indication quant à la salle suivante. C’est l’une de ces trois là ! »

Il désigna une salle avec une étoile, une avec une coupe et une autre avec une lune.

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