Arrivée dans les ruines

Opaline, qui avait déjà reçu pour sa part le même parchemin d'invitation que Lothundien, observait le lutin avec une certaine hésitation. Celui-ci, qui lui avait compté les milles péripéties qu'il avait du affronter, vantait à présent la nourriture, les coupes, et les massages.

*C'est vrai que ce serait agréable de rester quelques jours ici, mais cela ne serait pas très prudent non plus. Il se passe des choses inquiètantes à l'extèrieur de ce.. cet "hôtel", il je ne peux me permettre de passer trois jours à ne rien faire.*

Sa décision était prise.

"Je suis désolée Lothi, mais je ne peux pas rester ici, j'ai trop de choses importantes à régler."

Lothundien lui fit part de son contetement à avoir éxécuter cette quête et sa disponibilité pour les prochaines.

*Je crains malheureusement que les autres ne seront pas aussi sympathique. *

"Eh bien, on verra si tu as le temps, d'accord?"

Le lutin exprima, par la suite, ce qu'il souhaitait en récompense et en échange de la coupe d'or. Seulement la réponse, "des objets magiques", étaient très vague.

"Que veux tu comme objets magiques? Un sac qui contient toujours de la nourriture? Une arme élémentale? Des bottes de sept lieux? Un pendentif qui se transforme en lézrad géant?"

Opaline ne savait pas vraiment quels genres d'objets pouvaient contenter le lutin.

"Et puis je n'ais rien de tout cela sur moi. Il faudra que tu viennes chez moi pour les prendre, ou que je te les ammènes ici."

Lothundien hocha la tête quand Opaline lui expliqua qu’elle ne pouvait pas rester avec lui dans l’hôtel des fous. Il se mit à la regarder intensément avec une tête de chien battu, ses oreilles se rabattirent en arrière, les larmes lui virent aux yeux et il se mit à sangloter.

« Noooon, reste Opaline ou je vais pleurer… Snif... Snif… Je veux pas être tout seul ! Et sinon, oui j’ai beaucoup de temps, je veux accompagner Opaline tout le temps maintenant !»

Le petit être se moucha dans la robe d’Opaline et essuya ses larmes. Son chagrin venait de passer lorsque sa compagne avait abordé le lourd sujet des récompenses si cher à Lothundien.

« Bon, je veux bien rester ici me faire masser, mais Opaline devra m’apporter tous les objets magiques dans trois jours ! Ils ont tous l’air bien ! Au fait c’est quoi une arme élémentale ? Est-ce que ça sait chanter des chansons ? Et des bottes des 7 lieux ça sert à quoi ? C’est à la mode chez les humains ? Et le lézard géant, est-ce qu’il vole et il crache des flammes ? Il mesure combien en dizaines de mètres ? Et le sac qui contient toujours de la nourriture, est-ce qu’il est très lourd ? Il sait préparer le gâteau aux noisettes des montagnes du Sud ? »

Le lutin se gratta la tête et se mit à réfléchir pendant quelques secondes au bout desquelles une lueur d’intelligence malsaine brilla dans ses yeux.

« Hihihi, j’ai une idée marrant ! Opaline va rester avec Lothundien pendant trois jours et puis on ira chercher les objets après ! »

Il croisa les bras et pris un air boudeur :

« Et si Opaline veut pas hé ben je lui donnerais pas la coupe ! Et na ! Tralalalère bisque bisque rage !»

Opaline se trouva très attendri par les larmes du lutin, malgré le fait qu’il prit l’initiative de se moucher dans sa robe. Mais elle ne pouvait aucunement se permettre de rester ici, à ne rien faire alors que la situation à l’extérieur devenait de plus en plus critique.

« Je suis vraiment désolée Lothi, mais il faut que je parte, je n’ai pas vraiment le choix. »

Elle tenta donc de lui en expliquer la raison.

« Dehors il y a des méchants qui peuvent devenir très puissants et tout détruire, y comprit ta maison, ton village et même tuer tous les gens que tu aime. »

Opaline avait abordé un ton grave. Un sérieux inhabituel régnait sur son visage. Mais toute grave qu’elle fut, concernant la situation, n’empêcha pas Bonnet-blanc et Blanc-bonnet de faire les pitres et d’exécuter des grimaces derrière son dos alors qu’elle parlait.

Lothi affirma, lui, qu’il allait rester là pendant les trois jours de vacances offerts par les deux gérants fous. Puis il se renseigna sur les objets qu’elle lui proposait. Opaline tenta de lui répondre du mieux qu’elle le pouvait, malgré son inquiétude.

« Une arme élémentale est une arme qui dépend d’un élément. Par exemple une dague- éclaire est une dague dont la lame est en réalité un éclaire. Mais ça ne fait pas de musique. Mais si tu en veux je peux te proposer à la place une flûte qui fait de la musique toute seule. Quant aux bottes de sept lieux, ce sont des bottes qui te permettent de parcourir une distance de sept lieux en un seul pas. Quant au lézard il ne crache pas de flamme, sinon ce serait un dragon, et il mesure 20 mètres. Et pour le sac, il ne pèse rien. Quand tu veux manger quelque chose il te suffit de l’ouvrire, en pensant à ce que tu veux manger et la nourriture apparaît dans le sac. »

Alors qu’elle pensait qu’elle allait pouvoir rentrer chez elle pour amener les objets à Lothi par la suite, ce dernier lui annonça qu’il ne lui remettrait la coupe que lorsqu’elle aura passé les trois jours avec lui.
Un sourire crispé apparu sur le visage de la jeune femme.

« Tu es bien sur de cela ? Après tout tu viens de passer déjà un moment dans cet hôtel, et il serait peut être plus sympathique de pouvoir en profiter lorsque tu seras vraiment fatigué et que tu auras besoin de te détendre, n’est ce pas ? Et je viendrais avec toi à ce moment là. »

Le lutin se mit alors à réfléchir sur la dernière proposition de la jeune femme. Certes il avait très envie de se reposer mais peut être était-il plus sage de la laisser partir. Les dangers dont elle parlait n’évoquaient rien pour Lothundien mais si une des personnes les plus puissantes du monde redoutait quelque chose, en l’occurrence Opaline, mieux valait se méfier de ce « quelque chose ».

« Bon d’accord, je veux bien te suivre, nous irons passer des vacances dans l’hôtel plus tard, par contre je garde la coupe tant que tu ne m’auras pas donné le sac, le lézard, la flûte et les bottes ! »

Lothundien esquissa une petite révérence ridicule et ôta son chapeau de manière grotesque. C’était là sa manière de sceller un accord juteux. Le lutin était d’ailleurs fort heureux, il savait qu’Opaline devrait lui céder tous les objets dont elle parlait car elle tenait vraiment à la coupe.

« Bon allez, maintenant assez parlé ! »

Il s’approcha alors des deux frères Bonnet Blanc et Blanc Bonnet.

« Merci à vous pour m’avoir accueilli chez vous, je suis désolé de vous prendre votre coupe mais Opaline en a besoin. Je reviendrais vous voir plus tard ! Dites à Lila que je ne devrais pas tarder ! »

Le petit lutin agita sa main en guise d’adieu puis il bondit et se posa sur les épaules d’Opaline.

« En avant ! Hue canasson ! »

Il tapota sur la tête d’Opaline pour lui faire signe d’avancer.

« Dis au fait Opaline, le lézard géant, il est obéissant ? J’espère qu’il ne se nourrit pas de lutins ! Et c’est qui les méchants ? Pourquoi ils veulent tout détruire ? Enfin moi je risque rien je n’ai rien du tout ! Mais pourquoi ils veulent tout détruire, c’est bête, s’ils cassent tout ils n’auront plus aucun endroit où dormir ! Et la coupe elle va nous servir à quoi ? On va leur offrir pour ne pas qu’ils nous attaquent ou on va les assommer avec ?»

A son grand soulagement, Opaline put constater que Lothi acceptait de partir avec elle à la demeure céleste, remettant à plus tard leurs trois jours de vacances.
Le lutin lui fit bien comprendre qu’elle n’aurait la coupe que lorsqu’il aura obtenu d’elle les objets magiques qu’il souhaitait en échange. La Prudence n’y vit aucune objection, l’idée de faire autrement ne lui avait pas traversé l’esprit.

Elle salua à son tour le lutin, qui venait d’exécuter une sorte de révérence, qu’elle jugeait étrange, mais à laquelle elle ne fit aucun commentaire, ne souhaitant pas blesser Lothundien.

Lothi salua les deux fous, et s’excusa du fait de partir avec la coupe. Mais Bonnet-blanc et Blanc-bonnet ne semblait nullement affecté par ceci.

« C’est pas grave ! On en a plein ! »

Ils firent jaillir pleins de coupe de leurs manches.
Puis le lutin s’installa sur l’épaule d’Opaline, en la traitant de canasson.
Normalement elle aurait du se mettre en colère, et lancer une réplique de contestation au lutin, mais étant donné qu’il était en possession de la coupe, elle jugea plus prudent de ne rien dire, et se contenta donc de répondre à ses questions.

« Ne t’inquiète pas pour le lézard. Et, quant aux méchants, ce qui les intéresse est de détruire tout ce qui se trouve sur le continent de lumière, ainsi que de réduire en esclavage ceux qu’ils jugent capable de les servir, et de tuer les autres. La coupe nous permettra de savoir comment ils comptent faire cela, et peut être le moyen de les en empêcher. »

Alors que la jeune femme se dirigeait vers le passage où elle était entrer avec Lothi, les deux fous l’interpellèrent.

« Eh ! C’est par là la sortie ! »

Ils indiquèrent une porte noire. Celle-là se trouvait sur leur gauche. Opaline l’ouvrit et entra, suivi de Bonnet-blanc et Blanc-bonnet. Le couloir dans lequel ils se trouvaient était blanc, joliment décoré de tableaux représentant les deux gérants devant divers monuments de la terre d’Asgampth. Contre les murs, des chaises et des plantes avaient été déposées. A intervalle régulier se trouvaient des portes.
Au bout se trouvait une double porte en bois donnant vers la sortie.
Dès que Opaline fut dehors, Bonnet-blanc et Blanc-bonnet leur souhaita bonne chance, tout en leur faisant part de leur espérance de leur retour rapide parmi eux.

Dès qu'ils furent dehors, Lothundien fut immédiatement ébloui par la lueur du soleil qui était à son comble, ses yeux mirent un certain temps à s’habituer à la lumière. Lorsqu’il pu de nouveau les ouvrir il s’aperçut qu’ils se trouvaient dans les ruines mais dans un tout autre lieu que l’entrée par laquelle ils avaient pénétré dans l’hôtel des fous. Quelques vestiges de colonnes et autres pierres recouvertes par la végétation traînaient autour d’un chemin qui avait presque disparu. La nature avait repris ses droits sur l’ancienne cité humaine. Cette ambiance calme et reposée inspira à Lothundien quelques idées philosophiques :

« Hum… Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se brise ! »

Le lutin reposa sa tête contre les cheveux dorés d’Opaline. Il ne dit rien pendant un petit moment, profitant des bruits de la presque forêt, des chants d’oiseaux qu’il n’avait plus entendu depuis trop longtemps. Tout cela représentait son cadre naturel, il était un lutin des forêts et entendre les mélodies naturelles lui remémorait aussi son enfance dans le village perché des lutins. Une petite brise soufflait doucement comme pour leur souhaiter la bienvenue dans ces lieux. Il huma cet air frais et en emplit ses poumons, fini le renfermé de l’hôtel de Bonnet Blanc. Désormais il était chez lui.

« Opaline, on devrait aller voir la sorcière pour la remercier de nous avoir aidé non ? En plus ce sera l’occasion de prendre un bain ! Parce que je me suis tout salie pendant que je cherchais la coupe. J’ai du fouiller partout. »

Lothi fit une petite grimace de dégoût et pour taquiner Opaline rajouta :

« En plus Opaline aussi est sale, ses cheveux sentent pas bon les fleurs des champs comme avant, on dirait plutôt que ça sent comme un rat mort. »

Le petit lutin enchaîna presque aussitôt en tapant dans ses mains.

« Si on chantait ? Moi j’ai très envie de chanter ! En plus Opaline doit se souvenir de la suite de sa chanson maintenant ! Elle a intérêt si elle veut la coupe ! »

Le petit lutin fixa Opaline avec un vilain sourire narquois.

A peine avait-elle franchi la porte de l’hôtel des deux fous, qu’opaline se mit à plisser les yeux, ébloui par la lumière du soleil. Elle avait passé tant de temps à l’interieur de ce couloir obscur, qu’il lui fallu quelques instants pour se réhabituer à la lumière du jour.

Lothi lui proposa de se rendre chez la vieille dame afin de la remercier et de prendre un bain. Opaline refusa net la proposition.

« Nous n’avons pas besoin de la remercier, elle me devait ce service quelque part. Et puis, tu ne te souviens pas de l’interieur de sa maison, elle était toute crasseuse, tu t’imagine prendre un bain chez elle ? Tu ressortirais encore plus sal que maintenant. »

Le lutin se mit à taquiner la Prudence quant à l’odeur que dégageaient ses cheveux. La jeune femme, qui se trouvait toujours concentré sur son objectif ne fit guère attention à la remarque.

« Je prendrais un bain en rentrant. Il serait bien que tu fasses de même d’ailleurs. »

Mais Lothi pensait à recommencer à chanter. Opaline qui n’avait pas réellement eu le temps de rechercher les paroles dans sa mémoire, tenta une nouvelle fois.

« Dans la montagne au couché du soleil
les feuille d érables deviennent toutes vermeilles,
grenouilles et lézards se disent bonsoir,
il va bientôt faire nuit!

L'étoile du berger et la lune
leur montre le chemin du retour !

Dans la montagne au couché du soleil
les feuille d érables deviennent toutes vermeilles,
grenouilles et lézards se disent bonsoir,
il va bientôt faire nuit! »

Après qu'Opaline eut fini de chanter, le lutin hocha la tête, visiblement peu satisfait de ce qu'il venait d'entendre.

« Mouais, ca ira pour cette fois... Mais elle était pas vraiment longue ta chanson! »

hj: euh j'ai rien à écrire, tu as qu'à passer le voyage sous silence et nous faire arriver très cher Destin Wink

» de retour des ruines
» Description des ruines de l'ancien monde