Arrivée dans les ruines

Fier d’avoir choisi la bonne coupe, Lothundien prit confiance en lui et trouvait son « compagnon » presque sympathique malgré le fait qu’il soit exaspérant par moments. Ainsi il ne redoutait point les futurs dangers qu’il devrait sûrement avoir à affronter, se sentant invincible. Il remercia mentalement « l’entité supérieure » qui l’avait protégé jusqu’ici puis il rassembla ses esprits pour réfléchir à la tournure des évènements. Bonnet Blanc lui indiquait trois portes, l’une marquée d’une coupe, l’autre d’une lune et la dernière d’une étoile.

*Hum… Ce ne doit pas être la porte avec la coupe, ça serait trop simple ! A moins que…. A moins qu’il n’ait pensé que je penserais que ce n’était pas la porte avec une coupe et donc que je prendrais une autre porte ! Mais si justement il avait prédit que je penserais qu’il avait pensé que je penserais que je ne choisirais pas la porte avec une coupe et donc… Euh… Qu’est ce que je voulais déduire déjà ? Hum… Je vais devoir tirer au sort…*

Lothundien fouilla dans sa poche avant d’en sortir quelques brins d’herbe qu’il avait cueilli en cas d’extrême urgence s’il avait faim. Il décida de tirer à la courte paille : la paille la plus longue pour l’étoile, la moyenne pour la coupe et la courte pour la lune. Mais au moment de tirer la paille il parut songeur.

*Et s’il avait pensé que je voudrais tirer au sort ?*

Haussant les épaules le lutin choisit quand même de tirer au sort car il sentait qu’il aurait pu rester des heures à spéculer sur ce qu’aurait pu prévoir l’esprit tordu de Bonnet Blanc.
Tirant la paille il tomba sur la plus courte, ce serait donc la porte de la lune.

« Je prends la porte de la Lune ! »

*Et si Bonnet Blanc était vraiment la coupe ? Ou s’il l’avait caché dans son ventre ? Peut être qu’elle est réellement devant mes yeux depuis le début ?!*

Lothundien ouvrit la porte et entra sans s’attarder plus, décidant qu’il avait assez perdu de temps.

Bonnet-blanc attendit la réponse de Lothundien, en exécutant ses petites figures dans les airs.

« Alors alors ? On choisit quelle porte ?? »

En guise de réponse, le lutin sortit de sa poche quelques brins d’herbe afin de tirer à la coutre paille la porte qu’il devait choisir. Intrigué, Bonnet-blanc se plaça dans son dos, laissant seul son visage dépasser. Ses yeux étaient fixés sur les bruns d’herbes.

« Roulement de tambour ! Tintintin ! Quel va être le brun d’herbe choisi ? Moi je vote pour…. Celui du milieu, les autre ils sont trop…verts ! »

Finalement La salle élue fut celle de la lune. Bonnet-blanc se mit à applaudire.

« Bravo tu as gagné….. »

Il ouvrit la porte. La pièce question n‘était autre qu’une chambre. Un lit majestueux avait été déposé contre le mur d’en face. Une armoire, une bibliothèque, des fauteuils et une petite table constituaient le reste du mobilier.
Une petite femme brune était assise sur l’un des fauteuils, un livre en main.

« C’est pourquoi ?
- rien, rien Madame Loventch. Notre petit lutin s’est trompé de pièce.
- Oh je vois. Il recherche la coupe.
- Oui, oui, c’est cela. Au revoir. »

Bonnet-blanc referma la porte, puis se tourna vers Lothi.

« Tu as perdue. Madame Loventch n’est pas la coupe ! Alors choisit une autre pièce ! »

Un peu étonné par le spectacle auquel il venait d’assister, Lothundien ne prit pas la peine de répondre à Bonnet Blanc de suite. Comment aurait-il pu imaginer qu’une telle pièce se trouvait dans un endroit aussi étrange et que des personnes pouvaient y habiter. Cela n’avait rien de rationnel mais après tout, le fait que la gravité n’existe plus et qu’il soit capable de jouer les filles de l’air était tout aussi étrange. Avec un guide tel que Bonnet Blanc il fallait s’attendre à tout et surtout au plus improbable. Le lutin eut tout de même un doute, et si l’homme lui mentait et que cette Mme Loventch en savait long sur la coupe ? Mais il décida de faire confiance à l’ahuri qui lui servait de « compagnon ».

« Bon, je me suis trompé alors… Hé bien je vais choisir une autre pièce ! Voyons voir… »

Lothi examina les deux portes restantes : le soleil et la coupe.

« Oh et puis zut, pourquoi s’embêter à la fin ?! Je prends la coupe ! »

Le lutin s’avança vers la porte et tourna lentement la poignée, il se sentait rassuré de savoir qu’il pouvait tomber sur une salle normale comme la chambre d’une Mme Loventch. Peut être était-ce son salon ici après tout ?

Bonnet-blanc, qui paraissait admirer sa main en attendant que Lothundien élise une nouvelle porte, commença à chantonner un petit air, dans les airs.
Puis le lutin lui fit part de sa nouvelle décision. Il prenait la porte avec la coupe.
Bonnet-blanc se mit à rire. Sa main souleva le bonnet du lutin, tandis que l’autre lui embrouilla les cheveux.

« Alors ! C’était pourtant évident non ! Si tu cherches une coupe il faut aller dans la salle aux coupes ! Elle est en panne ta caboche ? »

Bonnet-blanc laissa le bonnet du lutin retomber sur la tête de celui-ci. Puis il tapa dans ses mains.

« Et c’est partit ! En route pour la salle aux coupes ! »

La porte s’ouvrit et tous deux purent y entrer.
La salle, comme son nom l’indiquait et comme on pouvait s’en douter, était remplit de plus d’une centaine de coupes. Toutes étaient différentes les unes des autres.
- 65 petites, 65 grandes, 70 moyennes.
- 40 en bois, 30 en argent, 25 en cuivre, 25 en fer, 50 en or, 30 en terre cuite.
- 100 sans aucun ornement, 35 décorées avec des symboles,35 décorées avec des pierres précieuses, et 30 décorées avec des symboles et des pierres précieuses.

« Alors maintenant tu dois trouver la coupe qui ressemble le plus à la coupe d’or si tu veux pouvoir la trouver! Ce qui est parfaitement logique d’ailleurs. Comment pourrais-tu trouver une coupe sans savoir à quoi elle ressemble ! Cette épreuve va donc t’aider ! Aller cherche maintenant ! »

Bonnet-blanc prit quelques coupes dans ses mains et se mit à jongler avec, tout en chantonnant.

« Est-ce que c’est celle-là ? Est-ce que c’est celle-ci ? Est-ce que c’est celle là-bas ? Est-ce que c’est celle qui est par ici ? »

Bonnet-blanc envoya toutes les coupes dans les airs, qui retombèrent en laissant échapper un bruit métallique sur le sol.

« Un petit indice quand même ! Ce n’est pas par ce que la coupe que tu recherche est en or, qu’il faut forcément en prendre une qui est en or. »

Bonnet-blanc adressa un petit clin d’œil complice au lutin.

Déjà harrassé par les épreuves qu'il venait de traverser, le pauvre lutin tenait à peine sur ses jambes lorsqu'il se retrouva dans une immense salle remplie de coupes, des centaines de coupes, de toutes tailles, de toutes les formes. C'était presque aussi grandiose que la collection de glands de son grand père, aussi poussa t-il un sifflement admiratif en pensant à celui qui s'était amusé à rassembler méticuleusement tout cela. Lothundien poussa un petit cri de surprise lorsque Bonnet-Blanc lui enleva sa coiffe et lui ébourrifa les cheveux, décidemment cet homme était vraiment tordu, on se demandait s'il avait conscience de ses actes ou s'il agissait comme un animal sans vraiment comprendre quoi que ce soit de ce qu'il faisait. Le fou énonca les petites règles de l'énigme et s'autorisa même à donner un semblant d'indice au lutin.

*Oh non encore une épreuve de réflexion, je n'ai pas mangé depuis longtemps, je suis fatigué et en plus cet idiot ne fait que me taper sur le système depuis tout à l'heure! Je crois que je vais devenir fou!*

Pris d'une sorte de pulsion Lothundien se mit trépigner de colère, jeta son bonnet à terre et sauta dessus. Vivant d'habitude en extérieur il avait développé une sorte d'aversion à se retrouver enfermé se rapprochant de la clostrophobie mais il pouvait d'habitude supporter cela. Mais la faim et la fatigue aidant, le pauvre être venait de laisser libre cours à son instinct qu'il refoulait en temps normal.

« Gnééééééééééé! »

Il mordit son bonnet, en arrachant au passage quelques feuilles puis il se rua vers les étagères de coupes et se mit à jeter des coupes dans tous les sens. Cela produisit un vacarme assourdissant de métal qui s'entrechoque.
Après plusieurs minutes, il se calma du mieux qu'il put et décida de continuer sa quête, un peu honteux de s'être laisser emporté par ses plus vils instincts.

*Ahhh je suis de plus en plus mal, il faut que je sorte au plus vite ou la prochaine fois je ne saurais pas m'arrêter!*

Il jeta un coup d'oeil sur ses mains, elles étaient moites et tremblaient, de la sueurs ruisselait de son front, il était nerveux et il le savait, cela n'allait aller qu'en empirant.

*Il faut que je me concentre dans l'immédiat sur ma quête! Sur la coupe! *

Lothi essaya d'imaginer la coup d'or dans sa tête, il voyait un grosse coupe, très richement décorée avec des pierres précieuses partout et bien sûr en or. Le problème était qu'il devait bien y avoir plusieurs coupes qui ressemblaient de près ou de loin à sa description et la seule chose qu'il savait de la coupe était qu'elle devait contenir un liquide qui permettait de voir l'avenir. Rien de bien utile en perspective surtout qu'il ne savait pas si la coupe contenait ou non le liquide en permanence, ce qui l'aurait fort étonné. Par déduction il avait éliminé les coupes en terre cuite qui étaient trop peu résistantes pour être des objets légendaires ainsi que celles en cuivre et en fer, matériaux trop peu nobles. Il entreprit donc de faire son choix parmis les coupes d'or, d'argent et de bois. Sans douta parce qu'il n'était plus très lucide il fit confiance à Bonnet-Blanc et élimina aussi les coupes d'or.

*Voyons voir, il ne me reste plus que les argents et les bois! Que faire? Comment pourrais je choisir une coupe que je n'ai jamais vu? Peut être qu'elle ressemble à celle que j'ai trouvé tout à l'heure?*

Lothundien choisit donc dans les coupes de bois celle qui ressemblait le plus à la coupe qu'il avait déjà trouvé auparavant. Il se tourna alors vers Bonnet-Blanc et dit d'une voix tremblante:

« Je prends celle là... »

Plus que jamais il ressemblait à un zombie, ses yeux étaient révulsés et rouges, un mince filet de bave coulait de sa bouche et il se tenait le dos courbé, n'en pouvant plus de rester debout dans ces salles étranges avec des gens étranges...

Trop fatigué pour faire quoi que ce soit et résister à Bonnet Blanc, Lothundien s’était laissé emporter comme un vulgaire sac de pomme de terre. Il avait les yeux vitreux, un voile sombre commençait à recouvrir sa vision, la dernière chose qu’il vit fut la splendide lutine brune dont les petits yeux noisette semblaient le toiser d’un air amical. Soudain, n’en pouvant plus, il s’endormit comme une masse d’un sommeil réparateur.
Dans ses rêves il se retrouva dans une immense salle remplie de coupes, il courait avec la lutine tout en bondissant dans les airs. Bonnet Blanc les suivait tout en riant comme à son habitude et criait à Lothundien qu’il arrivait à faire des roulades. Soudain une Opaline géante armée d’une coupe immense se mit à le poursuivre.

« Petit petit petit ! Trouuuuve la couuuupe !!!!!! »

Lothundien se réveilla en sursaut au moment où Opaline allait l’écraser.

« Ahhhh ! »

Il se sentait en meilleure forme mais la faim lui tiraillait le ventre, il fallait qu’il avale quelque chose, n’importe quoi. En tout cas ses jambes et son dos n’étaient plus douloureux, preuve que le massage avait du être agréable…

Lothundien, n'ayant émis aucune résistance, se réveilla à la fin du massage. Lila se tenait à sa gauche en souriant.

" On dirait que cela vous a plut. "

Bonnet-blanc, qui lui se tenait à la droite du lutin, lui souriait tout autant.

" Et bien ! Les petits lutins ne devraient pas chercher les coupes le ventre vide. Surtout que tu n'as pas visité toutes les salles que nous possédons. Ce serait dommage de partir en ratant ça ! "

Bonnet-blanc s'étira et se mit à chanter la tyrolienne sans aucune explication. Ce spectacle sembla beaucoup plaire à Lila qui ne cessait d'applaudire, tout en offrant un regard émerveillé à l'étrange ténor. Ce spectacle dura près d'une demi-heure. Rien n'aurait pu l'empêché de continuer son chant.
Puis il se tut, et porta sa main sur la tête.

" Ah j'avais oublié que j'avais faim. "

Au mot faim, il posa sa main sur son ventre. Puis il répéta cette phrase une petite dizaine fois tout en exécutant les mêmes gestes.
Bonnet-blanc s’arrêta soudainement et regarda Lothi comme s’il attendait quelque chose de lui.

« Et bien ! Qu’est ce que tu attends ? Ah tu t’amuse bien à me regarder, je sais que je suis quelqu'un de très intéressant et captivant mais il faut que tu sache que je ne serais pas toute ma vie avec toi. Il faut que tu apprennes à vivre sans mi. Je sais, ça va être très difficile, mais mangeons ! »

Bonnet-blanc prit la main de Lothundien dans la sienne et le fit sortir de la pièce. Une fois dans le couloir, en apesanteur, l’étrange homme se mit à réfléchir.

« J’ai oublié où il y avait de quoi manger.. Aller Lothi ! Cherche le bon miam-miam ! »

Un peu dérouté par les pitreries de Bonnet Blanc, Lothundien le trouvait cependant de plus en plus sympathique et agréable, sans doute était-ce un personnage assez lunatique ou bien peut être était-ce parce qu’il parlait de nourriture alors que le lutin avait faim. Aussi lorsque le guide mit sa main sur son ventre en répétant dix fois la phrase « Ah j’avais oublié que j’avais faim. » Lothi le copia, mimant exactement les mêmes gestes. Malgré le grotesque flagrant de la situation, le ventre du lutin qui criait famine lui fit oublier que ce qu’il faisait n’avait strictement aucun sens.
Les deux compères sortirent alors de la pièce mais Lothi eut juste le temps d’adresser quelques paroles à Lila avant de se retrouver dans le couloir.

« Merci pour le massage ! »

« J’ai oublié où il y avait de quoi manger... Allez Lothi ! Cherche le bon miam-miam ! »

Lothundien pensa d’abord que c’était une boutade de la part du fou comme il en faisait souvent mais il comprit que cela devait être sérieux.

« Où est-ce que je vais trouver de la nourriture ? Peut être qu’on pourrait rôtir Madame Loventch ? »

Puis, pris d’un éclair de génie le lutin se frappa le front.

« Je sais, on va retourner dans la pièce avec les danseuses ! Là bas il y a plein de choses à manger et à boire et en plus c’est la fête ! »

Le petit être avait oublié toute la méfiance qu’il avait à l’égard de son guide dès l’instant où celui-ci l’avait sauvé et lui avait offert un massage par une splendide déesse lutine. De plus la perspective de retourner dans la salle aux plaisirs l’enchantait, rien que l’idée des différents mets entreposés qui n’attendaient qu’une seule chose, être mangés, le ravissait et lui mettait l’eau à la bouche.

« On y va tout de suite ! »

Lothi se mit à nager avec frénésie en direction de la porte qu’il avait exploré auparavant puis, entra sans attendre Bonnet Blanc.

Bonnet-blanc se mit à réfléchir lorsque Lothundien proposa de faire rôtir Madame Loventch. La proposition ne semblait pas à exclure pour lui. Mais un détail lui revint à l’esprit.

« Mais non, on peut pas, par ce que sinon je vais me faire r… Ah ! T’es un tit malin toi ! »

Il posa sa main et se mit à l’agiter sur le dessus de la tête du lutin, tout en répétant les mêmes mots.

« Petit malin, petit malin, petit malin.. »

Puis le lutin proposa de retourner dans la salle du départ, où il y avait les petites lutines et la nourriture à volonté.

« Absolument ! Allons manger là-bas ! Et puis boire et danser aussi ! »

Bonnet-blanc se mit à exécuter une étrange brasse, puis un crawl et finit par ce qui ressemblait à un mélange de nage papillon et de nage du chien.
Il finit par arriver devant une porte en bois. Il resta devant quelques minutes, un doigt replié devant sa bouche, réfléchissant. Puis il poussa la porte. De l’autre coté se trouvaient toujours le groupe de musique, le grand buffet avec un multiple choix de mets, et les petites lutines. Celles-ci avaient les cheveux mouillés, et pour cause, ayant reçu de la nourriture, elles ont été contraintes de se trouver une pièce où se laver et se changer pour continuer à faire la fête.
Bonnet-blanc entra dans la pièce en faisant des bonds de lapin. Puis il partit se chercher un gros morceau de tarte, qu’il dégusta tout en se mêlant aux danseuses, avec lesquelles il commença à danser.

Bonnet-blanc, entouré des petites lutines, profitait agréablement de la fête. Celle-ci était si bien réussie, qu’au fur et mesure du temps, d’autres lutines venaient les rejoindre afin d’avoir l’occasion de se divertir joyeusement. Parmi elle se trouvait la fameuse Lila qui avait précédemment offert un massage au brave Lothundien. A peine fut-elle entrée, qu’elle le rechercha, et finit par l’apercevoir. Aussitôt elle se dirigea vers le buffet, prit deux coupes dorées et les remplit. Une fois les coupes prises en main, elle se dirigea dans la foule vers Lothi.

(La suite est avec le consentement de Lothi ! !)

Pendant ce temps le lutin profita, naturellement, de la fête et mangea un coup.
Lorsque Bonnet-blanc vint le voir afin de l’entraîner sur la piste de danse, Lothundien lui fit comprendre qu’il désirait se concentrer sur la quête et retourner dans la salle aux nombreuses coupes. Complètement abasourdit et choqué, l’étrange homme, se mit à tourner le dos au lutin en lui expliquant clairement ce qu’il était entrain de faire.

« Je boude ! Moi je veux rester m’amuser ! »

Ne serait-ce que deux secondes après, il se reprit.

« Ok c’est bon on y va ! »

Bonnet-blanc attrapa Lothi par le bras et le mena dehors en faisant de grands signes de bras aux petites lutines présentes.

« Ce n’est qu’un au revoir mes bonnes amies ! Nous reviendrons bientôt nous amuser avec vous ! Ne pleurez pas, nous allons revenir ! Nous aussi on vous aime ! »

Et sans ajouter un mot de plus, il sortit de la pièce et la pauvre Lila resta seule avec ses deux coupes pleines.
La gravité n’étant plus présente dans le couloir, Lothundien et Bonnet-blanc nagèrent en direction de la salle aux coupes. Bonnet-blanc l’ouvrit et tous deux purent entrer à l’intérieur.

Lothundien qui se sentait maintenant au mieux de sa forme contempla sans un mot la salle aux coupes qui s'étendait devant lui. Il vit la coupe qu'il avait choisie tout à l'heure et trouvait que son choix était fort judicieux même s'il était à l'agonie!

*Pourquoi chercher plus loin? Cette coupe est celle qui correspond le mieux à celle que j'ai déjà vue! Je n'ai jamais vu la coupe d'or, je ne peux donc pas élire une coupe au hasard, autant prendre celle qui ressemble à la seule coupe que j'ai vu ici et qui m'a permis de remporter une épreuve!*

Le lutin se pencha pour ramasser la coupe en bois qui gisait à terre et la tendit vers Bonnet Blanc.

« Voilà la coupe... »

Un doute traversa subitement le petit esprit du lutin qui était redevenu vif grâce à la nourriture, Opaline lui avait dit que la coupe contenait un liquide ou quelque chose du style. Il ignorait si la coupe qu'il devait choisir devait elle aussi en contenir.

« Attends Bonnet Blanc, je vérifie un dernier détail! »

Le lutin courut pour regarder une à une toutes les coupes et vérifier si l'une d'entre elles ne contenaient pas de liquide spécial. Sa démarche était joyeuse et il entonna gaiement un petit chant pendant qu'il faisait son inspection méthodiquement.

"L'ami laisse-moi te conter le pays d'où je viens
Sa nature, ses bois dorés, loin des orques et des nains
Le sourire de la dame éclairera ta face
Et au petit matin, tu mangeras du Lembas

Bienvenue dans la foret de Lothlorien
On chantera près du feu
Jusqu'à ce que le jour vienne
Les mallornes tu verras du haut de ma cabane
Et comme nous tu diras
An anfrey an an'rahn

Ici les elfes la nature vivent en harmonie
Le ciel d'un bleu azur se pare d'étoiles la nuit
Dans les arbres les écureuils, à nos pieds les lapins
Te feront un bel accueil en chantant ce refrain

Bienvenue dans la foret de Lothlorien
On chantera près du feu
Jusqu'à ce que le jour vienne
Les mallornes tu verras du haut de ma cabane
Et comme nous tu diras
An anfrey an an'rahn"


hj: dis moi Destin si j'ai trouvé quelque chose ou pas

Lorsqu’ils arrivèrent dans la salle aux coupes, Lothundien reprit la coupe en bois qu’il avait élie auparavant. Cependant, il demanda à l’étrange homme un temps supplémentaire afin de vérifier quelque chose.
Bonnet-blanc en profita pour composer un petit ballet sur le rythme de la chanson de Lothi. Dès que le refrain revenait, il en profita même pour chanter en cœur avec le lutin.
Au bout de plusieurs minutes, il s’approcha de Lothi, afin de voir ce qu’il fabriquait.

« Tu fais quoi là ? Si tu cherche la coupe qui ressemble à la coupe d’or, c’est pas la peine, tu l’as déjà trouvé ! »

Sans ajouter mot, il souleva Lothi et le regarda droit dans les yeux, tout écarquillant les siens.

« Comme tu es petit ! Comment tu fais ? ? »

Sans attendre de réponse, il continua.

« Aller, on arrête de chercher ! Je vais te donner la dernière indication ! La coupe d’or se trouve dans une pièce que tu as déjà visitée ! Aller devine laquelle ! »

(Oui oui, tu as trouvé quelque chose ^^ lolll)

Lorsque Lothundien apprit qu'il avait déjà trouvé la coupe il ne put se retenir de pousser un juron et d'insulter le fou avec des injures de son répertoire personnel.

«Dzorak! Espèce de chiure de marcassin prépubaire boutonneux! Gros gland pourri du chêne miteux!Tu pouvais pas me le dire plus tôt au lieu de me faire poireauter? A tous les coups c'est la coupe en bois que j'avais trouvé avant! »

Le sang du petit lutin bouillonait dans ses veines, il était devenu tout rouge et ses dents grincaient, il faut dire qu'à sa colère s'ajoutait l'excitation d'avoir enfin touché à son but. Il se mit à sautiller sur place.

« Bon, on y va Bonnet Blanc! Et après on retrouvera Opaline et l'autre comme toi! Puis j'irais voir le spectre pour le narguer, ensuite j'empocherais la récompense et toute la gloire sera pour moi et Lilas voudra rester avec moi! Puis aussi je repartirais visiter le reste du monde qui n'attend que moi! Qui c'est le plus malin? C'est le lutin! »

Lothundien se sentait envahi à la fois par la joie, la fierté, la colère envers Bonnet Blanc ainsi qu'un sentiment de puissance qu'il ne connaissait pas jusque là. Il sautait partout tout en poussant des petits cris de joies.

« Yahouuuu! Allez on y va! On y va! »

Le lutin partait déjà en direction de l'endroit où se trouvait la coupe qu'il avait choisie tout à l'heure.

Hj: scuze pour la taille du message mais l'inspi n'est pas avec moi... -_-'

Lothundien n’était, manifestement, pas très ravi de ce que venait de lui apprendre Bonnet-blanc. Celui-ci se mit à rire.

« C’est marrant, quand tu es tout rouge on dirait une petite tomate ! »

Finalement tous deux prirent la direction de la salle à la montagne de pièces d’or et de joyaux. Lorsqu’ils y entrèrent, celle-ci paraissait toujours impressionnante par sa taille qui semblait infinie, mais aussi par la quantité d’objets précieux formant un véritable mont brillant.
Bonnet-blanc entra dans la pièce en faisant ses coutumiers petits bonds de lapin, tout en chantonnant.

« Alors alors ? Est-ce qu’elle est là la coupe ? »

Il commença à plonger dans la montagne, jetant en l’air les objets inestimables dans les airs. Pendant plus d’une heure il joua parmi les merveilles, laissant Lothundien faire ce qu’il voulait, puis lorsqu’il en eut marre, il se tourna vers le lutin pour lui avouer quelque chose.

« Au fait, la coupe d’or n’est pas ici ! Tu veux voir une autre pièce ? »

(Pas beaucoup d’inspiration non plus !)

L'esprit du lutin depuis l'absorption de quelque nourriture était devenu une vraie machine qui carburait au plus vite, aussi il ne se laissa pas décontenacer par la réponse de Bonnet Blanc qui venait de lui apprendre que la coupe d'or ne se trouvait pas dans cette pièce.

« Ah.... Facile! Ca doit être une des coupes de la salle à manger, sûrement celle que Lilas nous a tendu! »

Lothi frétillait déjà d'impatience, il voulait retourner dans la salle des plaisirs pour en profiter encore, et si cela pouvait en plus l'aider dans sa quête il aurait la conscience tranquille... Complètement relaché, le lutin jouait avec Bonnet Blanc puis il sautilla en direction de la porte à la manière d'un lapin comme il avait vu son guide le faire.

« Allez Bonnet Blanc, on retourne dans la salles aux danseuses! En plus je crois que j'ai comme un petit creu à combler... »

Lothundien posa sa main sur sa tête et répéta une dizaine de fois « Ah! J'avais oublié que j'avais faim! » Pour le petit être, la quête touchait à sa fin et à sa faim, il se voyait déjà retourner à l'extérieur en train de gambader dans de vertes vallées...

*Je suis trop malin, je vais gagner! J'ai battu Bonnet Blanc! Même Opaline avait pas réussi*

Le lutin réagit bien au fait que la coupe d’or ne se trouvait pas dans la seconde pièce qu’il avait choisi. Il proposa donc de retourner dans la pièce de la fête, ce qui ravi Bonnet-blanc !

« Oui ! ! ! Repartons faire la fête ! J’ai envi de danser ! Et de manger aussi ! Et faire les deux en même temps ! C’est plus marrant ! »

L’étrange homme se mit à faire des petits sauts de plaisir, en rond. Puis il sortit de la pièce et se retrouva en apesanteur. Il replia les jambes et tendit l’un de ses bras en avant.

« Et c’est partit mon kiki ! »

Il se mit à nager rapidement et se retrouva devant la porte de la salle de la fête. Il l’ouvrit et retomba au sol délicatement, dès qu’il fut entrer.
Aussitôt il se jeta sur le buffet et repartit faire des démonstrations de danses abracadabrantes sur la piste, au milieu des lutines.

Dès que Lila s’aperçu du retour de Lothi, elle hésita un peu à aller le voir. Après tout il l’avait laissé en plan avec ses deux boissons. Mais la rancœur passa, et elle fit le premier pas vers lui.

« Alors,.. euh.. ça va ? »

Lila ne savait pas vraiment comment abordé Lothi, après tout elle n’avait jamais trop l’occasion de parler à des inconnus, surtout dans un endroit comme celui-là.

Lothundien n'avait jamais vu, à part sa mère et quelques vieilles lutines édentées, de jeune et jolie représentante du sexe opposé. Pour lui les lutines ca donne des ordres, ca crie quand on fait pas son lit, ca crie encore quand on fait pas ses devoirs, et ca crie aussi quand papa rentre et qu'il a bu trop de cidre doux... Mais celle-ci n'avait point l'air hostile et l'ambiance de la salle était à la convivialité. Le petit lutin espérait qu'elle ne lui crierait pas dessus.

*J'espère qu'elle va pas me hurler dessus parce que j'ai pas changé mes chaussettes depuis 8jours...  Maman me disait toujours de les changer au bout de 5jours sinon après on a des champignons....*

« Euh salut... Oui oui, ca va très bien... Dis tu sais pas où se trouve la coupe d'or par hasard parce que je la cherche. »

Lothi se rendit compte alors qu'il avait ommis de dire quelque chose de très important et que cela pouvait déclencher la furie des femelles. Il en avait déjà fait mainte fois les frais avec sa mère.

« S'il te plaît! »

*Maman disait toujours qu'il faut être poli sinon... Euh... Quelque chose de pas bien arrivera sans doute...*

Lothi regardait Lila et se surprit à la trouver très jolie. Il l'observait, regardait longuement ses yeux noisettes et s'y sentait comme hapé. Il ne pensait même plus à manger, ni ne voyait les danses étranges de Bonnet-Blanc et n'entendait plus la musique.

« Ah euh.... Au fait... Je voulais dire que... Enfin... Tu sais... Merci pour le massage... C'était très bon! Euh... »

Alors que Lila s'attendait à un retour de question, de la part de Lothi, celui-ci se contenta de répondre à sa question et de lui demander si elle savait où se trouvait la coupe d'or. Elle hésita un instant à lui réveler l'emplacement de cet objet si précieux, mais dès que le petit lutin consentit à lui offrire les marques de la politesse, elle accepta plus volontier de répondre à sa question.

"Oui je sais où elle est. Suis moi."

Alors qu'elle avançait en direction du buffet du fond de la pièce, Lothundien la remercia pour son massage. Lila se mit à glousser.

"De rien. ça me fais plaisir, et puis c'est mon métier tu sais."

Alors qu'ils arrivaient devant le buffet, Lila indiqua une coupe en or, reposant sur la longue table, et se trouvant derrière une grande étiquette, où il était inscrit en grandes lettres: "Coupe d'Or".
Lila lui fit remarquer qu'elle était là depuis le début. P

Elle se tourna vers lui, tout en sourriant.

"Tu veux boire quelque chose?"

Devant la coupe que venait de lui présenter Lila, le visage du lutin s'illumina d'un radieux sourire. La fin de cette interminable quête était enfin venue, il allait pouvoir retourner gambader gaiement dans les bois et empocher la récompense que lui avait promise Opaline. Hormis la fois où son père lui avait offert son chapeau de feuilles, jamais il n'avait connu d'instant plus heureux.

"Enfin! Je la trouve enfin!"

Il pivota sur lui-même et appella Bonnet-Blanc qui comme à son habitude dansait et effectuait quelques pitreries invraisemblables dont il avait le secret.

"He Bonnet-Blanc! J'ai trouvé la coupe! J'ai trouvé la coupe! Ramène moi avec Opaline maintenant, j'ai gagné à ton jeu!"

Soudain le visage du lutin s'assombrit, il se tourna alors vers la lutine:

"Euh j'aurais volontiers pris un petit verre mais je dois rentrer d'où je viens. On m'attend là-bas, je n'étais de passage ici que pour trouver la coupe d'or. On se reverra peut être une autre fois...."

Lothi fit mine de réfléchir:

"Enfin, je risque de revenir d'ici quelques minutes, une fois que j'aurais donné la coupe à Opaline je pense que je n'aurais plus rien à faire..."

Alors qu’il s’amusait joyeusement à imiter des animaux, tous plus étranges les uns que les autres, Bonnet-blanc fut interrompu par Lothundien qui venait de lui annoncer qu’il avait trouvé la coupe.
L’étrange homme se mit à applaudir.

« Bravo ! Tu veux que je la cache de nouveau pour recommencer à jouer ? »

Mais le lutin demanda à être ramené au près d’Opaline.

« Alors c’est partit ! »

Lila s’avança près de Lothi et Bonnet-blanc afin de savoir ce qu’il allait faire. Mais, bien qu’il ait décidé de partir, il prit la décision de revenir rapidement.

Bonnet- blanc sortit de la pièce, et avança gaiement dans le couloir, tout en chantonnant l’air que le groupe de musique avait joué.

Lorsqu’ils arrivèrent dans le sombre couloir, à l’allure d’une grotte, où l’attendait la Prudence, celle-ci se mit à faire des gestes dans sa direction.

« Lothi ! Tu y es arrivé ! Tu as la coupe ! ! ! »

La joie inonda le coeur du petit lutin lorsqu'il revit Opaline, aussi il se mit à courir vers elle pour finalement sauter dans ses bras.

"Opaaaline! Je suis de retour! Et en plus j'ai la coupe! Pour l'avoir j'ai du affronter un terrible dragon rouge mais heureusement j'ai envoyé Bonnet Blanc en pâture puis ensuite il y'a eu l'ours géant, un homme habillé en noir avec une épée rouge qui respirait en faisant du bruit, des petits hommes verts, une masseuse de charme qui a essayé de me détourner de mon objectif principal et enfin j'ai du me battre en duel contre Bonnet-Blanc!"

En disant cela le lutin mimait des combats épiques tout en faisant des figures étranges et en ponctuant ses dires de bruits bizarres:

"Braoummmmm Grsssssshhhh Ffffffblêblêbê Piou Piouuuuuuuuu Gnaooooon! Et là il m'a eu par derrière! Pan Boum! Heureusement j'ai été plus rapide! Et là Baoum!"

Le spectacle était assez pittoresque et quand il eu finit Lothundien fit une petite révérence.

"Et voilà Opaline, j'ai le droit à une petite récompense quand même pour t'avoir ramené ta coupe?!"

Le lutin agita alors la coupe devant Opaline puis d'un geste rapide, la cacha derrière son dos et tendit une main.

*Qui c'est qui va être riche? C'est Bibi! Yahou!*

Lothi ne tenait plus en place et sautillait dans tous les sens, attendant qu'Opaline réponde.

Lothi regarda perplexe le papier que venait de lui tendre les deux frères qui avaient l'air aussi fous l'un que l'autre. Maintenant qu'ils étaient ensemble, il aurait été incapable de différencier Bonnet-Blanc de son acolyte Blanc-Bonnet. Néanmoins cette récompense était des plus agréable car Lila et la salle des plaisirs pour trois jours étaient une récompense fort honnête pour ce qu'avait accompli le lutin.

"Chouette! Opaline pourra rester? Dis Opaline tu resteras hein? Tu verras il y a de la bonne nourriture et plein de coupes aussi, et on peut se faire masser!"

En prononcant le mot "massage" le petit être sourit de toutes ses dents.

"J'aime bien aller chercher des objets pour Opaline, c'est pas très compliqué! Je pourrais aller en chercher d'autres?"

Lothundien était tout joyeux devant la perspective de repartir en aventure pour être à nouveau récompensé, à sa cupidité pour les objets "brillants" et à sa gloutonnerie commencait à s'ajouter un nouveau vice: il s'imaginait déjà entouré de centaines de lutines dénudées qui le massaient.

"Ah euh... Sinon pour ma récompense je veux..."

Le petit être mis sa main devant sa bouche comme pour dire un secret, puis il chuchota:

"Des objets magiques!"

Il tendit la coupe vers Opaline mais ne la lacha pas, son autre main était toujours ouverte et attendait le butin.