A la recherche d'Ergone

Anima expliqua, lors d’un long discours qu’elle ne se sentait pas amoureuse de Shan. Le vagabond blanc, que les grands monologues ennuyaient facilement, n’écouta que d’une oreille ce que disait la jeune femme. Son regard se baladait sur le paysage de la Grande Prairie, qu’il connaissait fort bien. Devant eux, l’herbe verte s’étendait pareil à de grandes vagues, ce qui fit surgir en lui une nouvelle pensée.

* Tient, et si j’allais voir la mer un de ces jours. *

« Vous aimez la mer Anima ? »

Puis vint le sujet concernant Shan. Anima l’accusa d’avoir lu dans les pensées du jeune home afin de les connaître. Puis elle se ravisa, supposant qu’il avait peut-être connu les parents de celui-ci, qui lui auraient confié son secret. Le vagabond blanc se mit à sourire.

« Je ne les ais jamais vus personnellement, pour ce que je sais d’eux, c’est que tout est de leur faute. Et je n’ais pas lu dans les pensées de Shan. Je ne peux pas faire ça. Mais je sais faire autre chose. Et vous Anima, savez-vous lire dans les pensées?»

Il continua de sourire, tout content de la situation. Il pouvait parler de lui et cela l’amusait. Ils continuèrent tous deux d’avancer au travers des grandes plaines vertes. Le soleil rejoignait peu à peu la terre. Le ciel se colorait peu à peu de rouge.

Le vagabond n'écoutait Anima que d'une oreille inatentive. Il n'en avait rien à faire en faite et préféré admirer le paysage. Il renchaina directement sur un autre sujet complétement différent.

*Il ne m'écoute pas du tout ! Génial ! Je parle dans le vide ! Ah bin puisqu'il aime pas ca, je lui en donner pour son cerveau !*

Mais il repartit tout de suite sur une autre question plus sérieuse, en lui affirmant qu'il n'avait ni vu les parents de Shan ni lu dans ses pensées. Anima était perplexe, mais elle répondit avec un léger sourire en quoi .

"Non, je ne sais pas lire dans les pensées. Si je le savais croyez-moi j'aurai moins de problème dans mes quêtes et j'aurai lu tout de suite les votres aulieux de me laisser diriger par vos phrases sans queue ni tête, mais non. Remarque c'est un pouvoir qui me plairait bien. Ainsi en quelques secondes l'on peut savoir qui est gentil, qui est méchant, qui est honnête, rusé, malsain, meurtrier, puissant, débile...J'en passe. C'est un pouvoir qui a ses avantages. Ahhh ! Et je pourrai savoir des choses que personnes n'ose avouer, des secrets lourds à porter et que les gens on honte de divulguer... Cela donnerait une certaine puissance, un cntrôle sur les autres. Je l'avoue ca serait bien tentant. Mais dans un autre sens, certaines choses que je pourrais apprendre pourrait être dûres à avaler, surtout s'il s'agit de personne proche, où de cas très grave. C'est un don à double tranchant, comme tous les dons d'ailleurs... Pour ce qui est de la mer, et bien je dirait que le peu d'expérience que j'en ai fait, je n'ai pas vraiment apprécié. Je suis restée la plupart du temps accrochée au cordage, trempée jusqu'au os, à tout faire pour éviter de basculer dans l'abisse. La deuxième fois, le voyage était plus calme, mais j'avais encore le souvenir du premier trop présent dans mon esprit pour pouvoir apprécier ce voyage! Et pourtant je vais devoir m'habituer à ce genre de transport car je vais devoir parcourir de nombreuses lieues sur la mer ! J'espère alors que ce sera de meilleurs souvenirs. Car j'ai lu beaucoup de chose sur cette étendue bleu, beaucoup de choses merveilleuses, oh oui, comme des terribles. Certaines mers semblent avoir été crées pour détruirent ceux qui osent la dompter et traverser sa houle vengeresse, alors que d'autres, semblent plutôt être là pour le bonheur de tous, offrant trésor sur trésor, paysage magnifique et abondament de quoi se nourrir. Je me rappel d'un tableau que l'on m'avait montré, qu'est ce qu'il était beau ! Au premier plan se trouvait une énorme falaise, verte comme au printemps, jonchée de nombreuses fleurs roses avec à sa pointe une femme au cheveux dorés, habillée tout de blanc avec des ailes dans le dos qui écartait les bras face à l'océan. Ce dernier était d'un bleu turquoise absolument sublime, et nombreux objets de valeurs se trouvaient dans son fond, brillant au dernière lueure d'un soleil pâle qui se couchait à l'horizon... Non, vraiment c'était une très belle oeuvre. Je me demande d'ailleurs qui peut bien être cette personne, si elle est réelle. Vous avez déjà vu ce tableau ? Peut-être que cette personne vous dit quelque chose ? Et vous, que pensez vous de la mer ? Oh, j'espère que je ne vous ennuit pas à parler toute seule, ca m'arrive souvent quand je vois que les gens..."

Elle avait marqué une petite pause, vérifiant que le vagabond ne l'écoutait pas, ce qu'il faisait d'ailleurs, avant d'hurler dans sa direction :

"NE M'ECOUTES PAS !!!!! Ca sert à rien de poser des questions si vous n'écoutez pas la réponse..."

Elle continua de marcher les bras croisé, légèrement véxée et ne cessait de se retourner pour vérifier si Shan ne venait pas les rejoindre.

Anima se rendit rapidement compte que le vagabond blanc n’accordait que peu d’attention à ce qu’elle disait. Aussi se vengea t’elle en usant sa patience et énumérant toutes les paroles qui lui passèrent par la tête. Comme il fallait s’y attendre, il n’écouta que d’une oreille tout cela. Lorsque la prêtresse s’en rendit compte, elle n’hésita pas à le lui faire remarquer qu’il posait des questions et qu’il ne prêtait absolument pas attention aux réponses.
Le vagabond blanc haussa vaguement les épaules.

« J’écoute que lorsque c’est intéressant. Mais n’allez pas croire que je n’ais rien entendu de ce que vous disiez. Au contraire, j’ai même noté qu’il y a à peine quelques minutes vous reprochiez, sans preuve, d’avoir lu dans l’esprit de Shan, tout en déclarant que la chose n’était pas honnête et me demandant si je n’avais pas honte de cela, et à présent vous dites que c’est un pouvoir qui vous plairait. Apparemment vous n’attribuez pas les mêmes valeurs aux autres qu’à vous. »

Le vagabond blanc n’avait prêté, par la suite, attention qu’à la première phrase concernant le sujet de la mer, qu’il avait lui-même lancé. Le reste, il n’en n’avait pas écouté un mot, jusqu’à ce qu’Anima le lui fasse remarquer.

A cet instant, un cheval au galop arrivait dans leur direction. Bien entendu, ce fut Shan qui était de retour. Il arrêta sa monture juste derrière eux, et mit pied à terre. A peine fut-il descendu que le vagabond blanc, un petit sourire amusé s’adressa à lui.

« J’ai une nouvelle pour toi. Je sais pas si elle est bonne, c’est à toi d’en juger. Anima est amoureuse de toi. »

Avant que celle-ci n’ait le temps de répondre, le vagabond blanc s’adressa à elle.

« Et bien quoi ? Imagine qu’il dise que lui aussi t’aime, tu seras bien contente et te sentiras certainement plus amoureuse non ? »

Shan semblait complètement perdu. Il avait quitté ses compagnons, alors qu’ils s’entretenaient sur le grave et très sérieux sujet d’Ergone, et à présent qu’il revenait, ils conversaient sur le fait qu’Anima était possiblement amoureuse de lui.

Anima grimacait dans le dos du vagabond alors qu'il venait de lui dire qu'il n'écoutait que lorsque c'était intéressant...

*Donc je dis que des conneries qui ne valent le coup d'être écouté... Merci...*

Il lui expliqua alors qu'elle faisait différence de son cas en lui ayant dit qu'il devrait avoir honte d'utiliser un tel pouvoir alors qu'elle aimerait le posséder. Mais Anima haussa les épaules à son tour et se retourna vivement vers son interlocuteur.

"Vous n'avez donc pas comprit que je disais n'importe quoi ... J'ai bien vu que vous ne m'écoutiez pas, et ca vous apprendra à ne pas faire attention à vos interlocuteurs ! A vrai dire, ce n'est pas un pouvoir qui m'intéresse, pas du tout."

Elle ne donna pas plus d'information et resta silencieuse, jusqu'à ce qu'au loin, se fasse entendre de plus en plus net les bruit de sabot d'un cheval au galop. Anima poussa un soupir de soulagement en voyant la silhouette de Shan se détacher à l'horizon.

*Ah enfin... Shan, tu me sauves...*

Mais elle avait pensé trop vite. A peine fut-il descendit de cheval qu'il l'assoma avec une affirmation tout à fait stupide. La nécroman serra les dents, d'une, pour réussir à ne pas crier et a garder son calme devant cette situation, et de deux, pour ne pas étrangler le vagabond qui commencait à lui porter sur les nerfs. Il fallait de toute façon qu'elle garde la maitrise sur elle-même et un certain détachement face à la situation, sinon cela aller montrer qu'elle était d'accord avec lui alors que ce n'était pas du tout le cas.

"Je suis désolée... Depuis tout à l'heure il dit n'importe quoi. J'ai simplement fait honneur à ta générosité et à l'aide que tu m'a apporté depuis que je suis arrivée, et tout de suite il en a tiré des conclusions de ce genre... Enfin, croyez ce que vous voulez du moment que ca ne mette personne mal à l'aise. Et puis si vous êtes en mal d'amour et que vous voulez les agence matrimoniale faites le pour vous même d'abord. "

Le soleil laissait parraitre ses derniers rayons de soleil, et l'obscurité grandissait.

*Bon j'espère qu'on est bientôt arrivé... Il va bientôt faire nuit et j'en ai marre d'être dans l'embarras...*

Anima rétorqua au vagabond blanc que ce qu’elle venait de dire n’était que de fausses indications, qu’elle ne souhaitait point avoir ce don et que cela lui apprendrait à ne pas prêter attentions à ses interlocuteurs.

« Mais ce serait cruel de ma part de vous priver de parler, puisque vous avez l’air d’aimer ça. »

Puis Shan arriva parmi eux, et le vagabond blanc lui fit une remarque qui le mit mal à l’aise. Avant que le jeune homme n’ait pu répondre quoi que ce soit, anima lui offrit une explication à sa manière. Le vagabond blanc ne faisait que dire des paroles étranges, sans queue ni tête, depuis tout à l’heure. De plus, elle n’avait fait que l’éloge de la gentillesse qu’il avait eu envers elle, et que s’il se trouvait être en mal d’amour, il pouvait à loisir se rendre dans une agence matrimoniale.

Shan reste encore plus stupéfait lorsqu’il entendit ces paroles, et commença à se demander s’il n’y avait pas quelque chose d’étrange dans le thé qu’ils avaient bu, lui n’ayant bu que très peu de cette boisson n’aurait point subi ces effets. Un sourire un peu gêné apparu sur son visage. Il était temps qu’il change le sujet de la conversation.

« Euh… très bien. Mettons-nous en route pour Ergone cela vaut mieux. »

Il reprit la route, suivit du vagabond blanc. Ce dernier avançait tout en souriant.
Durant un peu plus d’une heure, ils marchèrent, toujours dans la même direction. Le soleil se confondait à présent avec la terre. Un dégradé allant du bleu sombre au rouge envahissait le ciel. Quelques étoiles apparaissaient, et le contour de la lune se faisait de plus en plus précis.
Au bout d’un certain temps, ils purent voir au loin de petites flammes danser dans les airs. En se rapprochant, les trois compagnons pouvaient constater que « ces petites flammes » provenaient de torches allumées tout autour d’un village.
Le vagabond blanc prit un air déçu.

« C’est dommage, on a loupé l’arrivée du village. C’est joli quand il apparaît ici. »

Anima ne rétorqua pas au vagabond et se contenta de lui tirer la langue d'un air enfantin.

Elle expliqua ensuite les raisons pour lesquelles le vagabond était persuadé qu'Anima était amoureuse de Shan, mais apparement elle ne réussit pas trop à convaincre son auditoire. La vagabond semblait toujours aussi fier de lui et Shan, quand à lui, semblait toujours aussi mal à l'aise. Anima secoua la tête en poussant un gros soupir, comme si elle pensait que ces deux là étaient irrécupérables et aussi bêtes l'un que l'autre. C'est alors que d'une voix peu sûre, le jeune homme décida de remettre tout le monde en route pour l'arrivée d'Ergone.

Le voyage dura encore plus d'une heure. Temps qui parut interminable à Anima car personne n'avait prit la parole, et le silence, comme le mal à l'aise, commencaient à l'oppresser. De plus, son estomac recommencait à gargouiller de manière désagréable et à la faire souffrir. Ce qui n'arrangea pas les choses.

Heureusement, ils parvinrent enfin à destination.
Devant elle se tenait Ergone, la soit disant ville fantôme, entourée de nombreuses torches qui indiquaient clairement son entrée.
Elle se retourna vers ses deux compagnons après avoir longtemps observé son futur lieu de quête.

"Bon... Bin je pense que je peux y aller maintenant non ? A moins que vous n'ayez encore quelque chose à me dire ? Quelque chose que je comprenne et qui ne soit pas une annerie de préférence... "

Elle attendit que le vagabond lui réponde avant de faire quoique se soit.

Ils parvinrent tous trois jusqu’à Ergone. Le village était encerclé de torches, derrière lesquelles il était possible de voir apparaître de nombreuses petites chaumières. Plus l’on se rapprochait de la ville, plus les voix venant de celle-ci se faisait entendre. Un mélange de musique, de chant, et de rire s’élevait dans les airs. L’ambiance était véritablement joyeuse.
Le vagabond blanc, qui s’était approché, commença à murmurer les paroles de la chanson jouée, tout en balançant la tête de droite à gauche.
Puis, Anima signifia qu’elle allait partir pour Ergone, sauf s’ils avaient quelque chose à déclarer, une chose qu’elle pouvait comprendre et qui ne serait point une ânerie. A ces mots, le vagabond blanc se tourna vers Shan.

« Ah ça c’est pour toi. En gros elle te trouve bien gentil, mais un peu con. »

Avant que Shan n’ait eu le temps de répliquer, le vagabond blanc s’approcha d’Anima.

« Moi j’ai une dernière chose à déclarer. Ils n’ont pas de montre là-bas, rien qui puisse t’aider à savoir l’heure. Par conséquent…. Tu ne resteras pas trop longtemps à la fête hein ? Les petites filles comme toi ont besoin de sommeil pour pouvoir grandir. »

Il arbora sur son visage un sourire joyeux et amusé.

Devant eux, se trouvait l’entrée du village. Une guirlande de fleurs était accroché entre les deux maisons qui commençaient le village. Plus on avançait dans la ville, plus celle-ci était décorée de fleur, et plus le nombre de torches était important.
Au centre, des tables avaient été installées de manière à former un quart de lune. Un orchestre sur la gauche jouait des airs populaires et entraînant. Devant eux, un groupe de villageois dansait gaiement. La particularité des habitants de cette ville, était qu’ils étaient tous vêtus de blanc. Les femmes avaient leurs longs cheveux détachés, et les petites filles, portaient des tresses. Sur leur tête, aux femmes, comme aux enfants, se trouvaient des couronnes de fleurs tressées. Certains des hommes présents portaient des couronnes de blé.
L’ambiance était véritablement festive. Même le doyen du village, qui était un vieil homme d’une soixantaine d’année, s’amusait avec les enfants et participait aux danses. Il avait les cheveux et la barbe longue, et son corps très mince était recouvert d’une longue robe blanche de prêtre.

Un long, très long soupir sortit de la bouche d'ANima, accompagné d'un battement de bras, les yeux tournés vers le ciel.

"Bien sûr, ce genre de phrase ne pourrait nullement s'accorder à votre personne... Et bien pourtant c'est à vous qu'elle s'adressait ! Si y'en a un qui est un peu con ici c'est certainement pas Shan !! "

A peine eut-elle prenoncé ces mots, un air défait s'abattit sur son visage....

*Oh non...J'aurai jamais du dire ca, il va encore enchainé sur le fait que je suis amoureuse de Shan, mais pourquoi j'ai pas fermé ma bouche. *

Toujours avec la même grimace, elle regarda le vagabond blanc se rapprocher d'elle, redoutant ses prochaines paroles. Anima faillit lui sauter au cou, l'air cette fois-ci en colère, et avait préparé ses mains en position "étranglement prévu si tu t'approche plus!!!", mais la phrase lui apparut soudain plus comme une mise garde qui s'ajoutait à celle concernant le temps qu'il lui avait dit auparavant. La "petite fille" baissa alors les mains, et laissa passer cette phrase insolente sans rien dire.
Elle rajusta son manteau pourpre et son sac, posa son lourd capuchon sur la tête et s'appréta à partir.

"Et bien je vous dit à bientôt alors. Je retournerai au village des hobbits pour tenir ma parole *bien que j'en ai plus trop envie...Et pourvu que Shan ne soit pas là...* Car je ne pense que vous m'attendriez ici jusqu'à ce que je sorte d'Ergone. "

Sa phrase s'adressait à tous deux. Elle fit un petit clein d'oeil à Shan, ne le remerciant pour rien, étant persuadé de le revoir dans quelques temps, puis se détourna.

Elle arriva devant l'entrée du village et avant d'y pénétrer, elle se retourna une dernière fois pour faire un signe de la main à ses deux compagnons de voyage. Quelques secondes après, elle avait disparut au milieu des chaumières.

Elle marcha lentement, ses yeux examinèrent chaque recoins, chaque maisons, chaques bouquets de fleurs qui semblaient la guider tel un chemin vers le ceur de la ville où se déroulait la fête. Devant elle se trouvèrent alors installées de nombreuses tables garnies de mets savoureux, entourées par des villageois dansant, un orchestre et toutes les autres personnes qui ne dansaient pas... Il y en avait peu certes. Au milieu des danseurs, elle apperçut un vieillars, le plus vieux de tous.

*Surement le doyen dont le vagabond n'a pas arrété de me parler... *

Elle resta alors au milieu des gens, couverte de son manteau prune qui sans nul doute la distingué des autres tenues blanches comme une voyageuse venant de pénétrer dans le village.

Le vagabond eut l’air surpris lorsqu’anima lui affirma que la remarque qu’elle venait de dire s’adressait à lui et non à Shan. Comme elle l’avait prévu, il ne rata pas l’occasion pour parler de sentiments.

« Ah mon pauvre Shan, elle est décidément folle de toi ! »

Anima adressa son au revoir à ses deux compagnons de routes, leur donnant rendez-vous au village des hobbits. Shan ne fit rien, alors que le vagabond blanc lui fit un signe de la main alors qu’elle se dirigeait vers le village.
Dès qu’elle entra dans celui-ci, un étrange bruit se fit entendre, comme un coup de vent. La barrière magique qui empêchait de ressortir du village était à présent en place.
La prêtresse de la mort avançait dans Ergone jusqu’à atteindre le centre, où tout le monde s’amusait joyeusement. Personne ne remarqua son entrée, toute la population étant trop occupée à profiter de la fête.
Une petite fille, entrain de jouer se mit à courir dans sa direction, jusqu’à ce qu’elle aperçoive Anima et s’arrête devant elle. Celle-ci était une enfant à l’allure gracieuse et adorable. Elle était vêtue de blanc et portait une couronne dans les cheveux, mais contrairement aux autres petites filles, elle ne portait pas de tresses.



Elle dévisagea la jeune femme avec de grands yeux surpris, et laissa échapper un long « Ooooooooh ! ».
Les autres enfants étaient partis en direction du doyen.
La petite fille se mit à sourire et d’une voix chantante, accueillit Anima.

« Bonjour ! Je m’appelle Jessia Gaus. Et toi ? Toi aussi tu es là pour jouer ? »

A cet instant le doyen arriva. Il avait un air heureux, et il était visible qu’il était bien heureux de pouvoir recevoir Anima parmi eux.

« Bonsoir jeune demoiselle. Soyez le bienvenu à Ergone. Prenez donc place à notre table et venez profiter de la fête en notre compagnie. »

Alors que personne n'avait remarqué Anima, et qu'elle observait incognito la scène, une enfant, l'air innocente s'arréta devant elle. La demoiselle était très mignonne et paraissait appartenir à une classe supérieur. En effet, sa tête était ceinte d'une véritable couronne, alors que les autres enfants se contentaient d'une en fleur. De plus elle possèdait les cheveux détaché, différence aussi avec les autres jeunes filles ne portant que des tresses.
Les yeux d'Anima regardaient la fille de bas en haut avec un fin sourire lorsqu'elle lui demanda si elle était là pour jouer.
Anima secoua lentement la tête en signe de négation.

"Je suis Anima.Enchantée jeune demoiselle. Mais je ne viens pas pour jouer... Je viens pour..."

A cet instant le doyen qui l'avait aussi repéré vu qu'il jouait avec les enfants s'approcha d'elle et l'invita généreusement à se joindre à leur table pour profiter de leur fête. Mais l'estomac d'Anima n'était pas d'accord.

*C'est un vrai handicap de ne pouvoir ni manger ni boire comme tout le monde... Je sens que ce problème va revenir souvent...*

Elle regarda alors le doyen qui semblait réelement heureux de l'accueillir, mais Anima prit le risque de répondre négativement.

"Je vous remercie de votre accueil Doyen, mais je me dois de décliner votre offre généreuse et qui m'aurait parut agréable en d'autres circonstances. Je suis venue à Ergone dans le but de vous rencontrer pour traiter d'une affaire très importante pour les miens qu'il me faut régler au plus vite. Et puis..." Elle posa une main sur on ventre, en faisant la grimace."J'ai déjà ingurgité trop de chose avant de venir qui ne me réussissent pas trop à vrai dire".

Un léger sourire orna son visage, espérant que le Doyen ne la trouve pas trop impolie de le presser ainsi alors qu'il est soir de fête pour lui.

Jessia semblait toute heureuse de voir qu’il y avait une nouvelle arrivante au village d’Ergone. Elle s’apprêtait à lui demander de bien vouloir jouer avec elle, mais Anima semblait préféré converser avec le doyen. Ce dernier venait de l’inviter à se joindre à la fête. Mais elle déclina l’offre, prétextant d’être ici pour une affaire qu’elle devait régler au plus vite.
Le doyen lui adressa un sourire remplit d’affection. Il posa tendrement sa main sur la tête de la petite Jessia, qui se mit à lui sourire, et répondit à la prêtresse de la mort.

« Je crains que vous n’alliez devoir attendre. A Ergone, le travail est laissé de coté durant les périodes de fête. Cependant si vous ne souhaitez point prendre part aux festivités, libre à vous de ne rien faire et d’attendre leur fin. »

Jessia et tendit les bras vers Anima et attrapa sa robe entre ses petites mains.

« Dis Anima, soit gentille, viens jouer avec nous. Ce sera marrant. »

La petite fille regardait la jeune femme avec un regard de petit chien battu. En voyant cela, le doyen commença à rire. Puis tourna son regard vers Anima.

« Et si vous avez un instant de libre entre deux jeux, je serais ravi de vous inviter à danser. »

A coté, la fête continuait, nullement perturbée par l’arrivée de la jeune femme. La musique, toujours aussi entraînante, incitait de plus en plus les villageois à se lever de table et à participer à la danse. Tout le monde était occupé, que ce soit à exécuter des pas de danse, à rire, à manger, ou encore à s’amuser avec des jeux populaires.

Anima avait détourné le regard de la petit fille pour fixer le doyen. Comme elle s'y attendait, il lui apprit que jour de fête était synonyme de jour de repos. Elle allait donc devoir attendre la fin des festivités avant de pouvoir traiter avec lui.

*J'espère que leur fête ne dure pas une semaine...*

Ses yeux effectués des vas et vient entre le vieil homme et la jeune enfant.

"Bien sûr, je comprends. Je vais vous attendre vers le temple si cela ne vous derrange pas." Se tournant vers Jessia : "Excuse-moi Jessia mais je ne suis pas très en forme pour jouer... Je préférerai rester tranquille.Tu comprends ? "

Le regard que lui lancait la petit fille ne semblait n'avoir aucune prise sur Anima. Le doyen quand à lui semblait avoir remarqué la ruse de l'enfant et rigolait à cette approche, avant de lui proposer une danse entre deux jeux. Anima parut génée, mais si elle ne se sentait pas de jouer avec les enfants, les tourbillons, vas et vient, et tourne en tous sens des danses entrainantes ne réussiraient pas plus à son pauvre petit estomac agressé par cette horrible boisson.

"Cela aurait été avec plaisir, mais je préfère vraiment rester au calme si vous me comprennez. Je visiterai votre village en attendant, je pense que cela me conviendra. "

Les gens autour d'elle prenaient de plus en plus de plaisir à participer à la fête. Simplement le fait de regarder tous ces villageois danser faisait tourner la tête à la nécroman. Elle détourna les yeux, et attendit la réponse du doyen avant de s'éloigner vers des rues moins agitées.

Anima déclara qu’elle comprenait le fait que le doyen, ainsi que les habitants, ne souhaitent point parler affaire durant la durée de leur fête. Elle ajouta le fait qu’elle attendrait près du temple afin de pouvoir rester tranquille.
Le doyen se mit à sourire amicalement, tandis que Jessia esquissa une petite moue déçue. Voyant cela, le vieil homme tenta de lui remonter le moral.

« Allons ma petite Jessia, ne soit pas triste. N’oublie pas que tu es venue parmi nous pour pouvoir t’amuser. Alors profite donc de la fête. »

Les douces paroles du vieillard semblaient avoir réconforter la fillette, qui se remit à sourire de nouveau.

« Oui ! Je vais aller m’amuser ! »

Puis, Anima déclina l’offre de danse du doyen, annonçant qu’elle visiterait le village en attendant. Celui-ci ne s’en offusqua point.

« Je comprends. Notre village est certes pas aussi grand que les cités, mais il est très agréable. Je vous conseille d’aller le jardin de Monsieur Pitts. Il en prend grand soin et est très beau. »

Dès qu’Anima s’éloigna vers des rues plus calme, et que le doyen regagna la fête, Jessia décida de la suivre discrètement. Elle voyait cela comme un nouveau jeu d’espionnage. Elle restait près des murs dans l’ombre, se cachant derrière les recoins, tout n tentant de ne pas rire de la situation, qui l’amusait réellement.

La nécroman avait salué respectueusement le doyen avant de s'éloigner du noyau festif, n'ayant pas accordé plus d'attention que cela à la petite Jessia.
De nombreuses petites chaumières bordaient la rue principale, les fenêtres étaient toutes fermées, et aucune lumière ne brillait derrière le carreaux.

*Bien sûr, ils sont tous à la fête... *

Alors que ses pas la menaient lentement elle ne savait où, elle se mit à réfléchir à cette première rencontre. Quelque chose lui parraissait louche.

*Si le vagabond est partit de cet endroit, c'est qu'il y a bien une raison... Ce n'est pas pour assouvir l'envie de parcourir le monde, sinon il ne serait pas resté si proche de ce lieu. Et les gens sont si gentils, pourquoi les quitter ? Non, c'est cela qui ne va pas, je les trouve bien trop gentil... Ce ne peut pas être normal. *

Elle continua de délibérer dans son esprit sur cette question et se promit qu'une fois de retour dans son monde, elle poserait la question au vagabond sur les raisons de son départ.
D'un seul coup elle décida de bifurquer sur une petite rue sur sa gauche et de s'éloigner le plus loin possible des lieux d'habitations. En peu de foulées elle était arrivée à une des limites de la ville, et s'arréta net dans son élan. Elle s'agenouilla au sol, et vomit tout le thè qu'elle avait bu. Ce ne fut que de l'eau qui sortit de sa bouche car son estomac, ne fonctionnant pas comme celui d'un humain normal, ne contenait rien d'autre.
Une fois terminé, elle poussa un soupir de soulagement.

"Ah..Ca va mieux, cette saleté de boisson..."

Son corps lui rappela d'ailleurs qu'elle n'était pas très en forme car ses jambes eurent du mal à la relever. Alors qu'elle s'appuyait sur un morceau de palissade pour s'aider, elle cru entendre au loin de petit pas qui couraient, mais n'y préta pas plus d'attention pensant que c'était encore les enfants qui jouaient.

*Je ne peux pas manger ici en plus, s'il y en a un qui arrive...*
Elle décida alors de rester comme ca, et reprit sa route en se dirigeant vers Jessia, car elle faisait demi-tour, pour continuer sa route.

Jessia avait suivit Anima, jusque là, sans se faire remarquer. A un instant, elle la vit s’arrêter et s’agenouillant au sol. La fillette ne comprit pas tout de suite ce que la prêtresse de la mort était entrain de faire.

*Peut-être qu’elle prit. *

Mais rapidement, elle s’aperçut que la jeune femme était entrain de recraché un liquide au sol.

*On dirait qu’elle est malade. Je devrais peut-être aller la voir.*

Jessia s’apprêtait à sortir de sa cachette, quand elle entendit Anima déclarer que ça allait mieux à présent. La fillette reprit aussitôt place derrière le mur. C’est alors qu’elle aperçue la jeune femme se diriger dans sa direction. Elle regarda aussitôt derrière elle, afin de trouver une autre cachette. Puis elle tourna son regard de nouveau en direction d’Anima, puis elle se mit à courir, en direction opposé de la jeune femme, en espérant que celle-ci ne l’ait point remarqué. Elle se cacha derrière un tonneau, qui se trouvait placé devant le mur d’une des bâtisses. Au-dessus d’elle se trouvait une fenêtre fermée, mais d’où de la lumière sortait. La fillette accroupie derrière sa cachette attendait.

Anima se sentait maintenant nettement mieux. Son ventre ne la faisait plus souffrir et elle pouvait maintenant marcher toute son attention tournée sur l'environnement qui l'entourait. Alors qu'elle marchait lentement en humant l'air frais, elle appercu une silhouette courrir dans sa direction opposée et reconnu la couronne de la jeune fille qu'elle avait croisé à l'entrée.
Elle l'apperçut se cacher derrière un tonneau, qui se trouvait d'ailleurs sur son chemin. Tranquillement elle continua alors sa route, continuant de scruter les maisons. Etrangement, elle vit une lueur au travers les carreaux juste au dessus du tonneau.
Discretement, cachée sous son épaisse capuche, elle s'appuya au tonneau pour regarder à l'intérieur.

"C'est étrange, je croyais que tout le monde était à la fête..."

Sa voix se tut un instant, plannant dans l'air frais, puis reprit d'une voix douce, alors qu'elle cherchait toujours quelqu'un du regard à l'intérieur de la maison.

"Ein Jessia ? Cette maison ne devrait t-elle pas être éteinte comme les autres ?"

Elle baissa d'un coup la tête dans sa direction, la lumière venant de la maison éclairant tout juste les traits prononcés de son fin visage.

"Tu peux sortir je t'ai repéré. Mais que fais-tu là ? Tu ne préfères pas t'amuser à la fête putôt que de me suivre ? "

Elle attendit la réponse de la jeune demoiselle, et s'était redressée à quelques pas du tonneau.

"Si tu ne souhaites pas retourner là bas, pourquoi ne me ferais-tu pas visiter ton village ? Le doyen m'a dit qu'il y avait de beaux jardins à voir, et puis, je ne sais pas où se trouve le temple. Peut-être pourrais-tu m'y conduire ? "

Un fin sourire se dessina sur son visage. Après tout, ces gens n'étaient peut-etre pas si méchants...

Alors que Jessia était cachée derrière le tonneau, Anima se dirigea vers elle, et s’appuya sur l’instrument qui devait servir de cachette à la fillette. Dès que celle-ci entendit la jeune femme lui demander pourquoi cette maison ne devrait pas être éteinte comme toutes les autres, Jessia mit ses bras sur la tête, et se recroquevilla d’avantage sur elle-même, comme si ce geste allait la rendre soudainement invisible aux yeux de la prêtresse. Mais celle-ci lui fit remarquer qu’elle l’avait repérée, et qu’elle pouvait sortir de sa cachette.
Jessia fit un bond, et se présenta devant Anima les bras tendus vers le ciel.

« Tadammmmmm »

La jeune femme lui avait demandé si elle ne préférait pas s’amuser à la fête plutôt que de la suivre. Jessia posa un doigt sur ses lèvres et commença à réfléchir.

« Euh…… non ! C’est amusant de suivre les gens ! »

Puis Anima lui proposa de lui faire visiter son village, le doyen lui ayant indiqué qu’il y avait de beaux jardins. Jessia continua de réfléchir.

« Euh….. moi je veux bien te monter mon village, mais il est pas ici. Je suis juste venu dans ce village par ce qu’on m’a dit qu’il y avait une fête. Alors je suis venue, et j’ai que les gens s’amusaient. Et alors le vieux monsieur m’a demandé ce que je faisais ici, alors j’ai que je venais pour la fête, et il m’a dit que si je voulais je pouvais rester, alors j’ai dit d’accord, et puis après il a demandé mon nom et je lui ais dis que je m’appelais Jessia Gaus et il m’a présenté aux autres enfants, et puis on a joué, et puis tu es venu, et puis c’est tout. »

Jessia semblait toute contente d’elle-même. Elle se mit à sautiller sur place.

« Moi aussi je connais pas ce village, on peut le visiter toutes les deux si tu veux ! »

Anima sourit à la présentation de la jeune fille comme si elle venait de réussir un tour digne de splus grands prestidigitateurs. Puis elle s'approcha d'elle et se mit à sa hauteur.

"Tu sais que beaucoup de personnes n'aiment pas être suivie, ce n'est un jeu marrant que pour celui qui espionne."

Puis elle s'était releva toujours en souriant. Jessia lui expliqua alors qu'elle-même ne venait pas de ce village mais d'ailleurs et qu'elle était venu ici juste parce qu'on lui avait dit qu'il y avait une fête. Le regard de la nécroman se fit interrogateur.

*Décidement ils se passent des choses étranges ici... Bon..Du coup elle ne sait certainement pas pourquoi cette maison est allumée...*

Anima tenta un dernier coup d'oeil mais elle n'apperçut personne. Elle se résigna alors à quitter cette rue pour continuer son observation.

"Bon alors nous allons visiter le village toutes les deux, si tu en à envie. Alors je te suis c'est toi qui choisi par où on va. De toute façon je n'ai rien à faire jusqu'à ce que la fête soit terminée et puis le village n'a pas l'air très grand on ne risque pas de s'y perdre. Hein ? Qu'est ce que tu en pense ? "

Alors qu'elle parlait elles avaient commencé à marcher et avaient presque rejoint de nouveau la rue principale.
Une fois que Jessia eut choisi le chemin à suivre, Anima se risqua à lui poser une question.

"Dis moi Jessia, qui est-ce qui t'a dis qu'il y avait une fête ici ? "

Alors que Jessia déclara que c’était un amusement pour elle de suivre les gens, Anima lui expliqua que certaines personnes n’appréciaient point être ainsi surveillées. Cette révélation plongea la fillette dans une profonde réflexion, qui fut interrompue par les questions de la jeune femme. Cette dernière proposa ensuite à Jessia de visiter le village toutes les deux, puisqu’elle devait attendre la fin de la fin de la fête de toute façon. La fillette, folle de joie, se mit à applaudir.

« Oui ! Ce sera très amusant ! »

Elles partirent toutes les deux dans la rue. Jessia sautillait joyeusement aux cotés de sa nouvelle camarade.

« J’aime bien les fêtes ! Et toi ? Ici la fête elle dure longtemps ! Trois jours qu’il m’a dit le vieux monsieur, par ce que après ils devaient partir ailleurs. Mais je sais pas où. »

Une fois qu’elles furent parvenues à la route principale, Anima laissa Jessia suivre le chemin qu’elle souhaitait emprunter. Jessia reposa son doigt sur sa bouche, leva les yeux au ciel, tout en réfléchissant.

« Euh… par là ! »

Elle se tourna sur la gauche, indiquant avec son bras tendu la direction.

Anima lui demanda ensuite qui l’avait renseigné sur la fête qui se déroulait dans ce village.

« C’est un gentil monsieur habillé tout en blanc. Il joue avec moi quand mes parents peuvent pas jouer avec moi. Il me raconte pleins d’histoires aussi ! C’est mon ami à moi. Et toi ? Comment tu savais qu’il y avait une fête ici ? »

Jessia continuait d’avancer gaiement et insouciante au travers de la rue. Au bout de celle-ci se trouvait un magnifique bâtiment blanc, semblable à un temple à colonne, et possédant un fronton orné de lune et d’étoiles. La fillette s’arrêta devant, la bouche et les yeux grands ouverts.

« Woooowww ! C’est grand ! C’est beau ! »

Elle se tourna vers Anima.

« C’est la maison de qui ? Tu sais ? »

La petite fille aux côté d'Anima semblait vraiment heureuse d'être en sa compagnie, et marchait gaiement à ses côtés alors qu'Anima était plongée dans une profonde réflexion.

*Si cette petite n'est pas d'ici, ca veut dire qu'elle y est rentrée aussi ce soir, par la porte de mon monde. Mais c'est étrange je n'y ai vu personne à l'entrée bien que le passage fut déjà ouvert à notre arrivée. Et puis le seul qui aurait pu lui montrer le chemin aurait été le vagabond, et, il est resté avec nous toute la journée, il n'aurait pas osé laisser une petite fille plantée toute seule dans la prairie quand même? *

Jessia la coupa dans ses pensée en lui parlant des fêtes. La nécroman venait de se rendre compte que la seule fête qu'elle avait eut dans sa vie fut celle de son départ. Il y avait bien sûr eut d'autres moments différents que le quotidient, mais rien n'avait atteint le paroxisme qu'elle avait vu dans ce village. Elle allait alors répondre à la question de la jeune fille, mais la suite de sa phrase lui apprit qu'il y allait avoir un gros problème dans son plan.

*Si j'attends la fin des festivités, jamais je ne sortirais de ce village... Manquerait plus qu'il fasse encore la fête une fois qu'ils auront bougé en plus... Je dois retourner voir le doyen...*

Sa voix était lointaine et pensive, et sa réponse surement insatisfaisante pour une enfant aussi enthousiste que Jessia.

"Oui, j'aime bien les fêtes aussi..."

Elles partirent ensuite dans la direction que Jessia avait choisit. Et alors qu'elle marchait, elle lui apprit ce qu'elle redoutait c'était bien le vagabond blanc qui l'avait mené ici. Mais pour quelle raison alors ? Pourquoi couper une petite fille de sa famille et de son monde ?

*Il doit bien y avoir une raison, et ce n'est certainement pas la fête. *
"Et bien figure toi, que c'est aussi ce monsieur habillé tout en blan qui m'a indiqué le chemin pour venir ici, mais je ne suis pas venue pour la fête. Je suis venue pour parler au doyen et ..." Elle s'arréta net, voyant l'expression de la jeune fille, et dans une attitude d'admiration termina sa phrase. "...voir ca."

Le temple se tenait droit et majestueux devant elle. Elle n'avait jamais vu tel bâtiment. Autant de pureté dans les lignes, de force et d'esthétique. La divinité qui doit se cacher à l'intérieur doit être puissante, pensa t-elle. Elle se tourna vers Jessia lorsqu'elle lui demanda à qui pouvait bien appartenir une telle maison.

"Ce n'est pas n'importe qu'elle maison Jessia. C'est la maison du Dieu que prit les gens de ce village, c'est sûrement le temple d'Ergone... Tu as raison il est vraiment très beau. Et, qu'est ce que tu dirais si on rentrait ? Viens! "

Elle tendit sa main à la petite fille.

Jessia avançait gaiement au travers des rues, abordant le thème de la fête avec un grand enthousiasme. Quant à Anima, elle ne faisait guère preuve d’autant d’entrain que la fillette, mais ceci n’empêcha nullement cette dernière de continuer la conversation.

« Ce qui est bien avec les fêtes c’est qu’il y a pleins de gens, et y’en a même qui jouent avec moi de temps en temps. J’ai jamais fait beaucoup de fête, c’est pour ça que je les aime bien. Et toi Anima ? Tu as fait beaucoup de fête ? »

Elles continuèrent d’avancer jusqu’à parvenir devant un prestigieux bâtiment. Anima expliqua à la fillette que ce dernier se trouvait être la demeure du Dieu vénéré à Ergone. Jessia renouvela l’expression de sa stupeur.

« Wow ! Il a une grande maison ! »

La jeune femme proposa à la fillette de visiter le sanctuaire. Jessia lui attrapa la main, tout en adressant un grand sourire à sa « camarade ».

« Oh oui ! Je veux voir s’il a une jolie chambre avec des jouets ! Tu crois qu’il me les prêtera ses jouets ? »

Jessia était impatiente d’entrée. Mais à peine firent-elles un pas en direction de l’entrée, qu’une voix se fit entendre derrière elle.

« Et bien, je ne pensais pas que vous alliez entrer dans le temple sans permission, petites coquines. »

Le doyen se dirigea vers elles, avec un grand sourire amical sur son visage, qui possédait les marques de l’amusement.

« Je suis désolé, mais vous ne pouvez entrer dans la bâtisse sans mon autorisation. Mais vu que je suis là, je pourrais vous faire visiter moi-même. »

Il s’approcha de la porte d’entrée du temple. Sa main tira sur la chaînette en or qu’il portait autour du cou, et la passa par-dessus sa tête. Au bout de celle-ci se trouvait une clé en or. Le doyen ouvrit la porte avec la clé, et la poussa.

« Après vous mesdemoiselles. »

Il laissa passer devant lui Anima et Jessia, puis il entra à son tour. Ils se trouvaient à présent dans une grande salle, aux murs blanc bordées de colonnes et de torches, qui s’étaient allumées d’elles-mêmes, dès qu’ils furent entrés. Au centre se trouvait une étrange statue représentant une lune, caché en son centre par un long nuage, sur lequel étaient gravées de petites étoiles. Le doyen apporta quelques explications sur cette œuvre.

« Voici le « portrait » de notre Dieu. Il a refusé qu’on le représente sous une autre forme. »

Au fond de la salle, se trouvait une large porte en métal brun, fermée. A gauche, l’on pouvait apercevoir le portrait d’un jeune homme, et à droite, se tenait un trépied, supportant une bassine, en bronze, contenant de l’eau.

Jessia lâcha la main d’Anima et se mit à courir dans le temple.

« Wow ! C’est grand ! »

Elle fit le tour et revint vers Anima et le doyen.

« Et ils sont où les jouets du dieu ? »

Le doyen se mit à rire à cette demande.

« Je crois que notre Dieu est bien trop âgé pour avoir des jouets.
-Mais avec quoi il s’amuse alors ?
- Avec des spectacles, que nous organisons pour lui. »

La fillette le dévisagea avec des yeux ébahis.

« Wowww ! Moi aussi j’aime bien les spectacles ! Et toi Anima ? »

La fillette semblait être pleine d'entrain en parlant des fêtes. Il était rare de toute façon que ce genre d'évenements ne plaisent pas aux enfants, c'étaient surement les premiers à espérer ces instants de jeux. Elle demanda alors à Anima si elle avait déjà pu faire beaucoup de festivités.

"Ma foi... Non... Chez moi nous faisons pas de fête de ce genre. C'est tout nouveau pour moi. Je vais même te dire un secret. "

Elle se baissa pour murmurer à l'oreille de Jessia.

"Je ne sais même pas danser... Mais shutt faut pas le dire... "

Elle offrit un clein d'oeil complice à la demoiselle, avec un sourire avant d'arriver au temple. Une fois qu'elle eut expliqué à la jeune demoiselle à qui cette demeure pouvait appartenir, et lui avoir proposer de la visiter, Jessia approuva avec beaucoup d'enthousiasme en espérant voir une salle pleine de jouets. Anima pensa immédiatement qu'il devait bien y avoir une salle d'offrande, ou d'objets votifs de toutes sortes, et pensa qu'elle allait devoir faire attention au comportement de la petite Jessia, car ce genre d'objets ne devaient pas être touché par n'importe qui. Alors qu'elles se dirigeaient vers l'entrée, Anima répondu brievement sur le thème des jouets.

"Je ne sais pas si il en a et si oui, il faudra demander à la personne qui les gardent si elle veut bien te les préter, mais tu sais généralement, se sont des jouets précieux et fragile qu'on ne laisse qu'au dieu..."

A cet instant une voix retentit derrière elles, alors qu'Anima mettait un pied sur la première marche. Ce qu'elle avait prévu se passa. Le gardien du temple fit son apparition. Apparement, le temple d'Ergone n'était pas visitable sans la permission du doyen. Anima haussa les épaules et répondit simplement :

"Excusez-moi, je pensais qu'il était possible d'entrer."

Il leur proposa tout de même une visite en sa compagnie, ce qui fût biensûr accepté par les deux damoiselles. Il ouvrit la porte avec une splendide clé dorée et les mena dans la salle principale où se tenait la statue de culte. Bien étrange d'ailleurs. Il expliqua alors que leur Dieu avait refusé tout autre représentation.

"Ma foi, ce n'est pas une si mauvaise représentation pour le Dieu du Sommeil."

Après avoir jetter un rapide coût d'oeil dans l'endroit alors que Jessia parcourait la salle en courant, plusieurs choses frappèrent son esprit.
Elle fit alors quelques pas en direction de la statue et regarda de plus prêt le portrait, tout en inspectant la porte du fond.

"A qui donc appartient ce portrait ? "

Elle regarda attentivement le tableau, puis le visage du doyen. Elle secoua la tête de manière négative comme pour répondre à une question qu'elle s'était posé à elle même.
Après sa petite escurssion, Jessia revint un peu déçue de n'avoir trouver les jouets du Dieu. La nécroman trouva étrange d'ailleurs qu'il n'y ai aucune offrande dans ce temple.

*Après tout, peut-être ont-ils d'autres cultes...*

Le doyen expliqua à la jeune fille que pour amuser leur dieu, ils lui offraient des spectacles en son honneur. Avec toujours le même enthousiasme Jessia affirma adorer les spectacles en demandant à Anima si elle aussi aimait ce genre de chose.

"Tu sais généralement les spectacles font parti des fêtes, et si te rappelles ce que je t'ai dis tout à l'heure sur les fêtes, tu trouveras tout de suite la réponse à ta question. "

Elle se tourna ensuite vers le doyen.

"Comment avez-vous su que nous étions prêt du temple? Vous ne vous amusiez-pas à l'entrée du village ? "

Anima confia à la petite Jessia qu’elle n’avait guère eut l’occasion de participer à des fêtes, et que de ce fait, elle ne savait pas danser. La fillette la regarda avec de grands yeux ébahis. Pour elle, tout le monde savait danser, ou du moins, tout le monde avait la possibilité d’apprendre.

« Tu sais, c’est pas grave si tu sais pas danser. Moi je peux t’apprendre si tu veux ! Regarde ! Il suffit de faire comme ça. »

Elle se mit à tourner sur elle-même tout en chantonnant un air de bal.

« Tadam tadam taddadam »

Puis elles arrivèrent devant le temple, où Jessia se renseigna pour savoir si le dieu possédait des jouets avec lesquels elle pourrait s’amuser. Anima lui expliqua qu’il se pouvait qu’il y en avait, mais que ceux-ci pouvaient être très précieux et fragiles, et par conséquent, il lui faudrait demander la permission de les emprunter.

« Mais il faut pas qu’il s’inquiète. Je ne lui casserais, moi, ses jouets ! »

Elle regarda la jeune femme avec un grand sourire ingénu. Le doyen arriva à cet instant, leur faisant remarquer que le temple n’était visitable sans sa permission. Anima s’excusa.

« Ce n’est rien voyons. Vous ne pouviez pas savoir puisque vous n’êtes pas d’ici. »

Il s’avança et ouvrit la porte, leur permettant ainsi d’entrer. L’attention de la prêtresse de la Mort fut portée sur la statue du dieu, qu’elle estima « pas si mauvaise ». Pour toute réponse, le doyen lui adressa un sourire chaleureux.
Puis elle se dirigea vers le portrait se trouvant au fond de la pièce, et demanda qui était représenté dessus. Poussé par la curiosité, Jessia couru dans sa direction, pour regarder de plus près l’objet. Puis elle leva la main au ciel, comme une élève qui souhaitait répondre à une question.

« Moi je sais ! Moi je sais ! »

Le doyen regarda dans sa direction, comme pour l’encourager à parler, ce qu’elle fit naturellement.

« Moi je sais ! C’est le monsieur avec les vêtements tout blanc qui est dans la prairie ! »

Son regard se posa sur le doyen, toute fière de ce qu’elle allait lui révéler.

« C’est mon ami à moi ! C’est lui qui m’a dit qu’il y avait une fête ici ! »

Le doyen posa tendrement sa main sur la tête de la fillette.

« Oui, c’est vrai que les personnes qui viennent jusqu’au village ont généralement été guidées par lui. »

Puis il posa son regard attentionné sur Anima.

« Il s’agit du « fils » du Dieu du sommeil et des songes. Il est vrai que son portrait ne doit plus lui être autant ressemblant à présent. Cela fait cinq ans de notre temps qu’il a quitté le village. »

Sur le portrait, le jeune homme était bien différent de ce qu’il était à présent. Ses cheveux étaient beaucoup plus longs et ses joues beaucoup plus rondes. Son sourire, et son regard même, paraissaient être bien plus pâle, presque triste. Ils ne ressemblaient en rien aux traits malicieux et constamment amusés qu’il arborait à présent.

Le doyen expliqua par la suite, qu’à défaut de posséder des « jouets », il se divertissait grâce aux spectacles. Jessia se renseigna encore au près d’Anima pour savoir si celle-ci aimait ce genre de divertissement. Mais, la jeune femme répondit par la négative. La fillette la dévisagea avec des yeux reflétant la tristesse qu’elle éprouvait pour elle. Elle attrapa la robe de la prêtresse entre ses petites mains.

« C’est triste. Mais si tu veux, je ferais un spectacle pour toi. Un spectacle de danse. »

Anima se renseigna ensuite au près du doyen, afin de savoir comment il avait eu connaissance de leur présence prés du temple, et s’il ne s’amusait pas à la fête. Ce dernier se mit à sourire, et tout en repliant ses coudes et dirigeant les paumes de ses mains vers le plafond, il leva les yeux au ciel.

« Mais c’est « Lui » bien sur qui m’en a informé. Il ne souhaite point que l’on entre là sans moi. Et c’est mon devoir de le contenter. »

Il continuait d’afficher un sourire amical, tout en dévisageant à tour de rôle Anima et Jessia.

La nécroman regardait la petite fille danser avec beaucoup de grâce pour son âge. A cette bonne démonstration, un sourire s'était dessiné sur le visage d'Anima. La petite fillette lui promit ensuite qu'elle ne casserait pas les jouets du Dieu si jamais elle pouvait jouer avec. La pretresse la regarda avec un air désolé.

"Je ne peux rien faire pour toi Jessia, il faudra que tu demande à la personne qui garde ces objets."

Les torches à l'intérieur du temple créaient une ambiance mystique et mystérieuse, faisant danser les ombres incertaines sur les colonnes et les murs. Anima avait attiré l'intérêt de Jessia et du doyen en regardant le tableau. La petite semblait bien connaitre le sujet, et était persuadée de connaître la personne qui était représenté sur le tableau. Anima jetta un dernier coup d'oeil, et même s'il semblait avoir déjà vu cette personne, elle ne voyait pas de qui il s'agissait. Elle tourna alors son regard vers l'enfant, attendant qu'elle donne sa réponse.
Et quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle l'a dit!! A peine eut-elle le temps de digérer cette information que le doyen lui en apprit une autre, beaucoup plus importante. Le vagabond, serait le fils du Dieu !!!! La prétresse écarquilla les yeux, l'air ébetté au plus haut point.

"Qu...quoi ? Le vagabond ? Fils d'un dieu ? Cet...Cet imb....C'est pas possible... "

Jessia lui proposa ensuite un spectacle de danse. Mais Anima était trop dans ses pensées pour vraiment s'en inquitter.

"Merci Jessia, c'est gentil."

Le doyen lui affirma qu'il avait eut connaissance de leur présence grâce à "Lui". Anima haussa les épaules, avec un léger soupir.

"Evidemment, question stupide. Mais s'il vous plait je ne comprends pas.Dites-m'en plus sur le vagabond. Pourquoi dites-vous qu'il est fils de dieu ? Pourquoi as-t-il quitté votre village ? Dans quel but ? "

*S'il est fils du Dieu de ce village, il devait être au courant de beaucoup plus de chose que ce qu'il m'en a dite... *

Anima n'arrivait pas à croire ce qu'elle venait d'entendre. Cet "homme" que de nombreuses fois elle aurait étranglé se trouvait être le fils d'un dieu...

La stupéfaction d’Anima, en apprenant que le vagabond blanc était le fils du Dieu du sommeil et des songes, laissa perplexe le doyen. Puis il supposa que celle-ci avait du le rencontrer avant de parvenir ici, ce qui expliquerait son étonnement. Quant à Jessia, elle se mit à rire.

« Hi hi ! T’allais dire imbécile ! Hi hi ! »

Le doyen préféra ne pas tenir compte de cette remarque. Il était mal venu qu’une étrangère traite le fils du Dieu, dans le temple duquel ils se trouvaient à présent, d’imbécile.
La prêtresse de la Mort souhaita en connaître d’avantage sur lui, et les raisons pour lesquelles il avait quitté ce village. Mais à peine eut-elle prononcée le nom de « vagabond », que le doyen se mit à soupirer longuement.

« Vagabond, alors le fils de notre dieu est devenu un vagabond. Il aurait pu élire une carrière un peu plus honorable si vous voulez mon avis. »

Il laissa un dernier soupire s’échapper de sa bouche, et commença à apporter les renseignements qu’Anima souhaitait entendre.

« Le fils de notre dieu semble avoir voulu laissé derrière lui son ancienne vie. Apparemment, il me semble, qu’il ne vous a même pas révélé son véritable nom. Il y a quelques siècles, de notre temps, notre village apparu une nouvelle fois en ce monde, et comme à chaque fois qu’il apparaissait, des étrangers venaient nous rejoindre, sans vraiment connaître les conséquences que cela apporterait sur leur vie. Parmi ces étrangers se trouvait une jeune femme. Elle n’était pas plus belle que les autres, ni plus intelligente, bref elle ne se distinguait en rien, sauf du fait que son visage était aussi radieux que le soleil lorsqu’elle riait. Le dieu du Sommeil et des songes demanda au doyen de ce temps là de la mener au temple. Elle n’en ressortit pas de toute la durée de notre apparition. Personne ne savait ce qui se passait à l’intérieur. Au bout de trois jours, le village disparu. Et quand il réapparu, on retrouva à l’intérieur du temple un bébé. Quant à la mère, elle avait disparue, comme toutes les personnes qui entrent ici, et qui ne sont pas de notre monde. Notre Dieu fit part de ses désires aux habitants du village. Il devait élever l’enfant, prénommé Dream, afin qu’il vive heureux dans ce village. Le petit Dream grandit, mais il semblait plus intéressé par « l’extérieur », que par sa vie dans ce village. A chaque fois que des étrangers arrivaient, il ne cessait de les assaillir de questions sur leur monde. Puis un jour, il y a cinq ans de notre temps, il demanda à son père la permission de quitter le village. Ce dernier accepta. Et il nous quitta. »

Il resta un moment sans rien dire, tout en souriant, le regard un peu triste. Jessia se mit à applaudire.

« C’était une jolie histoire ! Tu m’en raconte une autre ? »

Le vieil posa sa main sur la tête de la fillette.

« Plus tard ma petite Jessia. »

Puis il se tourna vers Anima.

« Vous semblez vraiment surprise de cette nouvelle. J’en déduis qu’il n’a fait aucune « démonstration » de sa magie sur vous. »